Quelques nouvelles de Zorro, la comédie musicale
20 oct 2009 par Samuel Sebban |
J’ai un petit peu honte… Pour la première fois depuis longtemps, je n’ai rien publié sur un mois complet, à savoir le mois de septembre. Du coup, l’avantage, c’est que je ne peux que faire mieux.
La dernière fois que j’ai évoqué Zorro sur ce blog, le 21 juillet dernier, je vous ai fait un rapide compte-rendu de mon sentiment sur la conférence de presse donnée le mois précédent, en complément de celui que j’ai rédigé sur Musical Avenue. Entre temps, le premier clip extrait de l’album est sorti, et on ne peut pas qualifier cet opus de franche réussite :
Avec une réalisation assez pauvre et une version très trop commerciale, j’ai peur que la diffusion en masse du clip sur TF1 nuise davantage au spectacle qu’elle ne le serve. Trop peu de plans d’ensemble, et sur les quelques rares aucune contre plongée. Les chorégraphies flamenco sont très peu mises en évidence, c’est un peu dommage. Je confirme que la version scénique est autrement plus impressionnante, après ce qu’on a vu au premier showcase.
Les répétitions à l’académie Fratellini
Stage Entertainment organisait récemment une nouvelle présentation à l’académie Fratellini, lieu de répétitions des artistes. C’était le 7 octobre dernier, et j’ai eu la chance d’y aller avec Sophie, une de mes collaboratrices sur Musical Avenue. Bien entendu, nous avons rédigé un compte-rendu, mais nous avons aussi proposé un roman photos, et enfin et surtout, nous avons réalisé quelques interviews, de l’équipe créative, et de quelques-uns des artistes.
Par ailleurs, le site de la radio Chérie FM a publié récemment une vidéo de cet évènement que l’on peut retrouver ici. C’est une façon d’illustrer en images mes commentaires ci-après, donc regardez-là. En observant bien les journalistes du début, on peut même me voir (au milieu, avec plein de cheveux, vers la 25ème seconde). Entre parenthèses, ça me fait bizarre de me retrouver parmi des vrais journalistes quand je ne suis qu’un simple fan qui écrit pour le plaisir. Du moins pour le moment.
Les scènes présentées : c’est magnifique
Je tiens à le préciser tout de suite : après un showcase et une conférence de presse, j’étais déjà relativement séduit par le spectacle, sans même l’avoir vu. Cette nouvelle présentation, dans des conditions de répétition qui plus est, n’a fait que confirmer ce pressentiment positif. Dans les conditions particulières des répétitions, avec des quelques éléments de décor et des suggestions de costumes, nous avons eu droit à un ersatz très intéressant de ce que devrait donner cette comédie musicale sur scène. Et en présence des Gipsy Kings, s’il vous plait !
Au menu des festivités, qui ont duré une heure :
- du théâtre. L’accent a clairement été mis sur le jeu, avec des artistes du monde du théâtre, plutôt comédiens chanteurs, comme Yan Duffas (rôle de Ramon, le méchant), ou encore Georges Beller (rôle du narrateur gitan et du père de Diego). Laurent Bàn, qui interprète Diego/Zorro, confirme l’accent fort mis sur l’écriture du livret, et sur l’intention assumée d’avoir de vrais moments de théâtre. Pour illustrer, on a vu une scène très intéressante entre Georges Beller et Yan Duffas, avec une intensité dramatique assez énorme.
- du chant, évidemment. J’ai déjà évoqué le talent de Laurent Bàn et Liza Pastor dans l’article précédent, et il faut bien reconnaitre que Géraldine Larrosa affiche une maîtrise parfaite de son corps et de sa voix. On en attendait pas moins de la part d’une femme qui a joué Maria (West Side Story), Christine (The Phantom of the Opera), Belle (Beauty and the Beast) ou encore Sandy (Grease) en Espagne. Les artistes de l’ensemble dégagent également une puissance et une émotion intéressantes. La scène du bain et la chanson magistralement interprétée par Luisa, alias Liza Pastor, ainsi que les passages d’ensemble (« Bamboleo », « Baïla, Baïla ») illustrent bien cet aspect vocal.
- de la danse, le fameux flamenco. Le fantasque Raphaël Amargo était présent, il a fait le show à plusieurs reprises, mais pendant les tableaux, on sent que les chorégraphies sont calées et bien assimilées par les artistes. La présence assez massive de danseurs-chanteurs espagnols a probablement du aider. Cependant, nos amis Eric Jetner (Cabaret), Léovanie Raud (Fame) ou encore Virginie Perrier (Cabaret) ne sont pas en reste. Et c’est tant mieux ! On a ainsi pu voir des chorégraphies flamenco enthousiasmantes sur « Baïla, Baïla » ou encore le prologue.
- de la cape et de l’épée. On aurait pu s’arrêter aux trois éléments précédents, mais ça ne suffisait pas à l’exigeant et talentueux Christopher Renshaw, metteur en scène du spectacle. Ainsi, ils ont fait appel à un très grand maître d’armes, Terry King, pour chorégraphier des combats à l’épée, donc on a eu un exemple très parlant en live, avec Laurent Bàn et Yan Duffas qui s’avèrent d’excellents escrimeurs. Laurent nous confiait même qu’il avait une scène d’escrime à deux mains !
L’équipe créative
J’avais déjà rencontré Christopher Renshaw lors de la conférence de presse de juin, et j’ai finalement pu le rencontrer avec quelques autres, à savoir Stephen Clark, l’auteur du livret et des paroles originaux et Eric Taraud, qui a adapté le spectacle en Français. La rencontre la plus intéressante est sans conteste celle de Stephen Clark, qui a notamment travaillé avec Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg, créateurs des Misérables, sur la comédie musicale Martin Guerre, produite à Londres avec un certain Jérôme Pradon dans le rôle titre.
Je n’ai pas bien compris pourquoi les autres médias ne se sont que très peu intéressés à l’auteur du spectacle, qui a du coup répondu avec beaucoup d’enthousiasme à nos questions. C’est vraiment passionnant de pouvoir rencontrer ce personnage un peu effacé, dans l’ombre du fantasque metteur en scène, mais qui a un vécu et un talent indéniable. C’est une bénédiction d’avoir la chance d’accueillir ces « monstres » du musical en France, et j’espère que la qualité du travail soulignée par l’ensemble de la troupe se retrouvera ultérieurement dans les productions françaises.
Dans mon précédent article, je m’insurgeais contre l’association avec Isabel Allende, j’en ai donc profité pour demander à l’auteur le fin mot de l’histoire :
« Le projet du musical a démarré avant qu’Isabel Allende ne commence à écrire son roman (le projet musical a démarré en 2002, le roman est sorti en 2005 – ndlr). On nous a dit peu après qu’elle travaillait sur un roman [...] Nous avons discuté au téléphone de ce qu’elle faisait et quand je suis allé à San Francisco, j’ai passé beaucoup de temps avec elle à lui faire lire plusieurs brouillons du script. [...] Parfois nos histoires se chevauchent, parfois non. Nous avons davantage cherché à conserver l’âme, l’esprit de Zorro qu’à faire coller les deux trames. La narration du roman aurait été difficile à adapter en musical, et vice-versa. » (Source : Musical Avenue)
Dans la réalité, les deux histoires ont donc été écrites simultanément. Isabel Allende a clairement eu un rôle consultatif dans l’écriture du scénario du musical, mais les deux trames sont très différentes. Les valeurs sont communes, et par exemple le personnage de Bernardo et Raphaël Moncada dans le roman se retrouvent dans l’idée dans le personnage de Ramon, figure fraternelle, d’un côté, tyran despotique, de l’autre. Cependant, comme je le pressentais, le fait d’affirmer que le musical est basé sur le roman est une arnaque intellectuelle, et surtout un joli coup marketing. Si vous écoutez bien ce que raconte Chérie FM dans la vidéo citée plus haut, vous noterez que le journaliste reprend gaiement que le spectacle est basé sur le livre. Je n’ai pas pu m’empêcher de mettre un petit erratum en commentaire !
Les artistes
J’avais déjà rencontré Laurent Bàn, Liza Pastor et Benoit de Gaulejac, et j’ai donc ajouté à mon palmarès Géraldine Larrosa, Georges Beller et Yan Duffas. Ce dernier, très sympathique, très humble, est surtout connu pour sa participation à plusieurs séries télévisées françaises (Equipe médicale d’urgence, pour la plus récente) et quelques longs métrages (7 ans de mariage, …). On le sent ravi d’être là, même s’il aurait adoré chanter plus. Il est très admiratif des artistes issus du milieu de la comédie musicale parisienne.
Mais ce n’est rien à côté de Georges Beller, dithyrambique à leur sujet (« Ce sont des stars », affirme-t-il). Manifestement très familier des médias, ce qui n’est pas étonnant au vu de ses expériences à la télévision (« Qui ne connait pas Georges Beller ? », a plaisanté Yan), c’était davantage un monologue qu’une interview, mais intéressant tout de même. Le spectacle semble vraiment lui plaire, et il est sensible à la dimension théâtrale poussée.
Géraldine Larrosa est très gentille, et a mis en perspective son expérience et le travail qu’elle a du fournir pour arriver sur Zorro. Raphaël Amargo a fait « sortir » son flamenco, elle a teint ses cheveux. Clin d’œil intéressant, quand je lui ai posé la question sur le destin de son personnage, elle a refusé de répondre, se fendant d’un « chut » complice et d’un joli sourire. Les artistes ont du recevoir des consignes strictes pour ne pas dévoiler l’histoire.
Enfin Laurent Bàn a confirmé la difficulté physique du rôle, et a remis en perspective ce rôle qu’il trouve bien plus complet et complexe que l’audition ne laissait présager, ce qui fait qu’il se sent extrêmement bien dans la troupe et dans le rôle. Et ça se voit, on dirait que c’est écrit pour lui ! Il nous a par ailleurs indiqué que l’album studio, qui sortira le 26 octobre prochain, propose des interprétations très différentes de ce qui sera demandé sur scène. Si j’ai correctement lu entre les lignes, j’ai eu la sensation que Laurent n’était pas très enthousiaste quand à l’album studio. Comme précisé plus haut, le premier clip n’est en effet pas spécialement rassurant.
Avec Sophie, nous avons également pu assister à une séquence insolite de choc culturel, pendant qu’on attendait Laurent Bàn pour l’interview. Raphaël Amargo, venu travailler sur le spectacle, était en grande discussion avec des membres de l’ensemble, et notamment l’une d’elle, française (je me demande après coup si ce n’était pas Léovanie Raud, mais je ne parierai pas grand chose là-dessus), qui se plaignait de la trop grande dureté du chorégraphe. Et lui d’expliquer avec son mélange d’Espagnol et de Français, avec la traduction de certaines personnes de la troupe qu’il était comme ça, sanguin, exigeant, dans son cœur. Un beau moment d’échange… et un choc culturel assez burlesque ! Espérons que tout soit rentré dans l’ordre…
Au prochain numéro, une nouvelle journée presse aux Folies Bergère le 4 novembre, puis le spectacle qui démarre le 6. En ce qui me concerne, j’ai déjà prévu d’assister à la représentation du 12 novembre. Vous retrouverez bien évidemment des informations exclusives sur ce blog, et bien sûr, sur Musical Avenue !
Crédits photos : Sophie Dussaussoy pour Musical Avenue
Une comédie Musicale très pauvre, sans aucune nouveauté, aucun intérêt particulier.
L’article est ancien déjà. puisqu’il a presque un mois, et le spectacle est à l’affiche maintenant.
Une mise à jour s’impose, ou tout simplement un lien vers le site de Musical Avenue.