Adieu à la civilisation occidentale, par Barry Rubin
21 avr 2007 par Samuel Sebban |
Voici une newsletter que j'ai reçue dans ma boîte mail, et que je pense nécessaire de retranscrire. N'ayant rien à apporter de plus que l'expert, je préfère ne pas retoucher ses propos :
Le Jerusalem Post du 4 avril annonce (traduction rapide):
…Une enquête récente montre que certaines écoles primaires britanniques renoncent à parler de l'Holocauste dans leurs cours d'histoire par crainte d'une minorité de musulmans, souvent violents, qui nient que les juifs aient été exterminés par les Nazis. L'enquête révèle qu'un grand nombre d'enseignants de Grande-Bretagne renoncent à affronter l'antisémitisme latent et le négationnisme de leurs étudiants musulmans…
Réaction de Barry Rubin, spécialiste du Proche-Orient
"En tant que spécialiste du Moyen-Orient, je survole, chaque jour, du matériau provenant de sources arabes ou islamiques, rempli de menaces à vous faire dresser les cheveux sur la tête, à l’encontre de l’Amérique, d’Israël et de l’Occident, ainsi que des reportages de presse sur d’horribles attentats terroristes. Mais l’article d’un journal britannique, dont il est question ici, contient une phrase qui est peut-être la plus terrifiante que j’aie jamais lue.
Si elle tellement effrayante, c’est qu’elle révèle comment l’institution à laquelle on se fie le plus pour assurer la préservation de la société démocratique et de la civilisation occidentale – le système éducatif – trahit cette confiance. Selon un rapport du Département de l’Education et de l’Orientation du Gouvernement britannique, des écoles d’Angleterre suppriment l’Holocauste des cours d’histoire pour éviter d’offenser les élèves musulmans.
Et voici la phrase réellement effrayante qui figure dans ce compte-rendu de presse :
Vous saisissez ? Leurs parents ou leurs prédicateurs musulmans leur disent que l’Holocauste n’a jamais eu lieu, et, plutôt que de contester cette fausse information, des enseignants se taisent pour ne pas prendre le contre-pied d’une vision des choses, fondée sur des mensonges.
Dans le même esprit, l’enseignement de l’histoire des Croisades est abandonné, non seulement – bien que ce ne soit pas non plus une bonne excuse – parce que cela pourrait déclencher un conflit de société, mais du fait que "cet enseignement contredit souvent ce qui est enseigné dans les mosquées locales". Qui plus est, selon la presse, des enseignants renoncent à cette matière, "de peur que des élèves musulmans aient des réactions antisémites et anti-israéliennes en classe".
On fait déjà état de phénomènes similaires en France, où la situation s’est encore davantage détériorée. C’est ainsi que l’on met fin à 500 ans de progrès en matière de liberté de recherche intellectuelle à base de la logique et d’examen des preuves. Plutôt que d’affronter les étudiants, ou de relever les défis qu’ils lancent, on les laisse à leurs préjugés. Outre de plus larges implications, une telle attitude contribue à renforcer le racisme, l’intolérance et la haine, au nom d’une philosophie du politiquement correct, qui est supposée les combattre.
Et – il convient de le noter – ce qui rend la chose encore plus grave, c’est qu’il n’y a eu ni émeutes, ni manifestations de masse pour imposer ce maintien dans l’ignorance. Il ne s’agit pas seulement d’une capitulation, mais d’une reddition volontaire, sans que se soit exercée la moindre pression ou menace.
Jusqu’à maintenant, les sociétés démocratiques modernes ont absorbé avec succès un grand nombre d'immigrés, grâce à un processus d'assimilation ou, de manière plus douce, en pratiquant l’acculturation. L'idée, qui a bien réussi aux États-Unis, était que les immigrants doivent accepter les règles de la société. Ce qui va de soi, puisqu’elle a eu un tel succès ? En effet, la stabilité, la liberté et les avantages matériels offerts furent, en premier lieu, la cause de la venue de ces gens en Occident. De plus, les immigrants étaient libres de conserver la plus grande partie de leur culture et de leur religion.
Mais aujourd’hui, on exige de la société qui a réussi qu’elle s’adapte aux sociétés moins démocratiques. Où cela s’arrêtera-t-il ? Les écoles peuvent-elles enseigner la démocratie à ceux à qui l’on affirme que c’est une hérésie, parce que seul Dieu peut édicter des lois ? L’évolution, ou même l’idée d’un dessein intelligent, peuvent-elles, ou pourraient-elles susciter des plaintes d’élèves parce qu’elles contredisent ce qui est dit dans les mosquées ? Et qu’en est-il de la valeur de la tolérance elle-même, puisque elle pourrait contrarier ceux à qui l’on a enseigné l’intolérance envers les autres ?
Cette nouvelle attitude condamne aussi les immigrants musulmans à être sous l’emprise de ceux d’entre eux qui sont des islamistes radicaux. Au lieu de contester l’extrémisme, l’école va le renforcer. On priera les élèves assoiffés de connaissance et de liberté, de se taire et de croire ce que disent leurs mollahs. Aucune étudiante refusant de porter des habits qui cachent son corps ne peut compter sur l’aide ni sur la protection légale de la société française ou britannique. Par contre, elle est condamnée à l’emprisonnement dans un ghetto intellectuel et comportemental.
Finalement, il y a, dans ce qui se passe en Europe, un élément plus choquant encore, le pire de tous peut-être :
Barry Rubin *
© The Washington Political Action Committee
—————————
* Barry Rubin dirige le Centre Global Research in International Affairs (GLORIA) de l’université interdisciplinaire d’Israël et rédacteur en chef de la Middle East Review of International Affairs. Il est l’auteur de The Long War for Freedom : The Arab Struggle for Democracy in the Middle East, et co-auteur de Yasir Arafat: A Political Biography, (Oxford University Press). On peut lire ses articles sur le site de Gloria, ainsi que sur celui de ia.idc.ac.il".