Flux
Articles
Commentaires

Dans le port d’Amsterdam…

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles (Notez l'article !)
Loading ... Loading ...

Je suis sur cette photo... sur le S forcément !

Pour éviter de parler des « polémiques » qui défraient la chronique chaque jour où la plupart des journalistes n’ont aucune imagination, c’est-à-dire à peu près tous les jours, évadons-nous un peu : je vais vous parler de mon dernier voyage en Hollande, dans la toute particulière ville d’Amsterdam. Comme je n’ai pas envie de me fatiguer à faire un plan, je vais faire une espère de journal de voyage chronologique, avec quelques photos.

Je suis arrivé à l’aéroport Schipol en soirée, où j’ai été agréablement surpris par les infrastructures et la signalisation, extrêmement bien pensées et qui permettent de se repérer aisément, notamment pour accéder au train qui permet de rejoindre la gare d’Amsterdam Centraal. Ce train, qui ressemble à un RER français, effectue le trajet en 15 ou 20 minutes et pour moins de 4 euros, contre 40 pour le même trajet en taxi (Petite remarque par ailleurs : c’est vrai qu’avec l’avènement de l’Euro, les prix ont peut-être pris un peu de plomb dans l’aile, mais qu’est-ce que c’est pratique quand on voyage en Europe…). Ca met dans l’ambiance : à Amsterdam, les voitures ne sont pas les bienvenues.

La Gare Centrale, de nuit. Sans commentaire.

Et effectivement, la première chose que l’on voit quand on sort de la gare, c’est un parking à vélos immense : imaginez la taille d’un parking de supermarché, mais complètement rempli de vélos. Rien que ça, c’est déjà impressionnant. Ensuite on se retourne et on découvre le bâtiment majestueux de la gare d’Amsterdam, immense et magnifique. Quand on partait sur les chemins... à bicyclette !La seconde chose qui peut interloquer des gens comme moi, habitués aux villes bien carrées dans lesquelles une rue est soit perpendiculaire soit parallèle à une autre, c’est la conception de la ville, complètement circulaire et organisée selon les 3 canaux principaux : le Le Prinsengracht, le Keisersgracht et le Herengracht. Cette carte du centre extraite du site routard.com, et qui a bercé mon voyage l’illustre parfaitement (pour ceux qui n’auraient pas encore compris, Amsterdam est non seulement un port, mais une ville d’eau).

Comme tout bon touriste qui se respecte et qui n’a pas fait ses devoirs (= pas lu attentivement le guide du routard), je me suis dirigé vers le centre ville, vers le quartier Rouge. Ceux qui connaissent Amsterdam sont déjà en train de sourire : et oui, le quartier des « Red Lights » est en fait celui des prostituées, le nom du quartier faisant référence aux lampes rouges qui éclairent des dames qui se dandinent à moitié dévêtues dans des vitrines. Autant dire que la lampe rouge a une connotation particulière à Amsterdam ! Les prostituées ont là-bas le droit d’exercer librement, et elles paient des impôts. Mais le plus étonnant, c’est que ce quartier est éminemment touristique et constitue une des attractions de la ville, conseillée par tous les guides touristiques et prévue par les tour opérateurs. C’est effectivement assez folklorique, même si quand on réalise que ces femmes sont étalées comme des objets en vitrine au choix des clients, c’est un peu étrange au niveau de l’éthique, mais bon… On ne pourra pas taxer les Hollandais d’hypocrisie. Pour le coup, je n’ai pas de photos de ce quartier… Désolé, les gars.

Cette libéralisation des mœurs se généralise d’ailleurs à beaucoup d’interdits en France : les fameux coffee shops permettent de consommer librement des drogues douces (hachich et cannabis principalement), et des seringues propres et des doses de drogues dures sont distribuées dans les hôpitaux. Autrement dit, à Amsterdam, au lieu de réguler par l’interdiction, on essaie d’encadrer la consommation. Et le fait est qu’il n’y a pas plus de problèmes de santé publique à Amsterdam qu’ailleurs… Peut-être des éléments à méditer, surtout quand on constate que les différentes prohibitions dans l’histoire n’ont jamais fonctionné.

Lorsque l’on circule dans les rues d’Amsterdam, il faut être prudent : entre les voitures, les vélos et les transports publics (tramways et bus), il faut être extrêmement vigilant. Car si les cyclistes sont manifestement bien entrainés à éviter les touristes distraits qui marchent au milieu des pistes cyclables, j’ai quand même manqué de me faire percuter un bon nombre de fois. Ce qui est notable également, c’est le nombre de bâtiments anciens, leur sophistication et leur excellente conservation, ce qui fait d’Amsterdam une ville au patrimoine culturel et historique très riche. Celui-ci constitue d’ailleurs une surprise pour moi qui pensait ne rien connaitre de la Hollande : Anne Franck, Rembrandt et Van Gogh, rien que ça… Du coup, j’ai visité le Rijkmuseum, consacré aux peintres hollandais (sauf Van Gogh qui a son propre musée), et j’ai constaté que l’histoire de la ville est également passionnante, en particulier l’aspect précurseur de la compagnie des Indes, première multinationale de l’histoire, et la première cotation en bourse des denrées. Le tout est parfaitement décrit dans Le Marchand de Café, un livre de David Liss, qui raconte comment un Juif hollandais a introduit le café en masse dans Amsterdam.

La grande synagogue vue de l'intérieurLes Juifs, parlons-en : ils font partie intégrante du patrimoine culturel d’Amsterdam et ont contribué au développement et à l’enrichissement de la ville, après avoir été chassés d’Espagne et du Portugal. La Hollande était alors la seule région dans laquelle les Juifs étaient acceptés. On peut découvrir à Amsterdam l’ancien quartier juif (ou Jodenbuurt) et notamment l’illustre synagogue portugaise qui date du XVIIème siècle (voir photo), ou encore le musée juif, et, même si ça n’a aucun rapport, l’usine d’un des plus grands diamantaires du monde, où nous est expliquée la façon dont sont conçus les diamants, et les critères pour leur estimation.

Anne Franck est également une juive hollandaise tristement célèbre par son journal. On peut visiter la maison dans laquelle sa famille et elle sont parvenus à se cacher des nazis pendant plusieurs années, avant d’être dénoncés et de décéder en déportation (sauf Otto Franck, le père et unique survivant des camps). Outre l’aspect instructif de la visite, celle-ci nous offre un témoignage poignant et une leçon de tolérance.

Mais Amsterdam pour moi, ce sont surtout des promenades extraordinaires dans le Jordaan et sur les rives des canaux, promenades que l’ont peut également effectuer en bateau ; c’est d’ailleurs comme cela que l’on remarque les centaines de bateaux appartements, déclarés à la municipalité (ou pas) et qui constituent le logement de plusieurs centaines de personnes. Ils paient une taxe en échange de laquelle ils ont accès aux égouts, à l’eau courante et à l’électricité, ce qui en fait des appartements à part entière. Et réellement, pour les amateurs d’architecture, Amsterdam ne manque pas de vieux et imposants bâtiments, on pourrait passer des semaines rien qu’à arpenter les rues. Le quartier des musées, en particulier, vaut le détour.

Moi aussi, je veux parler du pouvoir d’achat !

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles (1 votes, moyenne : 4,00 sur 4)
Loading ... Loading ...

Hier, c’était la Saint Valentin. A moins de vivre en ermitage au fin fond de la Laponie, toute personne ayant effectué quelques pas dans une rue pas trop déserte n’a pas pu échapper à la proclamée fête des amoureux. Evidemment, de mon côté, les soi-disantes fêtes qu’on nous impose à grand coup de publicité je m’en fiche un peu (du style Halloween, Saint Valentin, voir même aujourd’hui Noël, puisque de plus en plus de gens m’expliquent que je suis un gros ringard à ne pas fêter Noël, que ça n’a rien de religieux, que c’est juste sympa…)

Bref, toutes les occasions sont bonnes pour les médias et les commerces pour titiller notre porte-monnaie et lui faire de grands appels du pied pour qu’on achète de merveilleux produits séducteurs, le tout en considérant bien entendu les aléas de l’offre et de la demande, qui font qu’une rose coûte plus cher le 14 février que le 13, et qu’un sapin coûte infiniment plus cher autour du 23 décembre que le 14 février… Je ne parle pas des citrouilles, ça va m’énerver !

Mais ces « fêtes » ne sont qu’un exemple. Normalement, le lecteur averti se demande, comme d’habitude, où je veux en venir, et le rapport au pouvoir d’achat. Et bien je pense que ces fêtes, tout comme les buzz ponctuels saisonniers (comme celui de la Wii actuellement auquel j’ai lamentablement succombé) sont en grande partie responsables de la baisse du pouvoir d’achat que politiques, journalistes, et même certaines enseignes (référence au site cdiscount.com qui a remplacé ces « X % d’économie » par « X% de pouvoir d’achat en plus »… muarf), concept financier qui a fait une entrée fracassante dans nos vies. Le pouvoir d’achat baisse, qui pourrait discuter de ça à l’heure où tout le monde n’a que ce mot à la bouche ? Moi.

Alors bien sûr, les hausses de salaires n’ont pas forcément été à la hauteur de celles des patrons du CAC (+40 %, le pouvoir d’achats des patrons du CAC augmente, nous sommes sauvés) ; oui, il y a probablement des améliorations ç faire de l’indexation des prix ; Oui il y a trop de petits salaires… Encore que : globalement, au niveau pouvoir d’achat, il vaut mieux vivre en France qu’en Argentine (ou en Laponie) quand même ! La vérité, c’est que ce n’est pas tant le pouvoir d’achat qui baisse que le besoin d’acheter qui augmente. Le vrai phénomène que j’observe, qui résulte de notre société capitalistique où l’on tend à assimiler ce qu’on est à ce qu’on possède, c’est que l’envie d’acheter tous ces merveilleux produits qu’on étale partout sur les murs, dans nos télévisions, nos radios et sur internet a considérablement augmenté. Quel homme ne rêve pas d’une télé LCD full HD avec un Home Cinéma ou d’un super voiture avec GPS ? Quelle femme ne rêve pas d’un renouvellement tous les 15 jours de sa garde robe avec les collections qui sortent 4 fois par an, le tout entrecoupé de périodes de soldes, où théoriquement on fait des économies ? Pour citer les objets à la mode du moment : la Wii, le GPS, les télé 16/9è, les appareils photo numériques, les iPhone, iPod, les téléphones portables 18ème génération (et les services associés : sonneries, icones, etc… sans parler de l’exorbitant abonnement de 30 € pour 2 pauvres heures), ou encore les jean Diesel, les Converse, Puma, sans parler de tout le pataquès qu’on a subi avec la Saint Valentin sur la lingerie sexy et les sex toys (quand la supposée fête des amoureux devient la fête du sexe…). Viennent se greffer à ça des spectacles ultra demandés 6 mois à l’avance, comme le prochain de Gad Elmaleh (50 €), le Roi Lion (de 25 à 100 €), ou probablement la supposée tournée d’adieu de Johnny. Ou à la télévision, les différents abonnements aux chaines payantes quasiment obligatoires étant donné l’appauvrissement des chaines publiques ; dernier scandale exemple en date : les droits du football qui font que maintenant si tu veux voir de la Ligue 1, il faut payer un abonnement à une chaine de télévision, voir à un opérateur téléphonique (Orange en l’occurrence, qui proposera à ses clients l’accès à une chaine payante non inclue dans leur abonnement téléphonique…) C’est un peu comme si demain on te disait que si tu veux acheter une machine à laver, il faut d’abord être client SNCF. Sinon, il parait qu’il existe un conseil de la concurrence…

Donc récapitulons : les salaires n’ont pas franchement augmenté, mais pas franchement baissé non plus, même si les prix ont un peu augmenté ; par contre, le XXIème siècle est clairement celui du marketing roi : les habitudes de consommation changent, et il est extrêmement difficile de faire la différence entre le besoin et l’envie d’acheter quelque chose. Du coup, à budget égal, si les envies augmentent, c’est sûr : le pouvoir d’achat diminue… Et d’ailleurs : c’est quoi finalement le pouvoir d’achat ? Dans l’opinion populaire, c’est tout ce que je peux acheter avec l’argent de mes revenus, autrement dit, si je peux pas m’acheter tout ce dont j’estime avoir besoin, je n’ai pas assez de pouvoir d’achat. Si on part là-dessus, ce n’est pas demain la veille que les gens seront contents de leur pouvoir d’achat… Si j’avais été notre président, j’aurais évité de me proclamer « président du pouvoir d’achat », qui, s’il est calculé d’un point de vue objectif en mathématiques financières, prend un sens parfaitement subjectif quand il s’agit de l’individu lambda, qui se contentera de constater que SON pouvoir d’achat n’augmente pas (autrement dit que quand il a fini de payer toutes ses charges obligatoires, loyer, manger, téléphone, électricité, il a plus assez pour s’acheter des jeux pour sa Wii, ni sa femme pour se faire la 7ème démarque des soldes alors qu’elle a fait les 6 premières).

Evidemment, je caricature : il y a beaucoup de gens qui ont de vrais soucis pour joindre les deux bouts, et qui peinent à subvenir aux besoins de leurs familles. Bien entendu, ces personnes là ont un véritable problème, mais arrêtons de parler de pouvoir d’achat, c’est stupide : ces gens là sont tout simplement victimes d’un fléau, la pauvreté, et il faut absolument que les gouvernants travaillent dur pour leur trouver des emplois décemment rémunérés, voir des emplois tout court. Le reste, c’est de la communication et du marketing inutile pour dire toujours la même chose : il faut relancer l’économie et donc la consommation (sauf que pour des raisons électoralistes, le mot « consommation » s’est transformé en « pouvoir d’achat » Et nous, moutons, nous avalons ces bêtises).  Comme je le dis souvent en fin de billet : rien de nouveau sous le soleil…

Le journalisme français est-il en train de mourir ?

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles (Notez l'article !)
Loading ... Loading ...

Les gens qui suivent l’actualité politique de pas trop loin auront compris qu’on va parler SMS… Pour ceux qui n’auraient pas suivi, le journal Le Nouvel Observateur a récemment publié le contenu d’un SMS que Nicolas Sarkozy aurait envoyé à son ex-épouse Cécilia Sarkozy une semaine avant son mariage avec Carla Bruni. Ce contenu serait, toujours selon le journal : « Si tu reviens, j’annule tout ».  Aujourd’hui, le journal est trainé au pénal par le président, ce qui constitue une première en France.

Voilà en quelques mots le résumé de la polémique qui enfle dans nos médias. Je ne vais pas alimenter cette polémique en me demandant si le journal devait publier le SMS et si le président a eu raison de trainer le journal au pénal. Mais cet épisode m’interpelle car il dénote, comme beaucoup de journalistes le disent, un tournant important dans le paysage médiatique français. Concernant cet épisode, on peut en effet s’interroger : est-ce que, réellement, la publication de ce SMS relève d’un devoir d’information ? Formulée autrement, la question serait : un groupe d’individus peut-il revendiquer un droit de regard sur tous les aspects de la vie d’une personne à partir du moment où elle l’a élu à la présidence ?

Personnellement, je suis atterré par la publication de ce SMS. Ce n’est pas du journalisme, au mieux est-ce digne de la presse people, qui me répugne. Mais quel est l’objectif de cette publication ? En quoi cela correspond-il à la fonction de journaliste, qui consiste à faire l’intermédiaire entre l’Etat et le peuple ? Cette information n’a aucun rapport avec l’action politique du président, tout comme sa visite à Eurodisney et son mariage avec Carla Bruni. A l’heure où la situation au Proche-Orient est catastrophique, à l’heure où le traité de Lisbonne est ratifié, à l’heure des élections américaines ou du climat d’extrême tension au Tchad, les éditos et les unes des journaux français tournent autour des histoires de fesse de notre président.

Tout le monde condamne la publication de ce SMS. Mais personne ne se gêne pour surfer sur la vague de la polémique : on veut du scoop, du scandale, c’est ça qui fait vendre. On critique l’Amérique de Clinton et Lewinsky, et voilà que les médias français, tels des vautours, espèrent faire du chiffre avec un texto…

Alors à qui la faute ? A Nicolas Sarkozy, qui a étalé sa vie privée et tente aujourd’hui tant bien que mal de faire cesser ce buzz autour de sa vie privée qu’il a lui-même provoqué ? Des médias qui relaient tout et n’importe quoi pour vendre à tout prix ? Ma réponse est claire : la faute en revient aux médias. Jusqu’à preuve du contraire, la liberté de la presse existe en France, et même quand Sarkozy était en campagne, personne n’obligeait la presse à le suivre à la trace. Oui il prévient les journalistes, oui il espère détourner l’attention sur lui, notre président, mais il n’a pas mis un policier derrière chaque journaliste pour le contraindre a faire de la sarkoinformation. Les responsables de rédactions cherchent à faire du chiffre, et tant qu’un Sarko en couverture fera vendre, tout le monde peut bien crever, Sarko sera en couverture du Point, de l’Express, du Nouvel Obs’. Ce n’est pas parce que les rédactions reçoivent l’information selon laquelle Nicolas va à Eurodisney qu’ils sont forcés d’envoyer des dizaines de journalistes. Personne n’oblige le journalisme français à faire le jeu du président. C’est un choix, alors avant de parler d’omniprésence, demandons-nous qui rend le président omniprésent.

J’en ai assez de ce climat d’impunité totale qui règne autour des journalistes. Au nom de la liberté de la presse, on peut tout dire. A l’heure où l’affaire Al-Dura, réputée pour avoir déclenchée la seconde Intifada au Proche-Orient, semble être finalement un coup monté par un journaliste de France 2 dupé par un caméraman palestinien, on peut peut-être commencer à s’interroger sur le pouvoir immense des images dans notre société, et sur les catastrophes que cela peut provoquer. La liberté de la presse doit être utilisée à bon escient. Pas pour alimenter des clichés meurtriers, comme pour l’affaire Al-Dura, et encore moins pour trainer des personnes dans la boue sur leurs affaires privées, quelles que soient leurs fonctions. Le respect de l’individ, cela existe également, tout autant que la liberté de la presse.
Pour ceux qui estimeraient que dès lors que Nicolas Sarkozy a été élu, c’est normal qu’on sache tout, je répondrais que non, ce n’est pas normal. Nicolas Sarkozy n’est pas un surhomme ou un dieu, ce n’est pas un personnage qui nous appartient. C’est celui qu’une majorité d’entre nous a choisi pour nous représenter et pour guider notre pays. Mais il reste un homme, qui comme tout le monde a droit au respect. Le journaliste a le droit d’estimer que depuis que Sarkozy est au pouvoir, la France décline, si c’est son opinion. Mais aller épier ses moindres faits et gestes pour savoir si oui ou non lui et Carla font le kamasutra intégral, ça s’appelle du voyeurisme, et aucun d’entre nous ne le tolèrerait.

Nous autres lecteurs avons également notre part de responsabilité, et notre mot à dire : pour que cela cesse, arrêtons de cautionner ces informations, d’acheter des journaux qui se fichent de nous en nous faisant croire que les saloperies qu’ils placent en une sont de l’information. Nos journalistes sont brillants et on les exploite pour faire du journalisme de bistrot. Quel gâchis… Pendant ce temps là, pour trouver une information de qualité qui analyse, qui observe, qui retrace, ça devient un parcours du combattant. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire n’importe quoi…

Sweeney Todd : Burton, Depp, comédie musicale et pourtant…

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles (Notez l'article !)
Loading ... Loading ...

Vous l’attendiez, la voilà : la chronique cinématographique musicale ! Quand Sweeney Todd a été annoncé, j’étais enthousiaste, évidemment. Imaginez donc : un de mes réalisateurs préférés, Tim Burton (Big Fish, Edward aux mains d’argent, …), un acteur superbe, Johnny Depp, à l’affiche pour une comédie musicale dans la plus pure tradition de Broadway… Quand on me connait un peu et qu’on parcoure ce blog, on imagine bien que je sois tout fou !

Après 10 jours d’une insoutenable attente du fait de mon emploi du temps débordant, j’ai enfin pu profiter de ce grand moment dans une salle obscure parisienne. Et je dois avouer que le résultat n’a pas été à la hauteur de mes espérances… Rappelons le synopsis, récupéré comme d’habitude d’Allociné (mais raccourci ici) :

Après avoir croupi pendant quinze ans dans une prison australienne, Benjamin Barker s’évade et regagne Londres avec une seule idée en tête : se venger de l’infâme Juge Turpin qui le condamna pour lui ravir sa femme, Lucy, et son bébé, Johanna. Adoptant le nom de Sweeney Todd, il reprend possession de son échoppe de barbier, située au-dessus de la boulangerie de Mme Nellie Lovett. Celle-ci l’informe que Lucy se donna la mort après avoir été violée par Turpin. Sweeney est bien décidé à mener à terme sa vengeance, quel qu’en soit le coût…

Le film est rythmé, on ne s’ennuie que très rarement, on rigole même de temps en temps, malgré la noirceur du thème, et quelques passages franchement glauques voir gores. Du côté des points forts, en revanche, il faut reconnaitre une interprétation impeccable (quoiqu’un peu faible au niveau chant, mais Burton a manifestement privilégié le jeu des comédiens à leurs capacités vocales), une photo somptueuse et des décors fabuleux.

Par contre, j’avoue ne pas avoir été séduit plus que ça par les musiques, souvent discordantes, ni par le scénario qui, s’il d, émarre sur des chapeaux de roues, se résume rapidement à de l’égorgement en chaîne, aucun détail ne nous étant épargnés et les bruitages de gorges tranchées étant particulièrement évocateurs, mais on s’en accommode. Vous comprendrez que j’ai trouvé le film un peu trop hémoglobineux :-) Je pense en fait que je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire, beaucoup trop noire à mon goût. Par ailleurs, certains personnages, notamment celui d’Anthony, ont été réduits à une peau de chagrin dans le film (contrairement à la comédie musicale originale de Sondheim, si j’en crois mon ami Julien Salvia, qui interprétait justement Anthony en Français à Genève fin janvier), ce qui en fait une histoire un peu trop basique de vengeance sans réelle surprise.

En conclusion, je dirais : âmes sensibles, s’abstenir ! Ne recherchez pas la magie et la poésie de Big Fish, ici place est faite à l’humour noir et glauque (je passerais sur l’utilisation de viande de cadavre dans les tourtes de Mme Lovett…), soit un tout autre style, mais qui donne un film musical intéressant, bien entendu à voir en VOST, à découvrir sinon pour l’histoire et la musique, au moins pour le jeu des acteurs, les décors et la photo.

Et maintenant, que nous réserve l’actualité de la comédie musicale ? Sur scène, tout d’abord, rendons hommage à Cabaret qui a baissé le rideau pour la dernière fois le 27 janvier. Encore bravo à eux ! En attendant Fame au théâtre Comédia à partir de mars prochain, on peut encore profiter du Roi Lion, pour les gros budgets, ou de spectacles moins ambitieux mais tout aussi savoureux, comme Le prince et le pauvre au Tallia au moins jusqu’à fin février… Au niveau cinématographique, maintenant que les scénaristes américains se sont remis à travailler, on peut envisager les prochains moins sous de meilleurs auspices. En particulier, j’attends avec beaucoup d’impatience le futur remake de Nine, dans lequel Marion Cotillard cotoiera Catherine Zeta-Jones (excellente déjà dans Chicago) ou encore Sophia Lauren et Pénélope Cruz, rien que ça… En attendant, souhaitons-lui bonne chance pour les Oscars, où elle est nommée dans la catégorie meilleure actrice pour son interprétation fabuleuse de La Môme !

Ca y’est, je connais enfin Les Secrets des Enfoirés !

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles (Notez l'article !)
Loading ... Loading ...

 

Comme certains d’entre vous l’auront compris (ou pas), mon univers musical est composé, certes, de comédies musicales, mais également d’un grand panel de variété française, et en particulier du maître, j’ai nommé Jean-Jacques Goldman. Et comme vous l’aurez compris en lisant ce billet, ce dernier a un petit peu disparu de la circulation ces cinq voir six dernières années… Sauf, bien entendu, pour le concert annuel des Enfoirés, au profit des Restos du Cœur, dont il assure depuis le début la création et la mise en place.

Cette année, les Enfoirés ont posé leur valisé dans le Zénith de Strasbourg flambant neuf, très orange à l’extérieur, mais franchement exceptionnel à l’intérieur. Le thème cette année : Les Secrets des Enfoirés. Comme chacun l’aura compris, j’y étais, c’était dimanche 27 janvier à 13h30. Je vais tâcher de ne pas trop en dévoiler afin de garantir le suspens maximal aux futurs téléspectateurs de TF1 fin février.

Tout d’abord, les artistes. Etaient présents à mon concert Alizée, Tina Arena, Chimène Badi, Bénabar, Amel Bent, Patrick Bruel, Francis Cabrel, Julien Clerc, Gérard Darmon, Gérald De Palmas, Elsa, Patrick Fiori, Garou, Jean-Jacques Goldman, David Hallyday, Jenifer, Gérard Jugnot, Mickaël Jones, Claire Keim, Lââm, Catherine Lara, Maurane, Michèle Laroque, Marc Lavoine, Maxime Le Forestier, Nolwenn Leroy, Lorie, Christophe Maé, Mimie Mathy, Jean-Baptiste Maunier, MC Solaar, Kad Merad, Karen Mulder, Pascal Obispo, Pierre Palmade, Hélène Ségara, Christophe Willem, Zazie et Julie Zenatti. Un paquet de monde en fait. Certains « habitués » n’ont pas pu être présents, je pense en particulier à des gens comme Calogero, Yannick Noah, Patricia Kaas, Liane Foly, Muriel Robin, Jean-Louis Aubert, … Ca a permis à d’autres nouvelles têtes de se montrer, comme notamment Christophe Maé, Alizée (à 2 mètres de moi au moment de faire le medley Fan) et Lorie…

Venons-on en à la question qui vous taraude : c’était comment ? Pour commencer, il faut savoir que j’ai assisté à un des trois concerts filmés (avec celui du dimanche 27 et du lundi 28 soir), ce qui forcément, incitait les gens dont je fais partie à faire les marioles quand d’aventure on avait l’impression que la caméra nous fixait au milieu d’une foule de 10000 personnes en délire. Le spectacle n’est plus vraiment un concert. C’est en passe de devenir un vrai show où la mise en scène, les décors et les costumes en font une machine énorme. Tellement énorme que les temps de latence entre les tableaux m’ont parfois parus extrêmement longs, et, plus ennuyeux, une machine tellement complexe que les artistes semblaient parfois perdus, oubliant de temps en temps quelques paroles et mises en scène.

Mais alors les tableaux : phénoménaux. Esthétiquement très réussi, on a eu une ambiance de haute folie pendant toute la durée du spectacle (qui aura, avec le petit film de préchauffe au début, duré pas loin de 4h30 !), avec un répertoire toujours plus varié (de Madonna à Edith Piaf, en passant par Catherine, « J’adooooooooooooore » et même Fatal Bazooka !). Par rapport à l’an dernier, quelques fils rouges avec la reprise de Mister Restos ou encore du jeu de Kad Merad. Kad, pourtant blessé à la jambe, aura d’ailleurs mis une ambiance phénoménale entre les tableaux, et aura fait bien mieux que remplacer Muriel Robin dans son rôle (ce qui n’est pas forcément pour me déplaire, mais c’est une opinion personnelle). Il nous aura beaucoup fait rire. Mention spéciale à Pascal Obispo (pour qui je n’ai pourtant pas énormément d’estime) qui aura franchement mis le feu. Mimie Mathy, fidèle à elle-même, nous aura bien fait rire en appelant les bénévoles pour chanter la chanson des Restos et dire au revoir alors que ce n’était pas encore le moment (elle avait oublié qu’il fallait d’abord interpréter le single, L’Amitié, ça a beaucoup amusé l’assistance…). Le truc moins bien c’est de dire tout à la fin « Dépêchez-vous de sortir y a un autre concert après » à plusieurs reprises… Mais bon.

Qu’est-ce qu’on pourra regretter ? Plusieurs choses, en fait. Déjà, la complexité des tableaux et le répertoire font que cette édition a cruellement manqué de moments d’émotion, qui font la force des éditions précédentes. On a l’impression que l’accent a été mis sur des chansons qui mettent l’ambiance. Je ne me remémore qu’un ou deux moments forts, c’est l’hommage à Cabrel, et peut-être Je n’ai pas changé, un des rares moments relativement « simple » et épuré. On pourra regretter également le manque de présence de certains artistes, quasiment absents tels que Zazie, Hélène Ségara, Christophe Willem, Maurane (étonnamment absente), de Palmas notamment. Et de fait, un déséquilibre avec la présence beaucoup plus marquante de certaines autres, comme l’étonnant Christophe Maé, Francis Cabrel ou Patrick Fiori. Jean-Jacques Goldman ne s’est pas beaucoup impliqué en tant que chanteur également, mais il a une excuse, étant donné le boulot que doit représenter la supervision…

Au final : un spectacle génial quand on est dans la salle, quelques cassures de rythme causées par le fait que le concert s’impose de plus en plus les contraintes d’un bon show télé… Belle ambiance, mais peu d’émotions… Mais bon c’est la direction qu’ils prennent, et après tout pourquoi pas ! En tout cas j’ai passé un excellent moment, j’avais très mal aux jambes à la fin mais quel pied… Je pense qu’à la télévision, ça va rendre bien. Je vous encourage à acquérir le CD et/ou le DVD (financement de 18 repas par disque), c’est toujours ça de donné aux Restos du Cœur, et c’est important. Et il parait que Céline Dion était là le dimanche soir, ça me donne une bonne raison d’acheter le DVD.

« Articles suivants - Articles précédents »