Le FN est mort, vive la France !
11 juin 2007 par Samuel Sebban |
Au terme d'une campagne formidablement ennuyeuse, le premier tour des élections législatives a eu lieu hier. Sans grand suspense, et sans grand enjeu, la majorité présidentielle réalise un score écrasant. Le PS a encore fait une campagne au ras des pâquerettes, conservant son inefficace tactique d'opposition.
1) Le manque d'imagination du PS
J'espère toujours entendre un jour François Hollande donner ne serait-ce qu'une idée constructive, mais je crois qu'il va réaliser cet incroyable exploit de finir son mandat de secrétaire général du PS sans formuler ne serait-ce que l'esquisse d'une vague idée… Le PS a demandé aux Français de voter contre Sarkozy. Comme au 1er et au 2d tour de la présidentielle. Mais bon, ce n'est pas le PS qui se trompe, ce sont les Français… Quelle déception quand on veut un tout petit peu de fond de n'avoir d'autre choix que de voter pour la majorité présidentielle ! Je comprends la frustration des gens qui votent "à gauche" (même si ça ne veut plus dire grand chose) depuis toujours… Enfin bon, il paraitrait que le PS va être rénové, on attend de voir !
En même temps, c'est difficile. Le scrutin des législatifs est étudié pour donné la majorité au président de la République élu afin qu'il puisse mettre en oeuvre son programme présidentiel. Et les socialistes demandent un contre-pouvoir. Hors, de tous temps le nouveau président, de droite comme de gauche, a toujours joui, dans un premier temps, d'une majorité confortable pour appliquer son projet, puisque c'est le but même de nos institutions… Et puis, j'aimerais qu'on m'explique ce que ça veut dire "une dose de proportionnelles"… Soit c'est proportionnel, soit ça l'est pas, mais je suis pas hyper convaincu par "la dose de proportionnelles". Enfin bon, je demande à voir…
Comme prévu, le MoDem de l'autre François peine à exister, accrochant les 7,5 % au niveau national (7,73 % exactement). Honorable, mais les 5 prochaines années vont être longues pour le MoDem… L'extrême gauche en cumulé fait légèrement mieux.
2) Le FN sombre
En somme, un scrutin essentiellement inintéressant, qui ne fait que confirmer la tendance de la présidentielle. Mais il y a quand même pour moi une énorme satisfaction : la quasi-disparition du FN de la carte des résultats, qui ne parvient à exister que par Marine le Pen, arrivée en seconde position dans sa circonscription. Pour la première fois depuis longtemps, le parti de Jean-Marie, exsangue, passe sous les 5 %. Il va être difficile de se remettre d'une telle claque, dans un contexte où la question de la succession du vieux monsieur devient de plus en plus pressante. Donc au final, ce que je vais retenir de ce premier tour, c'est la demi-mort du Front National. Je ne peux qu'espérer son enterrement le plus rapidement possible. Car, malgré tout ce que les "cadors" de l'extrême-droite peuvent dire, seule l'aura de le Pen le maintient le nez hors de l'eau.
Enfin voilà, il ne nous reste plus qu'à aller voter pour le second tour, parce que la mobilisation électorale n'est pas terrible. 39,50 % d'abstentions après ce qu'on a vécu pendant la présidentielle, c'est un peu dommage. En même temps, la proximité des deux scrutins et la baisse de rythme après la présidentielle ne joue pas franchement pour les législatives. Corinne Lepage donnait hier soir un point de vue intéressant, au vu de ce chiffre, qu'elle analyse comme un manque de crédibilité de l'assemblée au yeux des gens. Elle n'a peut-être pas tort, étant donnée l'image que nos chers médias donnent de ces vieillards bedonnants qui s'endorment sagement en cirant les bancs de l'Assemblée Nationale… Alors Nicolas, ces réformes institutionnelles, elles arrivent ?