Euro : La France poussive – cataclysme italien
10 juin 2008 par Samuel Sebban |
En écrivant mon premier article introductif sur l’Euro hier, j’ai eu envie de tenir une espèce de chronique sur les différents matches auxquels j’assiste, et en premier lieu, bien entendu, ceux de l’équipe de France.
Hier soir, donc, l’équipe de France affrontait la Roumanie. Au terme d’un match nul qui porte bien son nom, les deux équipes n’ont pas réussi à se départager. La faute à la chaleur, diront certains. Mais cela n’explique pas tout. Il y a eu trop peu d’occasions de part et d’autre, et la maladresse des attaquants français commence à devenir inquiétante. Privés de Thierry Henry et Patrick Vieira, ménagés pour ce premier match, les Français m’ont semblé aborder le match avec beaucoup d’assurance et de facilité. Les Roumains n’ont pas eu à trop s’employer pour contenir une équipe de France, certes dominatrice, mais totalement stérile. La formation de Domenech est fidèle à son habitude : très costaud derrière, mais ça manque de folie devant. Ce qui se réflète dans mes notes :
Coupet (5) : il n’a pas grand chose à faire, mais à répondu présent
Abidal (3) : Peu rassurant en défense, quasiment inexistant en attaque à part une frappe de loin largement hors cadre… A ce rythme, on ne devrait pas tarder à voir Evra !
Thuram (6) : Très rassurant, toujours bien placé, il n’a que très rarement été débordé. Il s’est même fendu de quelques sauvetages de grande classe. Un match de patron.
Gallas (5) : Peu mis en danger, mais clairement en manque de rythme. Il ne dégage pas son habituelle sérénité, et a mis son équipe en difficulté sur quelques relances.
Sagnol (5) : peu mis en difficulté défensivement, son apport offensif a été bien trop approximatif. On n’a pas vu sa pourtant réputée qualité de centre, notamment en deuxième mi-temps sur un décalage pourtant parfait de Ribéry.
Ribéry (6,5) : Clairement l’homme du match pour l’équipe de France. Il a couru d’un bout à l’autre du terrain tout au long du match, montrant une qualité de dribbles intéressante, et offrant même une passe quasi-décisive à Benzema en deuxième mi-temps. Un peu trop seul à surnager offensivement.
Makélélé (6) : Omniprésent, physiquement irréprochable. Il n’a rien lâché, mais a commis quelques fautes inutiles provoquant un ou deux coups francs dangereux.
Toulalan (5,5) : S’il n’a pas le physique d’un Vieira, il compense par sa couverture du terrain et son placement impeccables. Un vrai combattant. Offensivement parcontre, ses relances ont été imprécises et il n’a que trop rarement apporté le surnombre devant.
Malouda (3) : Une catastrophe. Dès qu’il joue vers l’avant, il perd la balle. Une percée en solitaire à mettre à son actif, mais il faudrait que Florent lève un peu les yeux de temps en temps. En deuxième mi-temps, il est systématiquement repassé par Toulalan ou Makélélé, ce qui illustre son manque de confiance actuel. Le Malouda de Chelsea est décidemment très loin du Malouda lyonnais…
Anelka (4,5) : Quelques déplacements intéressants, mais trop de déchet et de maladresse dans son jeu. On pourra également lui reprocher un peu d’individualisme par moment. Remplacé par Gomis, transparent.
Benzema (5) : Il s’est procuré quelques occasions, mais a pêché dans la finition. Trop maladroit ces derniers temps. Remplacé par Nasri, qui n’aura pas eu le temps d’apporter grand chose.
Après ce match nul bien triste, il faut espérer que l’équipe de France monte en puissance, sauf que contrairement à ce qui s’est passé en Allemagne pour la Coupe du Monde, les autres adversaires sont d’un autre niveau…
Le naufrage des Italiens
La très grande surprise de ce lundi, c’est sans conteste la très lourde défaite des Italiens 3-0 devant une équipe hollandaise talentueuse, bien organisée, et en état de grâce. Hier je ne les ai pas cités parmi mes favoris, mais il faut admettre que les Sneidjer, Robben, Van den Vaart (énorme hier) et autres Van Nistelrooy ont des arguments à faire valoir. Certes, le premier but est entâché d’une position de hors jeu, mais les errements de la défense italienne sont plus qu’inquiétants. L’absence du taulier et ballon d’or 2006 Cannavaro se fait cruellement sentir, et les copains de Materrazi ont énormément souffert.
Les Hollandais, forts d’une domination constante (qui se traduit par une possession de balle de l’ordre de 58 %) ont humilié cette équipe italienne qui va devoir réagir, et sérieusement contre la Roumanie. Cette défaite des champions du monde, est également quasiment synonyme de qualification pour les Pays-Bas (sauf contre-performance contre la Roumanie). Ce qui signifie concrètement qu’il est probable que l’Italie ou la France reste à quai à l’aube des quarts de finale.
Je reviens d’ailleurs sur l’indice UEFA complètement stupide, qui place Italiens et Français dans les chapeaux 3 et 4, alors que les deux équipes sont championne du monde et vice-championne du monde en titre. Ce ridicule affligeant a permis la conception de poules complètement déséquilibrées, et qui malheureusement va entrainer la chute d’au moins une équipe parmi les Pays-Bas, la France ou l’Italie. Et je trouve ça triste. Il faudrait songer à modifier les critères pour le prochain Euro, monsieur Platini. Il n’est pas normal qu’une équipe absente de toutes les phases finales depuis 15 ans (les Pays-Bas) se retrouvent tête de série numéro 1, quand les Italiens champions du monde, et les Français, vice-champions du monde et quart de finaliste (quand même) du dernier Euro sont carrément classés hors course…
Aujourd’hui, entrée en lice de l’Espagne et de la Grèce dans le groupe C. L’Espagne constitue une des principales inconnues du tournoi. A l’instar de l’Angleterre, non qualifiée pour l’Euro, l’Espagne souffle le chaud et le froid depuis quelques années. Quant à la Grèce, on peut se démander si elle saura rééditer son exploit de 2004 ! Personnellement, j’en doute… Mais si en 2004 aussi, j’en doutais !