Mes idées, mes coups de gueules et des comédies musicales

Cette phrase, pour le moins abrupte, ne reflète évidemment pas mon opinion… Je ne veux bien évidemment la perte de personne ! Cependant, ces mots ont été prononcés par Abbas Zaki, ambassadeur de l’administration palestinienne au Liban, lors d’une interview télévisée sur la chaine ANB TV le 7 mai dernier.

Lors de cette interview, l’ambassadeur fait le postulat qu’avec une solution à deux Etats, impliquant selon lui l’abandon de Jérusalem aux Arabes, le socle fondateur de l’Etat d’Israël (la terre promise pour le peuple élu, références bibliques) s’effondrera. Il affirme que toutes les négociations en cours pour un réglement du conflit n’ont en fait pour seul objectif l’autodestruction de l’Etat hébreu :

« Lorsque l’idéologie israélienne commencera à s’effondrer et que nous prendrons enfin Jérusalem, c’est l’idéologie israélienne dans son ensemble qui s’effondrera, et notre idéologie commencera à progresser, et si Allah le veut, nous les conduirons hors de Palestine ». (« When the ideology of Israel collapses, and we take, at least, Jerusalem, the Israeli ideology will collapse in its entirety, and we will begin to progress with our own ideology, Allah willing, and drive them out of all of Palestine.« )

On ne peut pas réellement dire que M. Zaki fait une rélle déclaration d’amour pour Israël, ce qui était attendu, mais on ne peut pas non plus interpréter ces propos comme une aspiration à une paix juste, durable et équilibrée avec deux Etats pour deux peuples. Sans parler du fait qu’il part du principe qu’à l’issue des négociations de paix (formidable maniement du paradoxe), Jérusalem reviendra aux Arabes, ce qui n’est tout de même pas encore gravé dans le marbre, loin s’en faut.

Mais le « diplomate » (quel nom curieux pour ce genre de personnage…) ne s’arrête pas là : la stratégie est simple, selon lui. Il s’agit de combiner action politique et lutte armée. « Nous récoltons des résolutions de l’ONU (ndlr : en notre faveur), et nous culpabilisons le monde de façon à ce qu’il ne se retourne pas contre nous. En effet, le monde est gouverné par des gens qui ont mis leur cerveau en veille – administration américaine et néo-conservateurs en tête. » (« We harvest U.N. resolutions, and we shame the world so that it doesn’t gang up on us, because the world is led by people who have given their brains a vacation – the American administration and the neocons. »).

Quant à la lutte armée, l »ambassadeur rappelle que les Arabes « croient en la vengeance par le sang » (« Don’t forget we’re Arabs – we believe in blood vengeance. »). Invoquant ce qui se passe dans la bande de Gaza, il appelle à toute opération martyre possible pour frapper l’Etat hébreu (« Currently, in light of what is happening to the children of Gaza, any martyrdom operation is permissible, I swear by Allah. »). Surtout, ne parlons pas des roquettes ou des tunnels de contrebande qui transportent tout, sauf ce qui pourrait aider la population, ça ferait désordre.

Quel cynisme… Il s’agirait donc de procéder à une guerre politique et armée d’usure, obligeant Israël à répliquer aux assaults répétés des milices palestiniennes, et de ce fait de tuer d’innocentes personnes prises entre deux feux, et ainis, décrédibiliser Israël aux yeux du monde, au fur et à mesure, par étapes, évitant tout conflit ouvert et définitif. Je pense que ce type de déclarations ne va pas inciter le nouveau gouvernement israélien dirigé par Netanyahu à faire beaucoup d’efforts !

Ce qui est inquiétant, c’est que cette personne parle au nom de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), contrôlée par le supposé modéré Mahmoud Abbas (ou Abou Mazen, son nom de guerre) ! Si j’espère malgré tout qu’il existe des personnes dans le camp arabe qui sont réellement pour la paix, au vu de évènements de ces cinquante dernières années,  je ne peux m’empêcher de me demander si M. Zaki ne dit pas tout haut ce que l’administration palestinienne pense tout bas : le but ultime n’a pas changé, il faudra bien un jour « jeter les Juifs à la mer »…

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