Casting, enfin…
2 mar 2009 par Samuel Sebban |
Parce que ce blog sait faire la part belle au théâtre musical français…
Je vous ai parlé il y a quelques temps déjà du musical Casting (ici ou encore ici). Rappelez-vous : ce musical de Vinh Giang Vovan et Guillaume Nozach, qui a remporté le prix découverte du Festival Les Musicals 2008. Et dire que je l’avais manqué à ce moment-là… Samedi soir, j’ai pu mesurer toute l’étendue de mon erreur (enfin, c’est pour la transition, parce que dans la pratique, j’allais pas envoyer quelqu’un à mon propre mariage pour aller voir Casting). Sachant que Guillaume Nozach, qui signe le livret et la mise en scène, est quelqu’un que j’estime beaucoup, je vais tâcher d’être objectif pour la critique qui va suivre. Allez essayer de critiquer des copains, vous…
Premièrement, tirer un énorme coup de chapeau à David Rozen et David Rebouh qui ont eu le courage de créer cet espace formidable qu’est le théâtre musical Marsoulan, et qui a ouvert ses portes très récemment. Ce théâtre, comme son nom l’indique, est totalement dédié à la comédie musical et à l’opérette, pour des productions de taille moyenne. Nul doute qu’il va devenir comme une deuxième maison pour tous les amoureux du théâtre musical…
Cette parenthèse étant fermée, commençons par le commencement, la bande-annonce :
La chanson proposée sur cette courte vidéo est la toute première qui campe la problématique : « Comment devenir une vedette quand on s’appelle Pamela Pouète ? ». Le ton est donné, l’humour sera… décalé ! Cette fable musicale n’est évidemment pas à prendre au premier degré… Je ne vais pas dévoiler les ficelles de l’intrigue, qui s’avère au final bien plus sophistiquée et inatendue que ce que l’on aurait pu imaginer au départ.
La compagnie Elixir enchanté
Au niveau de la troupe, c’est un ensemble tout simplement parfait :
- Gaëlle Pinheiro incarne une détonante Pamela
- David Koenig (le seul que je connaissais pour l’avoir vu dans Le Prince et le Pauvre, de Ludovic-Alexandre Vidal et Julien Salvia) incarne l’exigeant metteur en scène Maxime Strombo
- Florian Cléret est un Jérémy mal dans sa peau absolument génial
- Camille Favre-Bulle est Gloria est une ancienne gloire rongée par les désillusions du temps et l’alcool
- Fred Colas est Jack, un acteur has been qui apprécie tout particulièrement les faveurs des jeunes premières et qui voit en Pamela une nouvelle « victime ».
Les fans du spectacle me diront alors, outrés : mais tu oublies deux personnages. Et c’est volontaire. Pour mieux mettre en avant ce coup de génie de mise en scène de Guillaume qui a eu l’idée lumineuse de faire intervenir dans ce spectacle deux éléments venus tout droit du monde du cirque. Des clowns, des vrais. Tantôt personnages, tantôt accessoires, tantôt chauffeurs de salle, et même éléments de décor ils offrent au spectacle une coloration et un dynamisme envoûtants. Si les personnages n’interviennent pas directement dans l’histoire, ils contribuent totalement à l’atmosphère surréaliste et ô combien colorée de Casting. Incontestablement, c’est LA bonne idée esthétique et scénique. Ils sont incarnés avec brio par Zoé Micha et Gaël Massot, qui constituent une interface nouvelle et magique entre le cirque et le musical.
Ces 7 comédiens forment une nouvelle compagnie baptisée Elixir enchanté, en référence à un passage détonnant de Casting. Nul doute qu’on croisera cette talentueuse compagnie, à tous les niveaux, sur les planches de France, et pourquoi pas de Navarre…
Et le spectacle alors ?
Pour tout dire, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans le spectacle. Le début est très déstabilisant : est-ce une comédie ? Un drame ? Une satyre ?
Côté scène, le décor est pour le moins épuré. Je dirais même, suggéré par quelques éléments : une porte, une penderie… Et bien sûr les deux clowns. Tout le reste n’est que suggéré. On découvre alors ce personnage de Pamela Pouète, en proie à ses doutes et son manque évident de confiance en elle. Quelques minutes, et l’allégorie prend forme. Sous ses airs simplistes, l’histoire est parfaitement travaillée et les questions soulevées sont universelles.
La musique, à l’image de la mise en scène, est très inventive, voir avant-gardiste. Et c’est sacrément technique… Vous pouvez en écouter quelques extraits sur le myspace du spectacle. Concernant le livret, si le vocabulaire employé est simple, c’est très efficace. Il y a énormément de poésie qui se dégage de l’ensemble, on se retrouve sous le charme sans même s’en rendre compte. Et on rit, beaucoup. Malgré tout, selon moi, et j’insiste, la grande force du spectacle, c’est la mise en scène. Je n’avais jamais rien vu d’aussi original, abouti, et efficace en même temps.
Les acteurs sont exceptionnels, à tel point que j’ai presque du mal à élire mon traditionnel coup de cœur. Je pense que la palme reviendra malgré tout à Florian Cléret, fabuleux au niveau du jeu, et surtout impressionnant vocalement. Il me rappelle un peu Vincent Heden, ce qui n’est pas rien…
Au niveau des critiques un peu plus négatives, il n’y a pas grand chose… Peut-être, pour pinailler, aurais-je grimé le personnage de Pamela pour le début du spectacle, pour accentuer son côté mal dans sa peau. Flatterie à part, elle est presque un peu trop belle au début du spectacle. C’est plus logique après sa « métamorphose ». Sinon, j’ai tout de même relevé quelques facilités ou approximations dans le texte à de très rares moments. Mais c’est vraiment pour pinailler.
Conclusion : Courez-y !
Ce spectacle est un véritable petit bijou que je ne peux que recommander. Si vous n’êtes pas convaincu, voici quelques impressions recueillies à la sortie auprès d’un David Koenig… schizophrénique :
Il reste encore un peu de temps puisque le spectacle se joue tous les vendredis et les samedis soirs jusqu’en mai, mais si vous trainez trop, vous ne pourrez peut-être pas la revoir. Et vous en aurez envie !
A part ça, saluons la création du site Musical Avenue, qui rejoint Regard en Coulisse pour nous éclairer sur le monde du Musical. Souhaitons-lui longue vie !
En ce qui me concerne, la prochaine étape musicale sera poilue, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que du remake de la célèbre comédie musicale rendu célèbre par la légendaire apparition des fesses de Julien Clerc, j’ai nommée : Hair.
Quelques liens :
- Le site officiel du musical Casting (notamment pour réserver )
- Le myspace officiel
- Le groupe Facebook officiel
- Le myspace de Guillaume Nozach
- Le myspace de la compagnie Elixir enchanté
- Le site du théâtre Marsoulan (où se joue également Le Prince et le Pauvre)
- Le myspace de Fred Colas
- Le book de Camille Favre-Bulle
- Le myspace de David Koenig
- Le myspace de Zoé Micha
- Le myspace de Gaëlle Pinheiro
- Le myspace de Florian Cléret
Et bah !!! Tu fais pas les choses à moitié ! Je suis tévidemment très touché et je transmets à la troupe !
A très bientôt !
Quel honneur !
J’ai même une réaction de l’auteur ! Si les visites sur mon blog explosent pas avec ça… Longue vie au spectacle !
merci pour cet article très bien fait… c’est effectivement touchant de voir des gens qui ne font pas les choses à moitié…
j’aurais cependant une petite remarque, Micha ne prend pas de T sur la partie concernant les clowns… Et oui, c’est mon nom et j’y tiens !!!!
merci encore
Merci Zoé pour votre commentaire !
Toutes mes excuses pour ce « t » incongru qui a désormais disparu… On va attribuer ça à l’enthousiasme du blogueur… qui en oublie de se relire !
Bonjour Samuel,
J’apprécie beaucoup, moi-même « Casting ». Et ce, depuis ses débuts sur scène. En effet j’ai eu l’occasion d’assister aux auditions du Festival des Musicals en avril 2008 au 20ème théâtre où j’ai pu découvrir les 15 premières minutes de ce sympathique et désopilant musical.
Florian m’avait fait beaucoup rire avec le titre « Un p’tit rôle ». J’ai été ravie d’apprendre que « Casting » avait été sélectionné pour participer au Prix Découverte en juillet. C’est donc, naturellement que je suis allée le voir dans son intégralité l’été dernier. Et oh, quelle joie d’assister à la Cérémonie de clôture du festival, où justement « Casting » à reçu le fameux sésame. J’avoue comme même que mon cœur penchait un peu plus pour « L’Homme qui Rit »
N’empêche, j’ai revu « Casting » deux autres fois au Théâtre Marsoulan, dont le 23 mai où chacun des artistes se faisait des « blagues de dernière » entre eux devant une salle comble de spectateurs. C’était mémorable et très divertissant. Moi qui étais au 1er rang, j’ai même été arrosée au Champomy par Monsieur Strombo
En tout cas un grand bravo à Guillaume Nozach et Vinh Giang Vovan.
Nathalie.