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La dérive de l’information

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Histoire de faire mieux en octobre qu’en août et en septembre réunis, voici un petit article de politique, pour changer un peu de Zorro et des comédies musicales en général. Vous noterez que je n’ai pas parlé du conflit au Proche-Orient depuis un moment, non pas que ça ne m’intéresse plus, mais il ne s’y passe rien de macroscopiquement intéressant. Des tractations, des rumeurs, des attaques verbales, mais aucun changement significatif. Ce n’est pas grave, en France, il y a toujours du grain à moudre. Aujourd’hui un petit article sur les dérives du journalisme.

Jean-François Kahn : du journalisme à l’opposition

Je regardais récemment un débat télévisé sur France 3, qui concernait le bilan à mi-mandat du président Sarkozy. Etaient invités un certain nombre d’intellectuels, un magistrat et… Jean-François Kahn. Ex-journaliste et patron du torchon de l’hebdomadaire Marianne, il s’est récemment reconverti dans la politique en s’engageant pour les élections européennes dans un parti minoritaire déjà dépassé : Le Modem, avec le succès que l’on connait. Jeune, il était adhérent au parti communiste et c’est assez naturellement qu’il s’est farouchement opposé au candidat de l’UMP aux dernières élections présidentielles, alors qu’il était directeur de Marianne.

Sans grande surprise lors de ce débat, il s’est donc soigneusement appliqué à dézinguer le bilan du gouvernement. J’ai donc découvert avec un relatif étonnement que l’ex-journaliste a joyeusement franchi le pas de la politique politicienne, avec une façon de discourir tout à fait significative. Prenez  un zeste de clichés, une pincée de raccourcis démagogiques, une cuillère à café de mensonges par omission, quelques kilos d’affirmations non-argumentées, une louche de critiques non constructives et surtout, un puits de désinformation, et vous obtenez le Kahn nouveau. Yes, he Khan !!!

Selon lui, bien entendu, le président Sarkozy n’a, à l’instar de Raymond Domenech selon Christophe Dugarry, rien fait de bien. Déjà, cette position tranchée est pour le moins douteuse. Il n’a pas engagé les « bonnes » réformes, et pire, il a commis de graves erreurs. Reconnaissant tout de même que la crise n’est pas uniquement liée à l’action gouvernementale, il affirme que les inégalités ne font que grandir en invoquant le bouclier fiscal, qui est une erreur, selon lui. Je ne vais pas m’appesantir sur les sujets débattus, parce que l’on peut être d’accord ou pas en argumentant, mais on sent dans ses postures une haine assez viscérale du personnage, mais surtout un manque d’humilité étonnant.

Ce monsieur, licencié d’histoire, n’a aucun scrupule à donner des leçons d’économie et de fiscalité, comme si c’était son domaine de compétences, reprenant les raccourcis classiques et très démagogiques du « toujours plus pour les riches, rien pour les pauvres ». Parlons du bouclier fiscal, mais pas du RSA. Et bien sûr, la défiscalisation des heures supplémentaires est une erreur, puisque que « tout le monde le dit ». Pour quelqu’un qui a étudié l’histoire, invoquer la raison du plus grand nombre qui a causé tant d’erreurs par le passé est plutôt cocasse.

J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’une posture politique. En regardant l’émission, j’ai compris qu’il s’agissait en fait aussi d’un mélange de  malveillance, d’ignorance et de simplicité d’esprit. Si l’ensemble des journalistes fonctionne comme Jean-François Kahn, je comprends mieux la crise journalistique actuelle, caractérisée par la défiance grandissante des Français vis à vis des journalistes (42 % considèrent qu’on ne leur dit pas la vérité selon un sondage TNS Sofres du début de ce mois d’octobre).

De l’information à la sensation

Soi-disant à cause d’internet, les médias sont légitimes à ne plus faire de vraies enquêtes de terrain, à ne plus vérifier leurs informations et surtout à confirmer une transformation lente mais malheureusement inéluctable de la presse d’information en presse à scandale. Lancer ou alimenter des « polémiques » (le nouveau mot préféré des journalistes) est devenu l’objectif central des journalistes d’information. Il ne s’agit plus d’informer, mais de choquer, de créer la sensation (Pascal Sevran en a récemment fait les frais). Un petit exemple ?

La case du midi sur la chaîne Canal + a évolué ces trois dernières années. Après l’arrêt malheureux de l’émission En aparté de Pascale Clark, Samuel Etienne a créé l’Edition spéciale, qui a suscité chez moi un sentiment contrasté. Néanmoins, à la fin de la première et unique saison de l’animateur passé désormais sur France 3, je dois reconnaitre que celle-ci fonctionnait plutôt bien, avec Ariel Wizman, croustillant, Nicolas Domenach, intéressant, et Anne-Elisabeth Lemoine, inutile. Elle illustre parfaitement cette dérive vers la recherche du buzz à tout prix. Pourtant diplômée du Celsa (École des hautes études en sciences de l’information et de la communication), ça ne l’empêche pas de donner dans le Paris-Match et compagnie. Avec Samuel Etienne, cet aspect de « l’information » restait toutefois marginal, au profit d’une émission enrichissante.

Bruce Toussaint a repris le flambeau, et là, c’est le drame. Introduisant le concept qui en dit long de « polémique du jour » (comme s’il fallait absolument une nouvelle polémique tous les jours !), ainsi que le fameux « cook & mix » (ou comment changer un temps de recette de cuisine en lamentable bataille de bouffe sur de la house), le contenu de l’émission surfe sur les buzz du moment, se plaçant dans la condamnation simpliste, sans enquête, en s’appuyant sur les sms des mécontents. Le sommet de l’inepte revient sans contestation à Daphné Bürki, la fameuse spécialiste des tendances. Son rôle est simple : soit elle présente le top 10 des vidéos youtube les plus vues, soit elle présente sur son fameux « fond vert » des défilés de vêtements très laids incarnant soi-disant la « tendance ». Nicolas Domenach en est réduit à jouer à « rumeurs/pas rumeurs » sur les coulisses de la politique, et Ariel Wizman à faire des sketches plus ou moins drôles. Quant à Anne-Elisabeth Lemoine, elle en est réduite à parler des programmes de télé…

En somme, on est passé d’une émission d’information avec un zeste de divertissement à un divertissement qui prétend faire de l’information, alors qu’il ne propose que du people, des scandales, et des vidéos youtube. Merci Bruce Toussaint, grâce à votre émission, je me sens intelligent, voir aérien… Je remercie également Canal + pour la mise en place du service « à la demande » qui me permet de regarder les sessions du Grand Journal que j’ai manquées à la place.

Il devient difficile, voir impossible de trouver une information indépendante de qualité. Edwy Plenel, ex-directeur de la rédaction du journal Le Monde, a bien essayé en créant Media-Part, mais ses prises de position engagées et affichées discréditent le côté « indépendant » de la théorie. Et le contenu du site également, pour les rares fois où je l’ai consulté. Bref, pour conclure sur une note optimiste, merci à Internet qui nous permet de choisir nos sources d’informations, grâce à des agrégateurs comme Google ou Yahoo Actualités, car ces plateformes nous offrent l’accès gratuit et illimité aux médias étrangers et à des blogs souvent bien plus consistants que la plupart des sites français.

Quelques nouvelles de Zorro, la comédie musicale

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J’ai un petit peu honte… Pour la première fois depuis longtemps, je n’ai rien publié sur un mois complet, à savoir le mois de septembre. Du coup, l’avantage, c’est que je ne peux que faire mieux.

La dernière fois que j’ai évoqué Zorro sur ce blog, le 21 juillet dernier, je vous ai fait un rapide compte-rendu de mon sentiment sur la conférence de presse donnée le mois précédent, en complément de celui que j’ai rédigé sur Musical Avenue. Entre temps, le premier clip extrait de l’album est sorti, et on ne peut pas qualifier cet opus de franche réussite :

Avec une réalisation assez pauvre et une version très trop commerciale, j’ai peur que la diffusion en masse du clip sur TF1 nuise davantage au spectacle qu’elle ne le serve. Trop peu de plans d’ensemble, et sur les quelques rares aucune contre plongée. Les chorégraphies flamenco sont très peu mises en évidence, c’est un peu dommage. Je confirme que la version scénique est autrement plus impressionnante, après ce qu’on a vu au premier showcase.

Les répétitions à l’académie Fratellini

Stage Entertainment organisait récemment une nouvelle présentation à l’académie Fratellini, lieu de répétitions des artistes. C’était le 7 octobre dernier, et j’ai eu la chance d’y aller avec Sophie, une de mes collaboratrices sur Musical Avenue. Bien entendu, nous avons rédigé un compte-rendu, mais nous avons aussi proposé un roman photos, et enfin et surtout, nous avons réalisé quelques interviews, de l’équipe créative, et de quelques-uns des artistes.

Par ailleurs, le site de la radio Chérie FM a publié récemment une vidéo de cet évènement que l’on peut retrouver ici. C’est une façon d’illustrer en images mes commentaires ci-après, donc regardez-là. En observant bien les journalistes du début, on peut même me voir (au milieu, avec plein de cheveux, vers la 25ème seconde). Entre parenthèses, ça me fait bizarre de me retrouver parmi des vrais journalistes quand je ne suis qu’un simple fan qui écrit pour le plaisir. Du moins pour le moment.

Les scènes présentées : c’est magnifique

Je tiens à le préciser tout de suite : après un showcase et une conférence de presse, j’étais déjà relativement séduit par le spectacle, sans même l’avoir vu. Cette nouvelle présentation, dans des conditions de répétition qui plus est, n’a fait que confirmer ce pressentiment positif. Dans les conditions particulières des répétitions, avec des quelques éléments de décor et des suggestions de costumes, nous avons eu droit à un ersatz très intéressant de ce que devrait donner cette comédie musicale sur scène. Et en présence des Gipsy Kings, s’il vous plait !

Au menu des festivités, qui ont duré une heure :

  • du théâtre. L’accent a clairement été mis sur le jeu, avec des artistes du monde du théâtre, plutôt comédiens chanteurs, comme Yan Duffas (rôle de Ramon, le méchant), ou encore Georges Beller (rôle du narrateur gitan et du père de Diego). Laurent Bàn, qui interprète Diego/Zorro, confirme l’accent fort mis sur l’écriture du livret, et sur l’intention assumée d’avoir de vrais moments de théâtre. Pour illustrer, on a vu une scène très intéressante entre Georges Beller et Yan Duffas, avec une intensité dramatique assez énorme.
  • du chant, évidemment. J’ai déjà évoqué le talent de Laurent Bàn et Liza Pastor dans l’article précédent, et il faut bien reconnaitre que Géraldine Larrosa affiche une maîtrise parfaite de son corps et de sa voix. On en attendait pas moins de la part d’une femme qui a joué Maria (West Side Story), Christine (The Phantom of the Opera), Belle (Beauty and the Beast) ou encore Sandy (Grease) en Espagne. Les artistes de l’ensemble dégagent également une puissance et une émotion intéressantes. La scène du bain et la chanson magistralement interprétée par Luisa, alias Liza Pastor, ainsi que les passages d’ensemble (« Bamboleo », « Baïla, Baïla ») illustrent bien cet aspect vocal.
  • de la danse, le fameux flamenco. Le fantasque Raphaël Amargo était présent, il a fait le show à plusieurs reprises, mais pendant les tableaux, on sent que les chorégraphies sont calées et bien assimilées par les artistes. La présence assez massive de danseurs-chanteurs espagnols a probablement du aider. Cependant, nos amis Eric Jetner (Cabaret), Léovanie Raud (Fame) ou encore Virginie Perrier (Cabaret) ne sont pas en reste. Et c’est tant mieux ! On a ainsi pu voir des chorégraphies flamenco enthousiasmantes sur  « Baïla, Baïla » ou encore le prologue.
  • de la cape et de l’épée. On aurait pu s’arrêter aux trois éléments précédents, mais ça ne suffisait pas à l’exigeant et talentueux Christopher Renshaw, metteur en scène du spectacle. Ainsi, ils ont fait appel à un très grand maître d’armes, Terry King, pour chorégraphier des combats à l’épée, donc on a eu un exemple très parlant en live, avec Laurent Bàn et Yan Duffas qui s’avèrent d’excellents escrimeurs. Laurent nous confiait même qu’il avait une scène d’escrime à deux mains !

L’équipe créative

J’avais déjà rencontré Christopher Renshaw lors de la conférence de presse de juin, et j’ai finalement pu le rencontrer avec quelques autres, à savoir Stephen Clark, l’auteur du livret et des paroles originaux et Eric Taraud, qui a adapté le spectacle en Français. La rencontre la plus intéressante est sans conteste celle de Stephen Clark, qui a notamment travaillé avec Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg, créateurs des Misérables, sur la comédie musicale Martin Guerre, produite à Londres avec un certain Jérôme Pradon dans le rôle titre.

Je n’ai pas bien compris pourquoi les autres médias ne se sont que très peu intéressés à l’auteur du spectacle, qui a du coup répondu avec beaucoup d’enthousiasme à nos questions. C’est vraiment passionnant de pouvoir rencontrer ce personnage un peu effacé, dans l’ombre du fantasque metteur en scène, mais qui a un vécu et un talent indéniable. C’est une bénédiction d’avoir la chance d’accueillir ces « monstres » du musical en France, et j’espère que la qualité du travail soulignée par l’ensemble de la troupe se retrouvera ultérieurement dans les productions françaises.

Dans mon précédent article, je m’insurgeais contre l’association avec Isabel Allende, j’en ai donc profité pour demander à l’auteur le fin mot de l’histoire :

« Le projet du musical a démarré avant qu’Isabel Allende ne commence à écrire son roman (le projet musical a démarré en 2002, le roman est sorti en 2005 – ndlr). On nous a dit peu après qu’elle travaillait sur un roman [...] Nous avons discuté au téléphone de ce qu’elle faisait et quand je suis allé à San Francisco, j’ai passé beaucoup de temps avec elle à lui faire lire plusieurs brouillons du script. [...] Parfois nos histoires se chevauchent, parfois non. Nous avons davantage cherché à conserver l’âme, l’esprit de Zorro qu’à faire coller les deux trames. La narration du roman aurait été difficile à adapter en musical, et vice-versa. » (Source : Musical Avenue)

Dans la réalité, les deux histoires ont donc été écrites simultanément. Isabel Allende a clairement eu un rôle consultatif dans l’écriture du scénario du musical, mais les deux trames sont très différentes. Les valeurs sont communes, et par exemple le personnage de Bernardo et Raphaël Moncada dans le roman se retrouvent dans l’idée dans le personnage de Ramon, figure fraternelle, d’un côté, tyran despotique, de l’autre. Cependant, comme je le pressentais, le fait d’affirmer que le musical est basé sur le roman est une arnaque intellectuelle, et surtout un joli coup marketing. Si vous écoutez bien ce que raconte Chérie FM dans la vidéo citée plus haut, vous noterez que le journaliste reprend gaiement que le spectacle est basé sur le livre. Je n’ai pas pu m’empêcher de mettre un petit erratum en commentaire !

Les artistes

J’avais déjà rencontré Laurent Bàn, Liza Pastor et Benoit de Gaulejac, et j’ai donc ajouté à mon palmarès Géraldine Larrosa, Georges Beller et Yan Duffas. Ce dernier, très sympathique, très humble, est surtout connu pour sa participation à plusieurs séries télévisées françaises (Equipe médicale d’urgence, pour la plus récente) et quelques longs métrages (7 ans de mariage, …). On le sent ravi d’être là, même s’il aurait adoré chanter plus. Il est très admiratif des artistes issus du milieu de la comédie musicale parisienne.

Mais ce n’est rien à côté de Georges Beller, dithyrambique à leur sujet (« Ce sont des stars », affirme-t-il). Manifestement très familier des médias, ce qui n’est pas étonnant au vu de ses expériences à la télévision (« Qui ne connait pas Georges Beller ? », a plaisanté Yan), c’était davantage un monologue qu’une interview, mais intéressant tout de même. Le spectacle semble vraiment lui plaire, et il est sensible à la dimension théâtrale poussée.

Géraldine Larrosa est très gentille, et a mis en perspective son expérience et le travail qu’elle a du fournir pour arriver sur Zorro. Raphaël Amargo a fait « sortir » son flamenco, elle a teint ses cheveux. Clin d’œil intéressant, quand je lui ai posé la question sur le destin de son personnage, elle a refusé de répondre, se fendant d’un « chut » complice et d’un joli sourire. Les artistes ont du recevoir des consignes strictes pour ne pas dévoiler l’histoire.

Enfin Laurent Bàn a confirmé la difficulté physique du rôle, et a remis en perspective ce rôle qu’il trouve bien plus complet et complexe que l’audition ne laissait présager, ce qui fait qu’il se sent extrêmement bien dans la troupe et dans le rôle. Et ça se voit, on dirait que c’est écrit pour lui ! Il nous a par ailleurs indiqué que l’album studio, qui sortira le 26 octobre prochain, propose des interprétations très différentes de ce qui sera demandé sur scène. Si j’ai correctement lu entre les lignes, j’ai eu la sensation que Laurent n’était pas très enthousiaste quand à l’album studio. Comme précisé plus haut, le premier clip n’est en effet pas spécialement rassurant.

Avec Sophie, nous avons également pu assister à une séquence insolite de choc culturel, pendant qu’on attendait Laurent Bàn pour l’interview. Raphaël Amargo, venu travailler sur le spectacle, était en grande discussion avec des membres de l’ensemble, et notamment l’une d’elle, française (je me demande après coup si ce n’était pas Léovanie Raud, mais je ne parierai pas grand chose là-dessus), qui se plaignait de la trop grande dureté du chorégraphe. Et lui d’expliquer avec son mélange d’Espagnol et de Français, avec la traduction de certaines personnes de la troupe qu’il était comme ça, sanguin, exigeant, dans son cœur. Un beau moment d’échange… et un choc culturel assez burlesque ! Espérons que tout soit rentré dans l’ordre…

Au prochain numéro, une nouvelle journée presse aux Folies Bergère le 4 novembre, puis le spectacle qui démarre le 6. En ce qui me concerne, j’ai déjà prévu d’assister à la représentation du 12 novembre. Vous retrouverez bien évidemment des informations exclusives sur ce blog, et bien sûr, sur Musical Avenue !


Crédits photos : Sophie Dussaussoy pour Musical Avenue

"Inglorious Basterds", magistralA moins d’être perdu au fin fond du désert, vous n’avez pas pu passer à côté du nouveau film de Quentin Tarantino, Inglorious Basterds. C’est désormais une tradition, chaque film du talentueux réalisateur constitue un évènement. Présenté pour la première fois au dernier festival de Cannes, ce film a valu à Christoph Waltz la palme du meilleur acteur. J’ai eu la chance d’assister à une séance jeudi soir dans une salle pleine à craquer en plein Paris. Verdict ?

Ça faisait un petit moment que je n’avais pas pris la peine d’écrire mes impressions sur un film, tout simplement parce que je n’ai pas vraiment été emballé par ce que j’ai pu voir récemment. J’ai vu de bons films, d’autres moins bons, mais rien qui n’arrive à la cheville du dernier opus de Tarantino. Certes, pour atteindre le niveau d’excellence de ce chef d’œuvre qu’est Pulp Fiction, il faudra encore patienter, mais cet Inglorious Basterds se défend très bien. Voilà le synopsis du film (source Allociné) :

Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l’exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s’échappe de justesse et s’enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d’une salle de cinéma.
Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. « Les bâtards », nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l’actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d’éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l’entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle…

Des ambiances uniques

Maintenant, tout le défi consiste pour moi à évoquer le film sans dévoiler de moments clés de l’intrigue… La première scène, qui met en scène Christoph Waltz dans le rôle du « Chasseur de Juifs » Hans Landa, rappelle les séquences psychologiques les plus glorieuses de Tarantino (un peu comme cette fameuse séquence de Samuel L. Jackson et John Travolta avec le hamburger dans Pulp Fiction) lance le film de la meilleure des façons. Il n’a définitivement pas son pareil pour créer des ambiances, et on se laisse volontiers porter par ce qui est en fait une sorte de comédie burlesque un peu trash, dans un contexte qui n’est pourtant pas si drôle.

En premier lieu, le défi relevé par Quentin Tarantino est étonnant : la langue de chaque personnage est respectée, ce qui fait que les Français parlent français, les Allemands parlent allemand et les Américains parlent anglais. C’est assez rare pour être signalé, et vous aurez compris qu’il faut impérativement voir ce film en version originale. Le degré de maîtrise linguistique des différents personnages constitue en effet un élément clé de la narration, le film basculant souvent parce que tel ou tel protagoniste ne comprend pas une des langues utilisées. Du point de vue du réalisme de la narration, c’est intéressant.

Un casting gagnant

J’en ai parlé plusieurs fois depuis le début de cet article : Christoph Waltz est sans conteste le métronome du film. Il dicte le rythme et se trouve à l’origine ou à la conclusion de tous les tournants de l’histoire. Tarantino a créé un personnage en tout point génial, et l’interprétation de l’acteur autrichien est tout à fait à la hauteur, rendant légitime sa palme d’interprétation au dernier festival de Cannes. Ce n’est probablement pas la dernière fois que l’acteur révélé par la série Derrick crève l’écran au cinéma…

Brad Pitt, tête d’affiche est plus en retrait et a un impact finalement assez limité sur l’histoire. Il n’en demeure pas moins que Tarantino, comme souvent, n’a pas son pareil pour saccager l’image des acteurs et les utiliser à contre-emploi. Ici, l’icône glamour se transforme en succulent paysan américain tueur de nazis un peu bourrin, et c’est assez jubilatoire. Au même titre, Diane Kruger est sublime dans son rôle d’actrice de la propagande du Reich œuvrant en réalité pour le compte de l’Angleterre.

Mélanie Laurent était probablement l’actrice française la plus qualifiée pour incarner cette jeune juive qui a vu ses parents se faire assassiner. Elle joue avec justesse cette victime au caractère fort et d’une froideur vengeresse imparable, et c’est probablement une actrice à suivre ces prochaines années, quoi que j’aimerais voir ce qu’elle donne dans des rôles un peu différents (elle s’était faite remarquer dans Je vais bien, ne t’en fais pas, dans lequel elle jouait également une forme de victime).

L’ensemble du casting est au diapason, je ne vais pas tous les citer, mais le réalisateur a réussi à choisir des interprètes aux multiples nationalités, polyglottes et talentueux. En même temps, il assez rare que Quentin Tarantino choisisse de mauvais acteurs pour ses films.

En somme, un film à voir

Bref, vous l’aurez compris, je suis plutôt emballé. J’étais quelque peu déçu des dernières superproductions hollywoodiennes ces derniers temps, qui manquent totalement d’audace et d’originalité, et dans ce contexte, Tarantino fait du bien. Le rythme est soigné, même si, en comparaison avec ses films précédents, la bande son est un peu moins présente.

[Attention spoiler]Concernant le film, mon seul regret réside dans l’absence d’une séquence durant laquelle les « Basterds » auraient visité le cinéma de Shoshanna un peu avant l’opération Kino… Cela aurait donné une scène intéressante psychologiquement et dans l’ironie de l’histoire, avec des personnages ayant le même objectif, et qui finalement finissent malgré eux par collaborer.[fin du spoiler] Peut-être se retrouvera-t-elle dans les bonus d’un DVD que je ne manquerai pas d’acquérir !

Donc voilà, en deux mots : courez-y !

Plein de choses sur Zorro, le musical, cet automne aux Folies Bergère

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Après quelques longues semaines d’absence, me revoici avec un article sur la prochaine comédie musicale produite par Stage Entertainment. Si j’ai déjà signé quelques articles sur Musical Avenue, je me rends bien compte que je suis un peu obligé d’avoir un minimum de neutralité dans ce contexte. Par contre, sur mon blog, rappelez-vous : je fais ce que je veux…

Souvenons-nous : si le choix du musical (Zorro + Gipsy Kings) m’avait laissé perplexe, j’avais été plus qu’emballé par le showcase qui avait eu lieu le 18 mars dernier… Que s’est-il passé entre temps ? Et bien j’ai assisté à la conférence de presse de présentation des comédiens et surtout, j’ai lu le roman d’Isabel Allende qui a inspiré le musical. Et c’est de tout ça que je veux vous parler ! Et vous allez voir, c’est long…

Ma première conférence de presse

C’est bien grâce à ce blog et pas par Musical Avenue que Stage Entertainment m’a invité à la conférence de presse, ce dont je les remercie infiniment. Ils ont manifestement pris acte de mes différents articles sur Cabaret, Le roi lion et maintenant Zorro, et c’est super gratifiant pour moi qui ne suis qu’un modeste fan. Ils m’ont envoyé l’invitation par mail, ce qui me fait dire que je suis dans leur base, et que je pourrai donc être informé des différentes étapes de la création.

Ça m’a fait tout drôle, en arrivant aux Folies Bergère le 24 juin dernier, de me retrouver devant le choix de ma file (presse ou partenaire), et de choisir « presse ». J’ai donc été accueilli par l’attachée de presse, une dame charmante qui, quoiqu’un peu stressée (ce que je comprends vu les enjeux), a été tout à fait charmante. Nous nous sommes ensuite retrouvés dans le hall des Folies Bergère, aménagé pour l’occasion.

Les Folies Bergère aux couleurs de Zorro

C’est dans ce lieu magique que nous a été présentée une partie de la troupe qui foulera ses planches la saison prochaine. Je ne vais pas trop m’étaler sur cet évènement, puisque j’ai déjà écrit un compte-rendu très détaillé sur Musical Avenue, cependant je peux exprimer mon sentiment personnel.

Je dois reconnaitre que j’ai passé un excellent moment durant cette conférence de presse, parfaitement orchestrée par Arnaud Cazet, de Stage Entertainment. Premièrement, je trouve que Liza Pastor (Luisa) et Laurent Bàn (Diego de la Vega/Zorro) sont intrinsèquement meilleurs que leurs homologues britanniques, en tout cas vocalement. En réécoutant « Hope » (« Un nouvel espoir ») et « The Man Behind the Mask » (« L’homme derrière le masque »), et en les comparant aux versions françaises, je trouve que les artistes français font passer beaucoup d’émotion, alors que les interprètes anglais sont trop lyriques et d’une perfection un peu froide, en décalage avec les rythmes flamenco des Gipsy Kings. C’était un de mes principaux points d’inquiétude, car sur Le roi lion j’ai eu une grosse déception sur le casting français, en comparaison avec la troupe américaine (version CD).

Liza Pastor et Laurent Bàn : sublime !

Appréciant beaucoup Laurent Bàn tant humainement qu’artistiquement, je suis vraiment ravi qu’il ait été choisi. Concernant Liza Pastor, je la connais moins (je ne l’ai vue que dans Hair, avec Laurent, d’ailleurs), mais je suis surpris que la production ait choisi une artiste typée davantage Europe de l’est que méridionale pour ce personnage. Christopher Renshaw m’a dit qu’il n’y aurait rien de particulier pour lui froncer les cheveux, n’y voyant pas vraiment un obstacle, et je lui fais confiance !

Géraldine Larrosa pour interpréter Inez

J’aurais été plus surpris qu’il en soit de même pour Inez, et la production ne m’a pas déçu en choisissant Géraldine Larrosa, artiste franco-espagnole. OK, elle est blonde, mais bon elle est à moitié espagnole, c’est déjà bien. Si je vous dis qu’elle a interprété Christine dans The Phantom of the Opera, Belle dans Beauty and the Beast en espagnol, et Sandy dans Grease en espagnol ça vous rassure ? J’ai écouté quelques extraits sur son site, ça sent la perle…

Ensuite, je trouvé le projet de Stage Entertainment très ambitieux : ils projettent en effet de recréer le spectacle, puisqu’un bon tiers du livret va être réécrit pour la production française. Pour Le roi lion, il ne s’agissait que d’une reproduction de la mise en scène de Julie Taymor, brillante au demeurant. On ne peut que se réjouir qu’un metteur en scène de la qualité de Christopher Renshaw soit le maître d’œuvre de cette renaissance. On lui doit notamment la mise en scène du show à succès We Will Rock You dans le monde entier. C’est donc un directeur familier du musical de tradition anglo-saxonne qui va travailler à Paris, et je trouve personnellement que c’est formidable.

Par ailleurs, je suis vraiment ravi que Stage Entertainment soit parvenu à lier des partenariats avec des grands médias français, à savoir notamment TF1, Chérie FM, et Europe 1 notamment. C’est la preuve que l’on peut défendre des projets de qualité, à l’opposé des pseudo-comédies musicales « oualiesques » (de Kamel Ouali) qui insupportent beaucoup d’artistes de la profession, car elles donnent une image déformée de ce qu’est réellement la comédie musicale.

Zorro, le musical, cet automne aux Folies Bergère

Enfin, mais j’y reviendrai quand les vidéos seront disponibles, Musical Avenue m’a offert l’opportunité d’interviewer Benoit de Gaulejac, qui incarnera le sergent Garcia, Liza Pastor et Laurent Bàn. C’est vraiment une expérience formidable, et je suis sincèrement heureux d’avoir l’opportunité de découvrir cet univers, sans aucun diplôme de journaliste en poche. Je crois vraiment en cette approche du site Musical Avenue, qui consiste à parler du musical en représentant le public, ou disons, en étant des amateurs éclairés, et pas des critiques ou des experts.

Le roman d’Isabel Allende… Quel rapport ???

Stage Entertainment a eu la délicatesse d’envoyer à Musical Avenue un exemplaire du roman qui a inspiré le musical, avec une nouvelle couverture aux couleurs du spectacle. Outre le talent de l’écrivain chilienne que j’ai découvert à cette occasion, le roman m’a passionné. Mais aussi beaucoup interloqué.

En effet, j’ai lu le synopsis du musical sur Wikipedia (la version anglaise du spectacle), en voici un court résumé :
L’histoire démarre en Californie où le jeune Diego est envoyé par son père Alejandro de la Vega à Barcelone pour ses études, laissant derrière lui son amour d’enfance, Luisa. Ramon, ami d’enfance du couple, est nommé capitaine des armées par Alejandro. Quelques années plus tard, Ramon étant devenu un tyran cruel, Luisa va en Espagne pour convaincre Diego de revenir en Californie pour le combattre. Un groupe de gitans, mené par Inez, accompagne Diego pour ce retour. C’est là qu’il devient le fameux justicier masqué, avec la complicité d’Inez. Écartée par Diego, Luisa tombe amoureuse de Zorro, tandis que le sergent Garcia, sous-fifre de Ramon, est épris d’Inez. Après plusieurs affrontements, au cours desquels Inez est assassinée par Ramon, ce dernier force Luisa à l’épouser. Don Alejandro, déguisé en Zorro, tente d’empêcher ce mariage et de stopper Ramon, avant que Diego, déguisé en Zorro, ne lui révèle son identité et tente également de le convaincre de mettre un terme à ses exactions. Ramon tente alors de le tuer, mais sa lame se retourne contre lui et il meurt. Zorro est contraint de montrer son vrai visage à Luisa, avant le baiser final.

Voici maintenant un résumé du livre :
Alejandro de la Vega est un soldat envoyé pour défendre la mission du père Mendoza, en Californie. Il affronte et vainc l’armée d’indiens conduite par une femme, Toypurnia, dont il tombe amoureux et qu’il sauve de la mort en la plaçant sous tutelle d’une notable espagnole. Le couple se marie quelques années plus tard, et donne naissance à Diego. Le garçon va grandir avec Bernardo, son frère de lait, qui est indien. Les deux jeunes sont envoyés à Barcelone pour leurs études. C’est là que Diego va apprendre tout ce dont il a besoin : acrobaties avec les gitans, escrime avec le maître Manuel Escalante, et l’amour avec Juliana, la fille de son protecteur, Tomas de Romeu, un sympathisant de Napoléon qui a conquis l’Espagne. Diego devient membre de la société secrète La Justice, qui défend la cause des faibles et des opprimés. Il commence à utiliser le costume noir et le masque pour quelques affaires personnelles, notamment avec Rafael Moncada, soupirant auprès de Juliana, le méchant de l’histoire. Il adopte le pseudonyme de Zorro, le renard, qui est apparu comme son animal fétiche lors de son initiation indienne. Après la chute de l’empire français, de Romeu est exécuté et Diego doit mener sa fuite, accompagné des deux filles de la famille (Juliana et Isabel) et de leur chaperonne. De retour en Californie, il retrouve Moncada, qui cherche à se venger, et qui a fait prisonnier son père. Zorro réapparait alors et va réussir à déjouer la main mise du tyran grâce à un plan audacieux, et avec l’aide de Bernardo et de la tribu de sa mère.

Cela étant dit, jouons au jeu des différences… Ça risque d’être un peu long non ? En gros, les seuls points communs des deux œuvres sont les gitans (sachant qu’ils restent en Espagne dans le roman) et les études à Barcelone. Les deux histoires n’ont rien à voir. Concernant les personnages, Bernardo, personnage majeur du livre, Julianna et Isabel n’existent pas dans le musical, remplacés par Inez et Luisa, inexistantes dans le roman. Quant au sergent Garcia, c’est un personnage très mineur dans le livre (ami d’enfance gras et lâche), mais manifestement davantage mis en avant dans le musical. Sans parler du côté indien superbement ignoré dans le musical.

A la lumière de cette analyse, comment la production peut-elle décemment affirmer que le musical est basé sur le livre ? La production avait peut-être besoin d’une caution culturelle avec Isabel Allende, mais à part ça, je ne vois pas bien l’intérêt. Toute personne qui va lire le roman après avoir vu le musical se rendra bien compte que les deux histoires n’ont rien à voir… Au bénéfice de la production, la fameuse réécriture du livret dont j’attends de voir si elle justifiera davantage cette communication que je considère comme légèrement abusive.

Il faut bien comprendre : je n’ai rien contre le fait que les histoires soient différentes, mais sur la communication qui affirme sans scrupule que le musical est basé sur le livre. A ce moment là, on peut dire que Zorro est inspiré du comic Spiderman par Marvel (ils ont un point commun : ils sont masqués tous les deux, ça devrait suffire). J’aurais trouvé plus élégant que Stage Entertainment nous explique que le musical est inspiré de toutes les œuvres concernant Zorro, y compris le roman d’Allende. On sait par exemple que le livret reprend entre autres des éléments du film Le Masque de Zorro, sorti en 1998. Alors pourquoi cette communication déformée ? A partir de quel moment peut-on dire qu’une œuvre est basée ou inspirée d’une autre ?

En même temps, ça ne change pas grand chose à mon enthousiasme et à mon envie de découvrir ce musical très prometteur, mais j’aimerais vraiment comprendre. En attendant, un album studio enregistré la semaine dernière devrait sortir très prochainement avant que l’on puisse enfin découvrir le spectacle à partir du 5 novembre 2009 aux Folies Bergère.

Quelques liens :

Un happening musical sur les marches du Sacré-Cœur

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Après une période assez longue d’absence sur mon propre blog due à mon investissement sur le site Musical Avenue, et surtout, à une fausse manipulation qui a détruit un brouillon sur lequel j’avais passé 2 heures au sujet des dernières élections européennes, me revoici avec un témoignage sur un évènement assez exceptionnel auquel j’ai eu la joie de participer.

Le 13 juin dernier, aux alentours de 16h, les touristes présents sur le parvis du Sacré-Cœur ont eu la chance d’assister à un spectacle assez original : subitement, un groupe de personnes a surgi dans la foule et se sont mis à interpréter une mini-comédie musicale pendant 4 minutes 30. J’y étais, et j’ai participé à cette grande fête, avec plus de 120 autres artistes et amateurs !

C’est en fait Matthieu Gallou, le directeur des Musicals, qui a initié ce projet, afin de faire la promotion du festival Les Musicals qui aura lieu, comme chaque année depuis deux ans, en juillet à Paris. Dépité devant les coûts de la publicité traditionnelle (affichage, spots TV, …), il a imaginé un moyen original et moderne de faire de la promotion : un happening, à l’instar de ce qui s’est déjà fait dans les pays anglo-saxons. Des exemples ?


Happening dans un aéroport


Happening dans une gare

Le happening du Sacré-Cœur

Matthieu Gallou a donc chargé mes amis Julien Salvia et Ludovic-Alexandre Vidal, dont le spectacle Le Prince et le Pauvre sera présenté dans le cadre du festival Les Musicals, d’écrire une mini-comédie musicale pour un happening qui se déroulerait sur les marches et le parvis du Sacré-Cœur. Le troisième site touristique le plus visité au monde, rien que ça !

Pour mener à bien cette périlleuse entreprise, Julien et Ludovic ont lancé un appel à tout le milieu du musical parisien, mais, n’oubliant pas leurs amis, ils ont également fait appel aux personnes qui avaient participé à leurs premiers projets centraliens, dont moi ! J’ai donc eu la chance de côtoyer des artistes exceptionnels l’espace de quelques heures… Des noms ? Franck Vincent (Le violon sur le toit, Les aventures de Rabbi Jacob, Chance !…), Isabelle Ferron (Les Misérables, Roméo & Juliette, Le Violon sur le toit, …), Hervé Lewandowski (qui m’a récemment laissé un mot gentil via ce blog), Laurent Ban (Chance !, Hair !, bientôt Zorro), Christine Bonnard (Tintin et le temple du soleil, Nonnesens, Panique à bord), Mathilde Hennekinne (Chance !, Révolution), Vanessa Cailhol (Chance !, Le prince et le pauvre, …), Jonathan Kerr (Camille C., …), Rachel Pignot (Le prince et le pauvre, Chance !, …). J’en passe, mais pour les quelques « non artistes » présents, c’était comme un rêve de se retrouver avec tant d’artistes que l’on admire !

Les répétitions se sont déroulées au Trianon dans une ambiance formidable, indescriptible. La générosité des artistes présents se sentait et faisait plaisir à voir, bien loin de l’image traditionnellement aigrie et méprisante des personnalités du show-business… David Alexis (Cabaret) a mis en scène le happening et Johan Nus (le Prince et le Pauvre) les chorégraphies. A l’instar de toute cette « tribu », tous deux ont été formidables de patience et de gentillesse. Toujours à l’écoute, y compris de nous, modestes fans…

Après deux demi-journées de répétitions la semaine précédant l’évènement, nous avons donc déboulé progressivement sur le « lieu du crime », nous fondant dans la masse de touristes. Xavier Ferri, l’ingénieur son, a monté les enceintes qui étaient dissimulées sur le côté des marches. Puis Rachel Pignot (Le prince et le pauvre), l’héroïne de ce musical est entrée en action. Elle incarne une jeune fille qui ramène les cendres de sa grand-mère sur le lieu de sa rencontre avec feu son grand-père, comme elle le lui a promis. Demandant confirmation à différents passants, à savoir des américains, puis un mendiant, une gothique, avant de s’épancher auprès de troublants séminaristes, elle va tomber amoureuse d’un guide touristique, incarné par Julien Salvia, qui encadre un groupe dont je fais partie.

Ensuite, ce sont près de 150 personnes qui vont entonner le final de ce musical sur les marches et le parvis du Sacré-Cœur. Les vrais touristes en sont restés bouche-bée ! Et nous avons vu pas mal de téléphones ou d’appareils photos se mettre à filmer… D’ailleurs je lance un appel : si vous étiez présent et que vous avez pu filmer ou photographier, ça serait super de m’envoyer ces médias pour que l’équipe puisse en profiter ! Voici le montage officiel du happening :

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Les participants et les fans de ce happening peuvent se retrouver sur un groupe Facebook dédié. Vous pourrez y trouver toutes les photos et vidéos publiées à l’occasion de ce happening. Sur Youtube, vous pouvez également trouver quelques vidéos amateurs, mais l’essentiel, pour que le buzz prenne, c’est de diffuser la vidéo ci-dessus à tous vos amis ! Ce n’est quand même pas tous les jours que 150 personnes déboulent pour interpréter un musical au Sacré-Cœur !

Mathilde Hennekinne

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