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Comme je l’annonçais dans un article précédent, le début de l’été, s’il a été marqué par un lourd excès de temps pourri, a également vu pour la première fois l’apparition à Paris d’un festival de comédie musicale, mettant à l’honneur la création et peut-être un peu moins les blockbusters. Même si le Roi Soleil (que je n’ai pas vu et verrai probablement en DVD) ou encore Cabaret (que j’ai vu et que je recommande vivement) étaient à l’affiche, nous avons notamment pu profiter de ce que les organisateurs ont appelé le « prix découverte », qui récompense une oeuvre parmi une dizaine de créations. Et j’en parle, parce que justement, Révolution, de mes amis Ludovic et Julien, dont j’ai participé à la création à Centrale, était en compétition. Et que du coup j’ai envie de faire de la promotion. Je précise que les spectacles ne sont que des lectures et que du coup ils ne sont pas produits en intégralité voir carrément pas finis.

1) Révolution

Depuis que j’ai fini mes études, le spectacle a évolué, et le résultat est à la hauteur. Et pourtant j’avais peur, j’avoue (Julien, Ludo si vous me lisez, j’avoue, j’ai craint :-) ). Servi par un casting franchement classe, avec des professionnels qu’on a pu voir notamment dans Un violon sur le toit ou encore Le cabaret des hommes perdus (récompensé par un Molière cette année et qui a notamment fourni mon héritier dans le rôle du bourgeois Victor Gestain, la classe), ou simplement étoiles montantes du musical, le spectacle est rythmé, vivant, et franchement abouti. Retenez bien Révolution, parce qu’à mon avis on n’a pas fini d’en entendre parler. Si vous voulez quelques chansons, vous pouvez aller sur le myspace du spectacle.

2) 1939-WAR-1945

WAR est un projet très intéressant qui relate la vie d’un petit village de résistants pendant la seconde guerre mondiale. Rien que les quatre chansons qu’on trouve sur le site des musicals donnent le ton. C’est de la grande classe. Cependant, le spectacle m’a déçu : ça manque pas mal de rythme pour le moment. Par ailleurs, le casting laisse à désirer. Il y a du monde sur scène, mais la comparaison face au casting de la maquette ne tient pas la comparaison. Imaginez plutôt : Fabian Richard (le Emmcee de Cabaret), Vincent Heden (Tintin et le temple du soleil, Camille C., Titanic, …), Jérome Pradon (Marius et Javert dans Les Misérables, Lord of the Rings, Le cabaret des hommes perdus, …) et pas mal d’autres moins prestigieux mais tout aussi talentueux (Delphine Elbe, Stéphane Métro, Hervé Lewandowski, etc…). A mon avis, le spectacle a un potentiel immense, mais la lecture n’a pas montré autre chose que du potentiel… A suivre donc. Par contre, mention spéciale à la chanson Jaloux de lui, que vous pouvez écouter sur le site des musicals, que je trouve plus qu’extraordinaire. Elle me donne des frissons. C’est un vrai coup de coeur, chapeau l’artiste (en l’occurence les artistes : Fabian Richard pour l’interprétation mais aussi Stéphane Métro, l’auteur compositeur).

3) Brocéliande

Brocéliande, c’est un casting initial impeccable : Stéphane Métro en Arthur, Fabrice Todaro en Lancelot (un copain, qui a joué aussi dans Révolution et War), Mathilde Hennekine, que j’aime beaucoup, Franck Vincent, le Tevyé du Violont sur le toit, Hervé Lewandowski et les exquises Rachel Pignot et Léovanie Raud (je ne les connaissais pas).

C’est aussi une histoire géniale : le roi Arthur, le Graal tout ça, y a tout ce qu’il faut. Les chansons de promotion sont prometteuses, on peut les écouter ici, ou . Le spectacle était vraiment une lecture. Pas du tout abouti, très minimaliste, on a du mal à se rendre compte, parce qu’on sent bien que celui-ci vise à être grandiose avec des décors, des super costumes et tout ça. Après, ce que je reproche un peu, c’est que c’est très gnangnan. Il faudrait prévoir un peu de « violence » au milieu des ballades :-) On parle quand même de guerriers ! A suivre là encore, je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose de bien. Mais j’avoue que je suis resté sur ma faim.

4) Anne, un journal musical

Adaptation du fameux journal d’Anne Franck, j’y suis surtout allé parce que mon ami Julien jouait là-dedans. Je ne vais pas m’attarder dessus, j’ai trouvé ça très bien, mais beaucoup trop court. La scène sur l’allumage des bougies de Shabbath est très émouvante, c’est un joli spectacle. Il devrait se jouer à la rentrée de façon régulière. Il est présenté avec les élèves de l’AICOM (Académie Internationale de Comédie Musicale).

Voilà pour le prix découverte. Mais attention, il y’avait aussi de « vrais » spectacles, montés et tout. J’ai vu l’excellent Camille C., qui avait remporté contre toute attente un molière en 2005, et ce spectacle est magique. Il raconte la vie de Camille Claudel. 5 personnes au talent fou sur scène, des chansons percutantes, du rythme (bien que quelques longeurs), de l’émotion, une mise en scène extrêmement originale (notamment les moments où Camille sculpte, c’est très joli, la sculpture est matérialisée par une danseuse classique). Et mon coup de coeur, Vincent Heden, un chanteur à la voix cristalline qui bouleverse. Magnifique. Il n’a pour le moment certainement pas la reconnaissance qu’il mérite, mais je ne m’inquiète pas, ça viendra. Un petit extrait de Tintin, chez Drucker (il incarne Tintin) :

Shadowland

Je reconnais que la chanson est pas la meilleure que j’ai entendue dans ma vie (même si j’aime beaucoup la mélodie), mais ça donne une idée de M. Heden. J’aurais préféré montrer un extrait de Camille C., mais je n’en ai pas. Vous ne voudriez pas sortir un CD d’ailleurs, messieurs les producteurs de Camille ?

Sur ces belles paroles, il faut conclure. J’ai beaucoup aimé ce concept de festival, et j’espère qu’il perdurera, parce que, comme ils l’ont répété à plusieurs reprises, il y a un public pour le musical en France. Et j’en suis un de ses membres fervents ! Longue vie au musical et vivement Lion King cet hiver ! Petite annonce personnelle pour Le prince et le pauvre de mes amis Ludovic Vidal et Julien Salvia, qui est également prévue pour cet hiver ! Ca promet un hiver riche… et surtout coûteux !

Grand corps malade, poète de notre temps

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Après plusieurs années d’insoutenable attente, j’ai enfin eu l’occasion d’assister au festival Solidays, à l’hippodrome de Longchamp. Si les têtes d’affiche ne semblaient a priori pas forcément à la hauteur de ce qui se faisait les années précédentes, c’était pour moi l’occasion de découvrir de nouvelles choses. Sous une pluie battante, nous nous sommes réfugiés dans le chapiteau le plus proche, dans lequel rien ne se passait dès lors qu’on était entre deux concerts. Etait annoncé à venir : Grand Corps Malade.

A l’heure dite, un jeune homme arrive sur scène, seul, et il se sert d’une béquille pour marcher. Cet homme prononce un texte sans musique, intitulé Le jour se lève. Aux premiers mots, je dis à ma fiancée « et m…, c’est encore du rap ». Je n’ai rien de particulier contre le rap, mais la dernière fois que j’en ai écouté, c’était furieusement répétitif et un peu trop violent. Surtout que moi, ce qui m’intéresse c’est surtout la musique et la voix… Bref, de là à dire que je n’ai pas une excellente image du rap, il n’y a qu’un pas. Mais en fait, ce n’était pas du rap, mais du slam. Première fois de ma vie que j’entendais parler du slam, je suis vraiment hors du coup, ça doit vouloir dire que quelque part, je suis plus un jeune (prononcer djeuns)…

Le slam c’est quoi ? Ce sont en fait des gens qui disent des textes, avec ou sans accompagnement musical. En gros c’est de la poésie, mais moderne, avec les mots de maintenant et les concepts de maintenant. Et Grand Corps Malade est phénoménal. Très rapidement, ses textes nous happent, nous transportent, nous enthousiasment. Nous émeuvent aussi, intensément. Ce jeune homme handicapé qui arrive a donner une leçon de vie à des gens qui passent leur temps à se plaindre. Quelle force ! Grand Corps Malade pour moi, ça ne se lit pas, ça s’écoute. Outre ses textes percutants, sa force, c’est son interprétation. Loin des clichés du rap violent, il peint la banlieue comme le lieu de vie de gens de toutes origines qui se battent pour s’en sortir, dans la joie et la bonne humeur. A l’heure où la critique des banlieues bat son plein, il est bon que des artistes tels que lui montrent autre chose que la haine et la violence.

En bref, Grand Corps Malade parle de la vie. De son envie de vivre. Une des plus touchantes est probablement Sixième Sens, où il évoque son handicap. Mais encore une fois, ça s’écoute. Personnellement, je recommande.

Autre découverte de Solidays, Abd Al Malik . Un peu plus difficile à écouter pour moi, parce que c’est du rap un peu plus traditionnel, ses textes sont également solides et amènent à réfléchir. En particulier, la chanson Les Autres m’a beaucoup plu, où le leitmotiv est de dénoncer cette tentation facile de dire constamment « C’est pas moi, c’est les autres ». Bref, la jeune génération d’artistes dits « de banlieue » nous montre un autre visage de ces quartiers, un visage de gens qui réfléchissent, qui s’engagent, et qui font rêver. Des artistes, quoi :-)

Harry Potter et l’Ordre du Phoenix : Enfin un film digne de ce nom !

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Hier soir, j’ai eu l’occasion d’assister à la projection du cinquième volet des aventures du sorcier le plus populaire de ces dernières années. Inconditionnel des ouvrages de Rowling, je n’ai jusqu’ici jamais retrouvé réellement l’ambiance des livres. Le premier, réalisé par Chris Columbus (qui avait notamment signé Maman, j’ai raté l’avion pour les nostalgiques) n’était rien de plus qu’un film pour enfants. Le second par le même réalisateur était à peine mieux. Le troisième, Alfonso Cuaron, avait décidé de traduire l’atmosphère de Rowling dans une ambiance gothique, ce qui donnait une allure assez spéciale, quoi que relativement agréable pour moi. Le quatrième fut une catastrophe. Le réalisateur Mike Newell a fait de Dumbledore un clown, a rajouté des scènes ridicules et inutiles tout en massacrant le scénario. Enfin, le montage était complètement bâclé. Autant dire que je n’attendais pas à des merveilles.

Là où j’ai de la chance, c’est que je n’ai lu le livre qu’un fois il y a bien deux ou trois ans (quand il est sorti) et que donc je ne me souvenais que des grandes lignes. Je n’étais donc pas dans la peau du fan qui a appris par coeur chaque mot et qui ne comprend pas pourquoi, mais diable pourquoi, au moment où il fait ci, il agite sa baguette de bas en haut et non de haut en bas comme c’est écrit dans le bouquin. En bref, j’avais bien conscience que 900 pages en 2h20, on allait forcément charcuter l’affaire, mais bon c’est la loi du cinéma.

J’ai eu hier une excellente surprise. J’ai adoré l’ambiance qui me semble parfaitement en adéquation avec ce que je perçois dans le livre. Certes tout n’est pas d’une précision chirurgicale par rapport au livre de Rowling, mais franchement, je trouve que l’esprit y est. J’ai franchement été convaincu et emballé par l’enchainement, somme toute assez logique, du scénario qui, ainsi simplifié, rend l’histoire accessible à ceux qui n’ont pas lu le livre. Le rythme est soutenu, et l’histoire se concentre autour du personnage d’Harry Potter, ce qui est également un angle d’approche relativement nouveau. Ca peut plaire ou déplaire, mais l’espèce de début de mini-crise d’adolescence qu’il traverse est traitée de façon intéressante. Les personnages sont bien campés, c’est du travail de qualité. Et les producteurs ne s’y trompent pas, puisque Yates est également chargé de la réalisation du prochain. On a hâte d’y être…

Jack Lang VS un pitoyable PS

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Très occupé en ce moment, j’ai peu de temps pour mettre à jour ce blog que des millions de gens lisent quotidiennement (à des millions de gens près :-p ).

Pour la première fois, celui-ci ne va parler que du PS, et encore pire, il va défendre Jack Lang. Je ne suis pas extrêmement convaincu par le personnage que je juge opportuniste. Tout le monde se souvient, entre autre, du pamphlet anti-Royal qu’il avait écrit peu avant que celle-ci soit désignée par les militants et dont il a annulé la parution in extremis avant de devenir son conseiller.

Hier est donc sorti le scandale absolu : Jack Lang aurait reçu une proposition pour travailler dans une commission sur la réforme des institutions. Et là, c’est le drame. Pour M. Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée, Jack se fourvoierait dans une aventure individuelle. Pour traduire : le gouvernement, c’est pas nos copains, on leur cause pas sauf pour les insulter. A l’heure où le chef de l’Etat est taxé de vouloir s’accaparer tous les pouvoirs, ça ne manque pas d’humour. Récapitulons : Sarkozy veut tous les pouvoirs, et nous, on ne veut surtout pas travailler en collaboration avec le gouvernement, en particulier quand il s’agit de réfléchir sur les institutions qu’on critique. Trouvez l’erreur. Je reparlerai de cette histoire de « tous les pouvoirs » un de ces jours.

En bref, comme d’habitude, le PS est complètement à côté de la plaque. Selon ces vieux briscards, il est idéologiquement impossible que la gauche et la droite soient d’accord , même sur certains sujets qui ne sont ni de gauche, ni de droite. Qu’il y ait opposition sur des tas de sujets, comme la justice, le travail, l’immigration, ça me semble tout à fait normal, il faut bien un différenciateur (au moins dans le discours :-) ). Mais enfin, quand on parle d’institutions, ou des affaires étrangères, qui veut nous faire croire qu’il y a une vision de droite et une autre, radicalement différente de gauche ? Non, il y a le centre d’intérêt, la France, mais ça, Ayrault et ses amis l’ont oublié. Heureusement qu’il y a des types comme Manuel Valls pour relever le niveau. La critique est tellement plus simple.

Et quand un Fabius critique le mini-traité de Sarkozy alors qu’il est directement responsable de la crise européenne avec son appel au non, ça me fait doucement rigoler. Surtout quand François Hollande est d’accord avec lui, alors qu’il était partisan du « oui », tout comme… le gouvernement de Chirac. Bref, c’est du grand n’importe quoi, et il faut bien trouver quelque chose à se mettre sous la dent. C’est François…. Bayrou qui doit se frotter les mains, parce qu’à ce rythme là, le rose pourrait bien laisser la place à l’orange dans cinq ans !

Hommage : En aparté, avec Pascale Clark, clap de fin

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C’était sans doute la meilleure émission d’information du paysage français. Une ambiance atypique : une grande pièce, meublée, pour recréer un décor chaleureux et cosy d’appartement branché, un invité, et une voix off, celle de Pascale Clark, journaliste talentueuse et politique.

Loin des paillettes d’un Ruquier, d’un Fogiel ou d’un Ardisson, l’ambiance feutrée du midi sur Canal + était unique. La fin de ce moment de poésie et d’information sur la case horaire du midi va cruellement manquer au paysage audiovisuel français. La dernière d’aujourd’hui a été un vrai moment d’émotion, avec en point d’orgue et pour la première fois l’apparition de la journaliste en chair et en os, dans une émotion palpable, entourée de certains anciens invités de l’émission.

Bravo à l’équipe d’En aparté pour ces moments réjouissants, et j’espère que la belle équipe se retrouvera sous d’autres ondes pour une émission d’une qualité identique !

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