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Lettre ouverte au gouvernement

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Cher Nicolas, cher François, cher Xavier,

Comme moi vous avez remarqué que le climat social de ce mois de novembre est désastreux. Certes, vous n’êtes pas franchement aidés par les syndicats qui sont très clairement en train de jouer un troisième tour de présidentielle, écoeurés qu’ils sont d’avoir vu leur ignoble campagne de propagande TSS (Tout sauf Sarko) échouer lamentablement.

Les syndicats étudiants, UNEF en tête, sont probablement les pires de tous puisqu’ils bloquent les facs et les lycées de façon complètement anti-démocratique, avec des votes à main levées lors d’Assemblées Générales truquées. Si encore ils se battaient pour une cause qui en vaut la peine, mais non, les étudiants se permettent d’imposer leur point de vue sur un domaine qui les dépasse probablement : la gestion des universités. Ils ne sont pas encore diplômés, ils n’ont jamais mis les pieds sur le marché du travail, encore moins dans un bureau de directeur de fac, mais ils sont convaincus qu’il faut préserver le système actuel qu’ils critiquent pourtant régulièrement avec véhémence. Bref, là-dessus, rien à faire, à part si possible leur donner des fessées. Et alors les lycéens, n’en parlons pas.

De l’autre côté, reconnaissons-le ensemble : pour le moment, l’action du gouvernement est assez discutable. Nicolas, pendant la campagne, vous vous êtes placé en candidat du pouvoir d’achat. C’est bien. Cependant, vous savez comme moi que ce ne sont pas quelques heures supplémentaires qui vont changer le niveau de vie moyen des Français. Pourtant, vous connaissez la solution, vous l’avez proposée durant la campagne : conditionner la baisse des charges à la hausse des salaires. Pourquoi ne pas commencer par ça ? Ne pensez-vous pas qu’au lieu de se battre dès maintenant sur les régimes spéciaux de retraites, qui ne concernent finalement qu’une petite catégorie de personnes, réputés pour être des durs, il aurait peut-être fallu donner à ces personnes et à l’ensemble de la population des garanties pour l’avenir ? Mettez-vous à la place de l’ouvrier français qui gagne le SMIC dans des conditions de travail exécrables. Il entend parler d’heures supplémentaires, mais il ne peut pas en faire, c’est trop dur. Il entend parler d’intérêts d’emprunts, il a déjà du mal à payer son loyer. Il entend parler de bouclier fiscal abaissé. Et il entend qu’il n’y aura pas d’augmentation du SMIC, ce qui est certes une bonne chose, ça permet d’éviter un nivellement vers le bas, mais l’ouvrier s’en fiche. Mais pourquoi ne pas imposer aux patrons des abaissements de charges conditionnés à la hausse de tous les salaires ? Bien entendu, sous réserve que l’entreprise soit bénéficiaire. Les patrons vont délocaliser ? Taxez leur produits.  Ils iront vendre ailleurs ?Peut-être.

C’est le problème de notre société moderne. Il y a quelques années, lorsqu’on voulait toucher les régimes spéciaux, la France entière allait dans la rue.  Lorsqu’un attentat était commis contre des Juifs rue Copernic, même chose. Aujourd’hui, Ilan Halimi est torturé et assassiné parce que Juif et les seuls qu’on voit dans la rue sont les jeunes et les quelques militants antiracistes. La solidarité a disparu de la société française pour laisser place à un individualisme poussé à outrance, et le détournement des bienfaits de l’économie de marché a imposé à la société une culture du profit et de l’argent. Lorsqu’une personne de notre entourage a un privilège qu’on a pas, on préfèrera lui enlever son privilège que d’essayer de l’acquérir, ou mieux, de comprendre dans quel contexte et pour quelles raisons. L’économie de marché a transformé l’homme en animal asocial, qui ne pense qu’à une chose : lui. Et on parle de communitarisme. Forcément, à un moment, quand on sent que le pays nous lâche, on se tourne vers sa communauté d’origine, ou sa communauté religieuse. Que faire d’autre ? En même temps, pouvons-nous changer cette dérive naturelle qui consiste à évaluer les gens en fonction de ce qu’ils possèdent, autrement dit, l’esprit même de la société de consommation ?

La réforme des régimes spéciaux n’est pas une erreur en soi, elle est mal évaluée et, si elle rétablit une égalité d’un côté, elle en creuse une autre qui est véritable. Le problème lorsqu’on a des syndicats politisés, ce qui est le cas en France, puisque CGT, FO et autre CFDT sont des mouvements issus de la Résistance communiste, c’est que les conflits dépassent la plupart du temps le cadre de la mesure abordée. La solution est simple : il faut revoir en profondeur le système syndical français, qui avec 8 % de syndiqués n’a plus aucune légitimité. Pourquoi ne pas réfléchir à un système réellement par branche ou par types de métiers. Ainsi, on pourrait étudier au cas par cas les conditions.

Après tout, pour les retraites, il me parait normal que les employés de bureau, les cadres comme moi et d’autres travaillent plus longtemps que des ouvriers au 3/8ème, ou des personnes qui travaillent dans le social avec des personnes en grande détresse (métier très usant psychologiquement). Pourquoi, au lieu de faire une politique égalitariste on ne réfléchirait pas à une logique de compensation ? Si je travaille jusqu’à 65 ans et que je meurs à 85 ans c’est une chose. Mais si la personne a un travail physique, ou créateur de maladies en fin de carrière et une espérance de vie de 75 ans, c’est autre chose. Vous avez les statistiques, ce n’est pourtant pas très compliqué. Il faudra aussi rassurer les jeunes, qui, comme moi, sont convaincus qu’ils n’auront pas de retraite.

Si le climat social est tel qu’il est, Nicolas, François, c’est que trop longtemps le sentiment d’injustice sociale a été cultivé par le gouvernement. Le parachute doré d’EADS ou l’augmentation récente de votre salaire, Nicolas, sont autant de maladresses qui alimentent ce sentiment. Il est certain qu’au vu de vos responsabilités vous méritez d’être au même niveau que vos collègues étrangers, néanmoins, il s’agit de choisir son moment. Il eut été préférable d’annoncer la hausse de votre salaire en même temps que la mesure que je vous préconise. Vous n’êtes pas seuls responsables, mais vous tombez dans la même facilité. Je suis heureux de la nouvelle politique internationale engagée de la France, mais je suis attristé de voir que vos réformes se situent dans la lignée de celles de vos prédécesseurs, à savoir des mesures généralisées à tout le monde qui ne se résument finalement qu’à des coups médiatiques et à des slogans. Il doit y a voir suffisamment d’employés dans chaque ministère et des centaines de rapports complets sur ces questions. C’est très bien de demander un rapport, mais après il faut le lire.

Sur ce, je vous souhaite bon courage pour surmonter ces crises. Pour ce faire, il serait bon que vous essayiez de dialoguer avec vos concitoyens. Il ne s’agit pas d’aller sur le terrain quand il y a un problème, c’est bien trop tard. Il faudrait y aller avant. Vous avez été élu, c’est vrai, ce qui signifie que les gens vous ont fait confiance.  Je vous souhaite que ça dure. Vous avez les capacité, à mon avis, pour mener à bien un réel projet. Ne cédez pas à la démagogie et à la facilité comme vos prédécesseurs.

Bien cordialement.

Ecoeuré pour le week-end

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J’ai abordé plusieurs fois la question de ces nouveaux antisémites qui se font appeler antisionistes (ici ou ici, et un peu ailleurs aussi). Et là une vidéo que j’ai obtenue via un lien sur desinfos.com vient de me pourrir ma journée, peut-être même mon week-end. Mais pire, en fait, ça me dévaste. La vidéo se trouve sur dailymotion. Elle est un peu longue, donc il faut du courage et beaucoup de volonté pour aller au bout. En gros, on y voit une dame protester contre les photos des trois soldats israéliens qui ont été enlevés par le Hamas et le Hezbollah, dès lors qu’ils proviennent d’une armée d’occupation, qui massacre des Palestiniens, femmes et enfants sans discernement, qui a envahi le Liban, l’Irak et qui va bientôt s’attaquer à la population iranienne. Parmi tant d’autres conneries de la dame qui croit tout savoir, mais qui en fait ignore tout des tenants et des aboutissements du conflit, et qui s’est probablement bien gardée d’aller mettre les pieds en Israël, et encore moins dans la bande de Gaza. Prendre des vrais risques quoi.

Ou comment quelques illuminés finis décident de ce que Paris fait ou ne fait pas. Après tout, on a tendance à l’oublier, mais Guilat Shalit est français. Qu’on immigre aux Etats-Unis, en Chine ou en Israël, on reste français, même si ça ne plait pas à tout le monde, en particulier lorsqu’on parle de franco-israélien (pour Bétancourt, qui n’est pas née en france, mais qui n’en est pas moins française à 100 %, ça ne gêne personne). A la vérité, ce qui me chagrine le plus, c’est cette haine indicible qui se déverse sur un Etat qui a probablement fait des erreurs et des choses pas très jolies. Et alors ? Parce que l’armée a commis des bavures, parce qu’il n’y a pas de guerre propre, les gens qui habitent dans un Etat de droit sont fondamentalement mauvais ? D’ailleurs, ce mythe d’Israël sanguinaire est souvent alimenté par le fait que les gens les plus véhéments à son encontre n’y ont jamais mis les pieds et donc se montent la tête avec des préjugés ignobles. Comme à l’époque où on brulait des Juifs parce qu’on pensait qu’ils mangeaient des enfants. Le problème quand on se met à vraiment aller au contact des choses, c’est qu’on finit par douter de la vision manichéenne qui consiste à considérer qu’il y a d’un côté les méchants soldats, de l’autre les pauvres paysans avec leurs pierres. Forcément, une fois qu’on s’est pris une qassam dans la tronche, ça fait voir les choses différemment.

Mais bon, comme j’en ai marre d’essayer d’expliquer à ces abrutis finis les nuances et la mesure qu’il faut avoir sur ce conflit qui, il ne faut pas l’oublier, se traduit à l’international par une guerre d’images, alimentée par les deux côtés. Si vous avez du temps, vous pouvez lire les commentaires de la vidéo sur dailymotion. Vous y trouverez des personnes qui passent leur temps à déverser leur haine. Ceux qui osent essayer d’argumenter se retrouvent confrontés à des attaques parfois clairement racistes. Et vous verrez en particulier que derrière l’antisionisme se cache la plupart du temps un antisémitisme très virulent qui n’est pas sans rappeler celui du régime de Vichy. J’y vais trop fort ? Peut-être… Mais cette image que j’ai récupérée au mémorial de la Shoah ne me rassure pas vraiment.

 

C’est certainement un peu excessif (et légèrement provocateur), mais il serait peut-être temps de réagir quand on entend parler du fameux « axe américano-sioniste » de Dieudonné (qu’il a en commun avec tous les fanatiques islamistes) et ses amis d’EuroPalestine. Vous ne trouvez pas que cette expression rappelle plus que vaguement cette une d’un journal de 1942 ?

Ces fanatiques d’EuroPalestine font de la propagande et de la manipulation médiatique. Il n’y a qu’à écouter cette dame parler. On y apprend qu’Israël a attaqué l’Irak. Première nouvelle. Mais mieux, pour les trois soldats kidnappés, ils étaient en train d’attaquer et d’occuper une population. C’est inexact. Guilad Shalit a été enlevé à la suite d’une incursion du Hamas sur les territoires israéliens. Quant aux deux autres soldats, le Hezbollah a carrément construit des tunnels pour passer la frontière et les enlever. C’est la base de la propagande : soyons flous et laissons entendre qu’une catégorie de population est seule responsable de tous les maux de la terre. Trop gros pour être honnête.

Mais évidemment, dans l’intervention de cette dame, le Hamas et le Hezbollah ne sont pas mentionnés. Vous savez, ces « résistants » tellement pleins d’idéologie gangrénée qu’ils tuent sans discernement leurs prétendus ennemis israéliens, qu’i ls tirent à vue sur des foules de manifestants pacifistes, qu’ils envoient des qassam n’importe où en espérant tuer le maximum de civils, qu’ils tentent des assassinats ciblés sur des membres du gouvernement de leur propre territoire… Des gens bien sous tout rapport. Tiens je suis tombé là-dessus aussi. C’est édifiant non ? Et après on vient parler des prisonniers palestiniens ! Mais que fait l’autorité palestinienne pour empêcher les attentats ? Et bien, au moins du côté du Hamas dissident, ils financent, ils revendiquent et ils encouragent. Bel esprit.

Au fait, pendant que j’y pense, si vous êtes journaliste et que vous voulez aller dans la bande de Gaza, ce n’est plus possible, sauf, bien sûr, si vous êtes accrédité directement par… le Hamas, what else ? Mais tout ça, c’est la faute des sionistes, c’est bien connu. Et puis d’ailleurs l’Irak aussi, et quand on y pense, l’Iran aussi, et puis probablement l’Afghanistan, le Pakistan, et pourquoi pas le Darfour, la Birmanie aussi… Vous pensez vraiment qu’un petit pays gros comme la Bretagne de 7 millions de personnes a ce pouvoir de nuisance ? C’est de la haine pure et simple, de la xénophobie raciale dans son plus simple appareil. Mais comme ils ont dit à la télé que c’était mal d’être antisémite, eux, ils seront antisionistes, ça, c’est la classe. Sauf que même Dieudonné a été condamné parce qu’il s’emmêle constamment les pinceaux, parce qu’il ne parvient pas à faire la différence entre antisémitisme et anti-sionisme. On ne peut plus se planquer derrière le fait qu’il n’a jamais été condamné, c’est trop tard…

Et comme d’habitude, c’est la surenchère de la souffrance. Ingrid Bétancourt, c’est normal de militer, c’est une civile. L’autre c’est un assassin sanguinaire : ben oui, il est dans l’armée israélienne. Donc ce n’est pas grave, ce gamin de 21 ans n’a que ce qu’il mérite. Je ne vais pas m’employer à défendre l’armée israélienne, même si je pense qu’ils font de leur mieux, et que comme souvent une guerre, ce n’est pas propre. Surtout pas celle-là où c’est quasiment impossible de distinguer les terroristes qui se cachent parmi et chez des civils. Et puis moi, contrairement à ceux qui ont bien trop de haine pour être honnêtes, j’ai un ami très cher qui est soldat, et qui me raconte parfois ce qu’il vit. Allez demander à un soldat israélien qui à fait la guerre au Liban comment ça s’est passé. C’est facile de prononcer des jugements quand on a les fesses bien au chaud dans son canapé. D’ailleurs, l’ironie de l’histoire, c’est que cette dame sur la vidéo, elle n’aurait même pas le droit de vote, dans la future Palestine. Alors un coup de gueule en pleine rue, comme ça… Pensez-vous. Par contre, chez les Israéliens, toutes les opinions, y compris celle des mouvements (style ‘La Paix maintenant’) d’extrême gauche en faveur de la paix à n’importe quel prix ont le droit de défiler dans les rues, hommes et femmes. Oui, ça s’appelle une démocratie. Mais vous noterez dans les commentaires de la vidéo que certains nient même l’état démocratique d’Israël. Vous vous trompez. Vous ne me croyez pas ? Et bien allez voir sur place, nul ne vous en empêche, sinon vos préjugés infâmes.

Alors moi je dis, militons pour Ingrid Bétancourt. C’est vrai, c’est moche. Et puis militons pour la paix au Proche-Orient. Et pour la libération des Israéliens, celle des prisonniers palestiniens aussi. Ces crétins d’Europalestine sont tellement aveuglés dans leurs préjugés et leurs certitudes qu’ils ne se rendent même pas comptes qu’aujourd’hui même Mahmoud Abbas et Ehud Olmert ont un discours plus sensé que le leur. Mais ce qui est proprement dégueulasse, c’est que les gens qui s’informent vraiment ont beau proposer des réponses documentées et argumentées, dès lors qu’ils défendent Israël, ils sont sionistes dont ils sont pourris de l’intérieur. Alors que les anti-sionistes, ils peuvent dire n’importe quoi, même sans informations précises, ça passe.Vous avez vu, il paraît même qu’Israël va attaquer la population iranienne (je cite). Et si Ahmadinejad parlait de rayer Israël de la carte, ils diraient quoi à EuroPalestine ? Ah bon, il l’a déjà fait… Bah mince.

Novembre : j’aime pas.

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Cher papa, ton anniversaire a beau tomber en novembre, celui-ci n’en demeure pas moins un mois hautement déprimant. Il suffit de regarder dans la rue : le ciel est gris, il pleut, il fait froid, il fait nuit à 17h, les gens sont de mauvaise humeur, quand ils ne sont pas en grève, bref, en novembre, tout fout le camp.

A tel point que je n’arrive même pas à tenir mon planning, alors voyons voir :

  • en fil rouge : L’Arche deZoé kidnappe des enfants et ils sont persuadés d’avoir bien fait
  • Pêcheurs (de poisson) : début novembre, ça c’est fait
  • RATP & SNCF : 14 novembre reconductible à l’infini
  • Fonction publique & Etudiants : 20 novembre. Bon en fait, les étudiants sont un peu en grève non-stop même si ils sont pas beaucoup (ben ouais les gars, au moment du CPE c’était le printemps c’était plus facile de convaincre les lycéens… un mois pourri, je vous dis !)
  • Magistrature : 29 novembre
  • Air France : on en parle pour décembre
  • Imminence du baril de brut à 100 $

Mais le pire, c’est que ça s’étend ! Grève des scénaristes hollywoodiens (le dernier épisode de la saison 2 d’Heroes serait même en grand péril), grève des chemins de fer en Allemagne, mais le pire du pire : grève des machinistes à Broadway… Tout le reste, d’accord, mais priver Broadway de comédies musicales, ça c’est vraiment pas juste. Ils en ont même parlé au JT de Canal +, il parait que ça fait plus de 40 ans que ce n’était pas arrivé.

Mais revenons à notre sujet de départ, qui n’est, à vrai dire, pas encore très clair. En fait, je crois que j’ai envie de parler des grévistes dont la plupart m’agacent prodigieusement. Mais pas forcément pour les mêmes raisons que tout le monde.

1. Les grèves : si t’es pas content c’est la même chose

<mode narcisso-égocentrique>En effet, étant donné que je travaille à 5 minutes à pied de mon domicile (et encore, quand j’attends l’ascenseur), la grève des transports, je m’en fous. Je n’ai pas affaire directement aux services publics, j’ai fini mes études, donc la grève du 20, idem. Pareil pour le 29, date à laquelle je ne suis pas en procès, et je ne compte pas prendre l’avion pour décembre. Bref, j’éteins ma télé, et tout va bien, mon univers personnel ne sera pas affecté.</mode narcisso-égocentrique>

Je ne comprends pas qu’un groupe de personnes a ce pouvoir inoui de prendre pleins de gens innocents en otage, en les empêchant d’aller travailler. Je comprends que ces gens aient des revendications, mais finalement des fois je me dis que le service minimum, ça serait bien. A priori, pour le mois de novembre 2008, ça devrait être bon puisque le texte s’appliquera à partir de janvier. Pire encore, les étudiants qui bloquent les facs. Autrement dit, une frange minuscule de 30 étudiants décide à 6h du matin et à main levée de bloquer la fac, et, oh surprise, les copains qui veulent aller en cours sont bloqués. C’est beau la démocratie. Alors étudiants réactionnaires, rappelez-vous : le droit de faire la grève implique aussi le droit de ne pas la faire. En gros, la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres.

J’en viens à un point central. La gangrène de ce pays, c’est surtout la politisation des mouvements, qu’ils soient étudiants ou professionnels. C’est à pleurer de rire. Sarkozy a pas été élu que Thibault avait déjà promis de lui faire sa fête… A la limite, le seul mouvement actuel qui trouve crédit à mes yeux est celui des magistrats. Non pas que j’aie la prétention d’émettre un jugement sur le bien-fondé ou non du mouvement, mais je crois comprendre que le gouvernement veut supprimer des tribunaux, sans forcément en recréer, c’est donc l’éternel combat entre le gouvernement qui n’a pas de sous et les organisations nationales qui combattent les coupes budgétaires. That’s life. Et puis eux ils combattent vraiment pour leur paroisse, sans visée politique ou médiatique derrière. Ou alors c’est juste que tout le monde s’en fout, et on en parle que quand il n’y a rien d’autre à se mettre sous la dent. Pareil pour les pêcheurs, mais eux ils ont eu ce qu’ils voulaient.

2. Politisation des syndicats – « l’injustice, c’est les privilèges des autres » (A. Roumanoff)

A l’opposé des problèmes de justice et de poisson, le gros problème de nos syndicats nationaux, c’est qu’ils sont une émanation d’anciennes organisations politiques clandestines de la Résistance. Après la guerre, ces gens-là s’ennuyaient, et donc ils ont commencé à se battre pour que les gens aient de meilleures conditions de travail. Du coup, si l’on prend l’exemple des régimes spéciaux, on est en train de parler de privilèges acquis dans un contexte précis à une époque précise. Les syndicats pleurent parce qu’ils vont tous travailler 40 ans, comme tout le monde. Je n’arrive pas à être triste… Dîtes les cheminots, il est quand même loin le temps où il fallait aller au charbon dans les locomotives…

C’est facile de dire que dans le privé on est payé plus donc que ça compense. Le seul truc, c’est que ce n’est pas vrai. Si effectivement, on peut gagner plus dans le privé que dans le public, à vrai dire, ça serait plutôt le cas d’une minorité. Sans parler de l’insécurité de l’emploi que vous ne connaissez pas. Et puis il va bien falloir réfléchir à comment on finance les retraites si le nombre de retraités augmente quand le nombre de salariés diminue…

Non pas que je pense franchement que les économies réalisées grâce à cette réforme assurent une pérennisation du système de retraites, mais chaque geste compte. Il ne faut pas se leurrer : les salariés non soumis aux régimes spéciaux et dont je fais partie vont bientôt voir leur durée de cotisation s’allonger. En même temps, si nos illustres aïeux devaient cotiser 40 ans, en général, ils décédaient peu après 60 ans, et ils ne profitaient quasiment pas de leur retraite.

Aujourd’hui on vit en moyenne (en tout cas les hommes, les femmes c’est encore plus) 80 ans, donc si on gagne 20 ans de vie, on ne va quand même pas pleurer pour 1, 2 ou 5 ans en plus… Je ne parle pas nécessairement de la génération de nos parents qui devait souvent commencer à travailler dès l’âge de 14 ans, et pour qui le bac, ou simplement les études, relevait d’une douce utopie. Mais la génération qui arrive sur le marché du travail jouit de conditions qui n’ont pas d’équivalent dans le monde. Il est loin le temps où il fallait partir à la mine à 12 ans.

3. Syndicats étudiants : vous avez pas autre chose à faire ?

Ce qui me permet d’enchaîner sur les étudiants, et l’UNEF, toujours en tête pour foutre le boxon là où ça ne sert à rien. J’aimerais bien qu’on m’explique en quoi la gestion des universités concerne les étudiants. Le CPE, je peux comprendre que ça puisse énerver des étudiants manipulables. Mais alors le financement des universités, là j’avoue que ça me dépasse. Mais réveillez-vous, les gars, la gestion administrative d’un organisme universitaire, vous n’y connaissez absolument rien… Après, si vous parlez juste du fait qu’il y’aura moins d’étudiants dans les conseils d’administration des facs, c’est autre chose. Mais je vous comprends, vous aurez du mal à mobiliser l’étudiant et le lycéen sur cette seule base.

La loi Pécresse dont j’avoue ne pas connaître précisément les tenants et les aboutissants, nous rapproche malgré tout de certains systèmes universitaires qui fonctionnent à l’étranger. Et, loin de créer des déséquilibres, permettra aux universités dépendant du ministère de l’Education Nationale, de rentrer davantage en concurrence avec le système des Grandes Ecoles. Qui elles-même se régalent d’avance étant donnée la concurrence internationale… Vous imaginez l’émulation : les universités vont pouvoir appuyer sur leurs points forts et créer de la valeur pour les étudiants. Moi je ne vois pas le problème. Des déséquilibres, il y en a déjà plein de toute façon alors autant que les établissements et leurs étudiants puissent bénéficier de meilleures conditions. Et puis si ça ne fonctionne pas (ce qui est possible, l’idée est là, mais ça reste une idée) on en reparle.

De toute façon, c’est politique, je vous dis : L’UNEF place ses pions en vue d’intégrer le PS, et Thibault et ses copains font comme d’habitude leur show médiatique. Bref, c’est une parodie de démocratie et un concert de mauvaise foi. A quand un système syndical par branche au lieu de considérer que ces émanations communo-anarchistes défendent les intérêts des salariés (je ne parle que des branches nationales) ? Si les branches professionnelles avaient leurs propres représentants incarnant leurs spécificités, on pourrait réellement adapter les réformes aux situations. Aujourd’hui c’est le même tarif pour tout le monde, même ceux pour qui c’est dégueulasse.

Bref, vous voyez, novembre me gagne : je grogne. En plus on va commencer à se faire bassiner les oreilles avec Noël et toute l’orgie publicitaire qui va avec. Plus que deux semaines à venir et c’est décembre. C’est pareil, mais il y a tout plein de lumières dans la rue, et surtout, les vacances scolaires, donc un peu de calme dans les grognements. En même temps, c’est moins facile de faire les courses de Noël quand il y a des manifs. Bon je vois qu’une solution à mon problème de novembre : Nicolas, il faudrait songer à faire voter une loi pour supprimer le mois de novembre. Ensemble, tout devient possible non ?

Réponse de Yossef Lapid à un article d’Anton Shamas

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Vous trouverez, ci-dessous, la réponse de Yossef Lapid à un article d’Anton Shamas, auteur palestino-israélien, parue dans le numéro de Yom Haatzmaout de l’hebdomadaire tel-avivien. J’ai reçu cet article dans ma boîte mail, et je trouve qu’il apporte certains éclaircissements intéressants, si on dépasse le côté ironique de la réponse. J’apprécie plus particulièrement la première partie.

L’auteur palestino-israélien, connu pour l’égalité de sa plume, écrivait:

«Mesdames et Messieurs, le moment est venu, en ce jour de fête, de reconnaître avec une totale franchise, sans sentiment de honte, ni en baissant les yeux, que toute cette affaire s’est mal terminée. L’aventure sioniste s’est soldée par un échec total ».

Réponse de Yossef Lapid:

« Shamas, mon ami,

Le sionisme est la plus grande « success story » du XXe siècle. Cinquante ans après la défaite de Hitler et du Mufti de Jérusalem, le sionisme vit et prospère au coeur du Moyen-Orient, dans un Etat de 4 millions et demi de Juifs, dont la survie pouvait faire doute, à un moment donné. La langue hébraïque (une des merveilles du sionisme) a fait l’union des Sabras [Israéliens nés dans le pays] et des réfugiés des camps, des Séfarades et des Juifs d’Orient et d’Occident.

En un demi-siècle et en partant pratiquement de zéro, les sionistes ont forgé un Etat qui lance ses propres satellites dans l’espace et approvisionne la marine américaine en avions-espions sans pilote. Un Etat qui exporte des progiciels compliqués et enseigne aux Latino-Américains comment faire pousser des melons. Un Etat qui exporte tous les mois des produits, pour une valeur de plus d’un milliard de dollars, vers l’Europe occidentale, les Etats-Unis et même le Japon. Une démocratie exemplaire, où les ministres craignent les contrôles de comptes et où les juges ne craignent que D-eu. Un Etat qui a produit une armée considérée comme l’une des meilleures du monde. Un Etat où il y a peu de crimes de sang, mais beaucoup de bons concerts. Où les fidèles de toutes les religions jouissent de la liberté de culte, et où les non-croyants sont également les bienvenus. 10% des citoyens du pays sont de nouveaux immigrants. 89% estiment que, malgré toutes les difficultés (et l’Agence Juive), c’est un pays où il fait bon vivre.

Voilà un Etat où un Anton Shamas est libre, un jour de fête nationale [israélienne], de publier une virulente attaque contre tout ce qui est cher aux Juifs vivant dans ce pays. Shamas sera peut-être capable de nous pardonner tout cela. Mais ce qu’il ne peut pas supporter, c’est le fait que, présentés à la lumière des réalisations du sionisme, les échecs arabes apparaissent si humiliants et déprimants. Combien y a t il de Palestiniens, mon ami ? un million ? deux ? trois? Et combien d’Etats arabes t’entourent ? – Vingt ? Vingt pays de rois et de dictateurs, de terreur et d’effusion de sang. Il n’existe pas une seule démocratie arabe avec liberté d’expression et droits civiques.

Tu nous parles de l’échec de l’Etat d’Israël. Comparé à qui, à quoi ? A l’Algérie ? A l’Egypte ? A l’Irak ? Combien y a-t-il d’Arabes entre l’Océan Atlantique et le Golfe Persique ? – Cent millions ? Deux cents millions ? Et combien y a-t-il de musulmans ? – Un milliard ! et ils prient tous le même Allah, au nom du même prophète, Mahomet. Et tous, tant qu’ils sont, ils ne peuvent pas résoudre le problème des égouts à Gaza! Depuis 47 ans, vous vous êtes préparés à l’indépendance palestinienne, et pourtant vous ne vous êtes toujours pas mis à ramasser les ordures ménagères à Jéricho. Malgré tout le pétrole du monde, vous n’êtes pas parvenus à mobiliser la fraternité arabe nécessaire pour construire l’hôpital, à Deir El Balah . Et tous les robinets en or massif d’Arabie Saoudite et tous les jacuzzis du Koweït ne suffisent pas à fournir de l’eau potable à Jabalyia. Ceci dit, mon ami – tu le sais bien, n’est-ce pas ? – si un million de Juifs vivaient à Gaza, cette ville deviendrait un paradis sur terre. A ce moment-là, les ouvriers palestiniens feraient la queue [au passage d'] Erez pour y travailler. S’il y avait dans le monde un milliard de croyants juifs, les Juifs de Gaza n’auraient pas besoin d’aumônes onusiennes. Les Juifs du monde prendraient soin des Juifs de Gaza, et Gaza serait depuis longtemps la perle de la Méditerranée.

Allons, tu sais tout cela, Anton Shamas, et c’est bien ce qui t’exaspère. C’est l’envie qui te dévore et qui t’égare. Ainsi, vois-tu, le moment est venu de conclure avec une totale franchise, sans sentiment de honte, ni en baissant les yeux : cela n’a pas marché, toute cette affaire. L’aventure palestinienne s’est soldée par un échec total. »

——

Yossi Lapid

Note : Yossef Lapid a été journaliste, rédacteur en chef et ancien ministre de la Justice

Sarkozy, le slip par dessus le pantalon ?

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Alors que mon travail (et, ne nous cachons pas, la sortie récente de Football Manager 2008) me prend tout mon temps, me revoilà plus fort que jamais pour un article qui concerne notre président préféré. J’avais eu une super idée que je n’ai pas eu le temps de matérialiser au moment où tout le monde se demandait si Cécilia était partie ou non, maintenant que c’est trop tard je le dis : je voulais faire un article avec un titre genre « La rupture selon Cécilia et Nicolas », tout ça pour parler dans l’article uniquement des problèmes de la France et du monde (et donc de tout sauf de Nico et sa femme), avec un message clé sous-jacent à l’article : JE ME TAPE DES HISTOIRES DE FESSE DU PRESIDENT… Tant pis, maintenant ça ferait réchauffé… Et ça m’évite de me déprimer à faire l’inventaire de toute la misère du monde.

Revenons à nos moutons. Les gens qui n’ont que ça à faire qui suivent l’actualité de très près ont du voir passer cet énième scandale médiatique de notre chef charismatique sur CBS, lors de l’émission 60 Minutes. Parce que je suis sympathique et que je vais vous éviter une recherche pourtant pas bien compliquée, la voici :

Les « évènements » dont il s’agit surviennent à la 4ème et à la 11ème minute (la fin) du reportage. Globalement, pour résumer, il traite Martinon d’ »imbécile »(bon les adeptes du complot mondial ne sont pas d’accord mais je pense que c’est assez clair qu’il n’oserait pas traiter la journaliste d’imbécile dans le blanc des yeux, surtout qu’ils ont l’air d’être copains comme cochons dans la première partie du reportage). Et à la fin, il quitte l’interview, au bout de 10 minutes, après une question sur le « mystère » Cécilia (l’interview est réalisée quelques jours avant l’annonce officielle de son divorce) qui manifestement ne lui a pas beaucoup plu.Et ce qui est étonnant avec ce genre d’histoires, c’est à quel point elle peut nourrir la haine des gens. Une personne à cran à cause de son divorce, et on parle de honte de la nation (je cite, cf les nombreux commentaires qui pullulent sur youtube). Ou comment des choses qui nous arrivent tous les jours deviennent inexcusables au prétexte qu’on a été désigné par les urnes pour représenter une nation. Personne ne s’interroge sur le besoin de la journaliste de parler de Cécilia dix minutes après le début de l’interview. C’est sur que l’Europe, le Proche-Orient, la relation franco-américaine et même, pourquoi pas, la situation de la France sont des thèmes annexes en comparaison avec le futur divorce des Sarkozy. Est-ce que la journaliste s’est rendue compte qu’elle n’avait pas en face d’elle l’avatar masculin de Paris Hilton ? De là découle une question de fond importante : est-ce que, au même titre qu’il doit le faire pour les questions politiques, le président de la République doit rendre des comptes à la nation sur sa vie de couple ?

En tous cas, on ne m’otera pas de l’idée que notre société évolue dangereusement vers une société de voyeurs, en témoignent le succès des nombreuses émissions de télé-réalité toujours plus navrantes (Secret Story, L’île de la tentation et j’en passe), et la place de plus en plus importante qu’occupent les affres sentimentales des politiques aux différents JT… Ca me rappelle ce qu’expliquait, scandalisée, la chroniqueuse de l’émission L’Edition Spéciale sur Canal +, au moment où le battage médiatique sur le « divorcera, divorcera pas » battait son plein. Rendez-vous compte, au JT de TF1, ils n’ont parlé de Nicolas et Cécilia qu’à 20h14, et France 2, encore pire, seulement à 20h19, vous voyez, nos médias sont trop nuls et les journalistes ne font pas leur travail. <ironie>C’est sur que faire passer en priorité l’adoption du mini-traité européen ou la grève des transports à cause de la réforme des régimes spéciaux, ce n’est pas franchement une preuve d’intégrité journalistique…</ironie>

Sincèrement, que ce soit pour le couple Sarkozy ou le couple Royal/Hollande, la pression médiatique n’a pas du être facile à supporter. J’ose à peine imaginer les réactions des matchistes réactionnaires si Ségolène avait été élue présidente. Et, si les seuls impacts visibles de l’épreuve qu’a du traverser Nicolas Sarkozy avec son divorce sont cette interview et la conférence de presse à Lisbonne (durant laquelle il a vertement tancé un journaliste qui lui posait une question sur le sujet), et bien je trouve que notre président aura su gérer cette affaire « de façon tout à fait remarquable » (petit clin d’oeil aux tics de langage du patron) et je n’ai pas senti de conséquence notable sur son action politique. Et c’est tout ce qui devrait nous intéresser.

Finalement, j’aime bien un des commentaires que j’ai lu sur AgoraVox pour décrire cet incident : « Un non-évènement qui entraine des non-articles qui entrainent des non-commentaires ». Et le rapport avec le titre de mon article dans tout ça ? Ca m’a rappelé une blague que j’ai entendue dans le film Le Coeur des Hommes 2 :

7h du matin, un homme rentre à la maison et trouve sa femme, qui l’attend de pied ferme :

- Alors Superman t’es rentré bien tard ?
- Je vais t’expliquer. Je suis vraiment désolé, mais j’étais avec des clients et …
- Et tu as discuté toute la nuit, jusqu’à 07h00, c’est ça Superman ?
- Laisse-moi parler, s’il te plaît. J’ai réussi à acquérir un nouveau client pour la boite. On a été manger italien et…
- Et cela jusqu’à 07h00 du matin ? Tu me prends pour une demeurée, Superman?
- Bon ok. Ensuite on a été dans un bar, jusqu’à 03h00 boire quelquechose…
- C’est ça Superman, jusqu’à 03h00… Et qu’as tu fais jusqu’à 07h00, Superman ?
- Euh… Ensuite on a été dans un bar à strip-tease, mais je n’ai fais que regarder. C’était chiant, sans intérêt et …
- C’est ça, Superman, prend moi pour une buse ! Tu as seulement regardé, et tu as tranquillement attendu… C’est ça Superman?
- Laisse-moi t’expliquer s’il te plait. Mais au fait pourquoi m’appelles-tu tout le temps Superman ?
- Parce qu’il n’y a que Superman qui porte le slip par-dessus le pantalon

La blague n’est pas très drôle, mais illustre bien mon propos et la question de fond qui se pose : un président doit-il être un surhomme, sans peur, sans reproche, sans faiblesse ? Finalement, doit-il cesser d’être un homme pour gouverner ? S’il n’est plus un homme, que devient-il ? Un dieu ? Superman ? Le propos est provocateur, mais quand on voit les passions que ces petites choses déchainent, je ne peux m’empêcher de m’interroger. Pour moi, on peut être désigné par ses pairs sans pour autant se placer au-dessus d’eux. On peut être appelé aux plus hautes fonctions, on n’en demeure pas moins des êtres humains avec des qualités, des défauts, des forces et des faiblesses.

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