Pendant ce temps là, dans le monde…
17 sept 2008 par Samuel Sebban |
En attendant la revue complète de la journée portes ouvertes consacrée au spectacle musical Le Roi Lion qui s’est déroulée au théâtre Mogador le 14 septembre dernier, voici un petit billet d’humeur sur la situation géopolitique actuelle.
Morosité et danger sont les deux qualificatifs qui me viennent à l’esprit.
Morosité, si l’on considère l’actualité économique (je sais c’est une première sur ce blog) mais la banqueroute retentissante de la banque d’affaire Lehman Brothers aux Etats-Unis augurent des jours bien sombres pour me monde bancaire mondial, et donc pour l’économie de notre chère planète. En effet, il semblerait que cette faillite ait des impacts sur un certain nombre de banques européennes, et notamment la BNP et la Société Générale. De ce que j’ai compris, il y a un certain potentiel de trous noirs dans les actifs des banques… Il est inutile de préciser que le risque de crise économique majeur est de plus en plus grand, et que l’ébullition des places boursières n’est pas de très bon augure… Mon petit doigt me dit que la diminution de la pauvreté du monde n’est pas franchement un sujet d’actualité. Cependant, l’histoire montre que l’économie obéit à des cycles, on entre dans une récession qui sera suivie d’une relance. Après la pluie, le beau temps.
Danger, parce que les conflits fleurissent ou s’enlisent. On pensera en premier lieu à la crise géorgienne, qui confirme l’émergence d’une puissance relativement nocive à nos portes, en la personne de la Russie. Certes, la Géorgie a été bien naïve de lancer son offensive en espérant que la Russie resterait les bras croisés, mais ce conflit illustre parfaitement l’influence, voir le contrôle que désire avoir la Russie sur l’ensemble des ex-bastions de l’ancienne URSS. En jeu, une probable volonté de revanche face à l’ennemi de toujours, les Etats-Unis d’Amérique. Hors, l’adage qui stipule que les ennemis de mes ennemis sont mes amis semble également se vérifier, puisque la Russie intensifie régulièrement sa coopération avec des Etats comme l’Iran, notamment d’un point de vue militaire. Ainsi, les sanctions prises par l’Union Européenne et les Etats-Unis sont compensées dans une certaine mesure par les échanges économiques entre ces deux nations. Pas de quoi inciter l’Iran à restreindre ses velléités nucléaires…
La Russie profite également du contexte actuel qui veut que la réputation actuelle des États-Unis dans le monde est exécrable, et cette image est largement utilisée par des Etats au discours très agressif. Le seul espoir d’amélioration dans cette période de tension est la prochaine élection du successeur de Georges W. Bush à la présidence des Etats-Unis. Néanmoins, Barack Obama ou John Mc Cain (la frite, comme je me plais à l’appeler) auront besoin de tout leur talent pour réhabiliter l’image des Etats-Unis dans le monde. C’est un des enjeux majeurs de la prochaine présidence, car l’influence de l’administration américaine ainsi que ses capacités de médiation sont largement affaiblies aujourd’hui. C’est une des raisons pour lesquelles les négociations israélo-syriennes se font par l’intermédiaire de la Turquie, ou encore que la question géorgienne a vu l’Union Européenne se saisir de la question par l’intermédiaire de son actuel président, qui s’avère être également celui de la France. Sans parler du continent africain, dont les crises successives laisse présager le pire. Petit rayon de soleil, néanmoins, l’assouplissement relatif du président contesté Mugabe qui a consenti à former un gouvernement d’union avec son ennemi de l’opposition, Morgan Tsvangirai.
Au Proche-Orient, justement, Ehud Olmert ne sera bientôt plus le premier ministre israélien, remplacé dans un premier temps par le vainqueur des primaires de son parti Kadima. A l’issue de ce scrutin qui tranchera entre les quatre principaux candidats (Livni, Mofaz, et dans une moindre mesure Dichter et Chetrit), le nouveau chef du parti sera nommé premier ministre en lieu et place d’Ehud Olmert, obligé de démissionner suite aux récentes suspicions avancées de corruption. Si ces affaires démontrent en quelque sorte le côté sain de l’administration israélienne, elles montrent également que la corruption est toujours présente dans le société israélienne. Dans un autre domaine, l’identité du nouveau premier ministre sera déterminante dans les négociations en cours avec l’administration de Mahmoud Abbas. Il est très difficile aujourd’hui de savoir si elles aboutiront, et avec qui, d’autant que le nouveau premier ministre jouira d’une autorité largement contestable, et n’est même pas certain d’obtenir une majorité à la Knesset (il lui faudra réunir une coalition assez large avec les anciens partenaires d’Olmert, qui en manqueront pas d’imposer des conditions difficiles). Si il n’y parvient pas, le président Peres pourrait convoquer des élections anticipées dont Kadima ne partirait pas comme favori évident. Dans ce cas, les négociations israélo-palestiniennes ne seraient plus en danger mais carrément compromises, notamment si le Likoud, le parti de droite, parvient à imposer son leader.
Pendant ces tempêtes électorales, la spéculation continue sur les matières premières, les tornades frappent les Etats-Unis, les inondations et les attentats sévissent dans le monde, et les coups d’Etats se multiplient. Le monde a rarement paru aussi instable, et on aurait presque l’impression que certains chefs d’Etat ne cherchent rien d’autre qu’un embrasement… Ca promet !