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Après on s’étonne… ou la nécessité d’un cadre clair

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Après quelques jours d’absence suite à un rush au boulot, me revoilà, toujours plus fort, pour donner mon sentiment sur les problèmes que rencontre notre beau pays. Non, je ne suis toujours pas un expert, mais bon, ça me fait plaisir, et ça soulage mon entourage qui du même coup, évite mes états d’âme. Bref…

L’idée du cadre. Elle m’est venue de deux types d’expériences distinctes, l’une quand j’animais des colonies de vacances, l’autre, en observant les automobilistes. Là, théoriquement, personne ne voit le rapport. Je m’explique ; la thèse est la suivante : selon moi, chaque individu a besoin d’un cadre très clair et assez strict pour se sentir en confiance dans un environnement, même si le cadre doit prévoir un espace de liberté.

Le cadre en centre de vacances

En centre de vacances, en général, nous conseillons aux animateurs d’être très fermes sur les règles de vie pendant les 2 ou 3 premiers jours, quitte à lacher du lest ensuite une fois que les règles sont clairement comprises par les enfants. Face à cette consigne, il y a 2 comportements :
- les animateurs qui ne respectent pas la consigne, volontairement ou pas, parce qu’ils ne veulent/ne parviennent pas à être durs avec les enfants.
- les animateurs qui jouent le jeu, et qui sont haïs des enfants les premiers jours, éventuellement parce que criant trop ou trop fort.

Cependant, j’ai observé à plusieurs reprises par la suite que :
1) lorsqu’ils ont un problème, les enfants s’adresseront préférentiellement à l’animateur qui a respecté la consigne.
2) l’animateur « laxiste » perd son autorité ; il n’a petit à petit plus aucune marge de manoeuvre, et sa crédibilité s’effrite vis-à-vis des enfants. Si par hasard, ils essaient de hausser le ton, les enfants leur répondent de façon insolente.

J’ai senti ces phénomènes quand j’étais animateur, et ce sentiment a été confirmé quand je suis passé à la direction de centres, et à la formation d’animateurs. Le cadre, en colo, c’est la clé.

Le code de la route et le laxisme

Lorsque l’on observe les conducteurs en ville, il est difficile de ne pas être atteré. Voici par exemple trois règles du code de la route qui ne sont pas respectées, sans être pour autant sanctionnées :
1) il est interdit de rouler dans une voie de bus (sauf pour les véhicules autorisés)
2) les motos n’ont pas le droit de circuler entre les voitures ; elles sont considérées comme des véhicules et à ce titre, elles doivent circuler dans une voie matérialiée, derrière ou devant une voiture.
3) Tout piéton engagé sur la chaussée (sur un passage piéton ou non) est prioritaire

Et là, nous arrivons à ce qu’on appelle l’infraction « tolérée ». Et bien moi je dis : ou bien il y a une règle et on l’applique, ou bien il n’y en a pas. A quoi cela sert-il d’énoncer des règles, si dans la pratique, elles ne servent qu’à calmer un hypothétique policier mécontent qui aurait envie de se défouler ?

S’il est interdit de rouler dans une voie de bus, il faut faire respecter cette interdiction, pareil pour les motards. Qui sont ces gens qui s’estiment au-dessus des lois sous prétexte qu’ils sont partis en retard de chez eux ? Alors, on pourrait me dire que ce ne sont pas des fautes graves. C’est vrai, mais à mon sens, le travail commence là. Si on ne sanctionne pas les petites fautes, alors certains tenteront des fautes plus graves, et ainsi de suite.

 

Parce que je n’ai parlé que du code de la route, j’en viens à la cause des problèmes de la France. Nous vivons dans un pays submergé par la loi, que nul n’est censé ignorer, mais qui pourtant est impossible à connaître dans son ensemble, du fait de sa quantité et de sa complexité. Dès lors qu’apparait un problème, le gouvernement légifère, c’est-à-dire, crée une nouvelle loi. Où est la réflexion ? Où est le bon sens ? Où est le débat ? Aujourd’hui, la seule chose qui fait foi, c’est la jurisprudence, à la limite, la loi est passé au second plan. Forcément, nous ressentons cela, alors comment veut-on que nos politiques aient la moindre crédibilité avec leurs promesses ? Ce qu’il faudrait, c’est un bon coup de balai dans les différents textes censés régir la France. Et les faire respecter, de gré ou de force. Si on ne sanctionne pas les gens qui sortent du cadre, nous perdons nos repères, et on assiste au spectacle de personnes qui peuvent faire ce qu’ils veulent impunément. Il faut redonner son pouvoir à la loi.

Le cadre est mort. La population n’a plus confiance en l’avenir, ni en ses politiques, alors elle s’inquiète, et elle proteste… Ca rappelle quelque chose à quelqu’un ?

Hommage : L’Homme qui Rit, ou des artistes pétris de talent…

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Bon, c’est vendredi, je suis fatigué, donc un article court, et pour le plaisir !

Quand on parle de l’Homme qui Rit, ça évoque aux plus cultivés d’entre nous le roman de Victor Hugo, qui n’a certes pas la même popularité que Notre-Dame de Paris, ou Les Misérables (qui ont déjà été « victimes » d’adaptations sous forme de comédies musicales). Et bien, je ne vous parlerai pas du roman, mais, justement, de l’adaptation dudit roman en comédie musical. Et oui, encore !

Deux amis et camarades centraliens ont réalisé cette oeuvre, et le résultat en vaut le détour. Je parlais dans ma page Qui je suis, en quelques mots de Révolution, et bien l’Homme qui Rit est la seconde comédie musicale entièrement écrite et composée par ces deux camarades. Retenez-bien ces noms, mes amis : Ludovic-Alexandre Vidal, parolier, et Julien Salvia, compositeur.

Ces garçons (plein d’avenir) ont réussi à monter au théâtre de l’Ecole Centrale Paris ce spectacle, qui a enthousiasmé plusieurs centaines de spectateurs au cours de la dizaine de représentations qui ont eu lieu, pour majorité, en avril 2006, en septembre 2006, et la dernière en date, mardi 23 mars 2007, avec une troupe relookée pour cause d’indisponibilités de certains.

La troupe, qui sont-ils ? Des étudiants, quelques semi-professionnels, voir professionnels. En tout cas, plus de 25 personnes sur scène, et je peux vous dire que ça en jette… Parmi mes quelques amis dans la troupe, Nikos, Benoit, Guigui bien sur, Guillaume A., Françoise, Mareya et j’en oublie pas mal, je pense… Quelques grands talents : Yoni Amar, que vous avez peut-être vu dans Chance !, de Hervé Devolder ; Fabrice Todaro, Kévin Lévy, Guillaume Fortino, Michaël Boivin, également dans Chance !, pas mal de futurs formidables artistes, pour beaucoup étudiants à l’AICOM.

J’essaierai d’annoncer une éventuelle prochaine représentation. Sachez cependant que l’association Unicals est à la recherche de fonds pour produire le spectacle à Paris au bénéfice de l’APAJH (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés). Si vous êtes intéressés, par le projet, contactez-les !

Par ailleurs, mon ami Xade a fait un formidable site pour le spectacle : http://hqr.campus.ecp.fr/ En tout cas, je tire mon chapeau à l’ensemble de la troupe, qui a réussi à produire, sous la houlette des deux capitaines, un spectacle merveilleux d’intensité et d’émotion ! Ca m’écoeure qu’ils ne parviennent pas à se faire produire quand on voit les débilités que les producteurs sont capables de proposer…

Le blog change d’allure

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Comme vous l’aurez sans doute remarqué, j’ai changé le thème de mon blog, qui est autrement plus joli maintenant…
Va-t-il attirer plus de visiteurs ? Surprise… 15 mensuels à battre.

J’en profite pour rappeler que, s’il faut être inscrit pour laisser un commentaire, les inscriptions sont ouvertes à tous, donc n’hésitez pas !!! (Ca se passe en bas à droite de votre écran)

Débat à l’espace Rachi – Analyse

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Bien que je ne sois pas un expert, loin de là, je voudrais revenir sur le débat auquel j’ai assisté la semaine dernière à l’espace Rachi (c.f. compte-rendu ici puis ). Pour commencer, il faut rappeler que le public était essentiellement composé de Français de confession juive, particulièrement sensibles aux problèmes de l’antisémitisme et à la situation au Proche-Orient.

Tout d’abord, j’ai passé une bonne soirée, durant laquelle pour une fois, le débat n’a pas trop pâti des querelles intestines entre les différents partis, et, il faut bien l’admettre, ce n’est pas grâce à M. Assouline, qui représentait le PS. Ce dernier n’a cessé de tacler l’UMP et Nicolas Sarkozy, ce qui est son droit, mais, à mon sens, et la salle ne s’y est pas trompée, il a tenu des propos déplacés et injurieux à son égard. On peut être d’accord sans se montrer irrespectueux et désobligeant. Pire, la réaction du public a provoqué une période tendue et floue ou le public sifflait, criait, et interpelait M. Assouline, qui, vraiment, n’a rien gagné face à un public déjà pas nécessairement acquis à la cause du PS. Non, M. Assouline, ce n’était pas un « meeting », comme l’a suggéré M. Finkielkraut suite à votre dernière intervention, mais un débat, c’est-à-dire un échange d’idées. Heureusement que M. Bourlanges était là pour apaiser les esprits.

M. Bourlanges, d’ailleurs, qui m’a fait une belle impression. Malgré un discours relativement creux sur la politique au Moyen-Orient, où son seul leitmotiv est de se poser, nous, Europe, en porteur de paix et de détente dans cette région, il participe de façon constructive au débat, et contribue à la crédibilisation de l’objectif avoué de M. Bayrou de réunir les meilleures idées de droite et de gauche. Après, je trouve sa position sur le plan international inquiétante d’attentisme, ce qui ne signifie pas pour autant que je suis en faveur d’une politique interventionniste. Cependant, j’attendais une prise de position nette et claire, car ne pas prendre position, c’est se mettre en situation de faiblesse, à mon sens.

Sur M. Lellouche, peu de choses à dire, il a relayé avec brio le discours de M. Sarkozy, et a su résister aux provocations incessantes de son homologue du PS. Il a su écouter les critiques de M. Bourlanges, semblant même parfois les accepter, notamment sur le « ministère de l’immigration et de l’identité nationale ». Il a de plus parfaitement joué la carte électorale en jouant à merveille le rôle de victime innocente assaillie par le méchant monsieur du PS. Un homme plein de finesse, clairement, qui avait l’avantage d’avoir un public relativement acquis à sa cause, car jouissant d’une excellente réputation au sein de la communauté juive.

Pour conclure, nous avions affaire à des hommes rompus aux jeux de la politique, néanmoins, le représentant du PS qui remplaçait Julien Dray à la dernière minute n’était clairement pas au niveau de ses deux brillants homologues, quoi que sénateur. L’apport de M. Finkielkraut et de M. Stora n’est pas non plus à négliger. Concernant l’organisation de la soirée d’un point de vue logistique, elle fut très moyenne. Tout d’abord, le fait de ne pas limiter le temps de parole des politiques fut une erreur, et ce à deux égards :
- Il y eut des écarts entre les temps de parole des interrogés
- Le public n’a pas pu poser ses questions, comme cela aurait du être le cas
Il eut mieux fallu, comme cela semblait prévu au débat, donner la parole quelques minutes à chaque personne, et passer à un débat en interaction avec le public. Par ailleurs, l’animateur n’a pas su tenir le débat, le laissant s’envenimer et même clairement dégénérer sans réagir. Animer un débat houleux, cela s’apprend, et cela passe notamment par une très grande rigueur vis à vis des invités.

Néanmoins, la soirée fut riche d’enseignements, et malgré la frustration palpable de la salle, je suis heureux d’avoir été présent.

Débat à l’espace Rachi – Compte-rendu (seconde partie)

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Intervention de Alain Finkielkraut

Avant toute chose, le philosophe a tenu à remercier M. Bourlanges d’avoir rétabli la vérité quant à sa position sur l’Irak, à savoir qu’il était contre.

Concernant la campagne, le penseur la décrit comme passionnante, notamment par le fait qu’un grand nombre de personnes sont indécises, même chez ceux qui votent de la même façon depuis toujours. Par conséquent, la campagne est également passionnante par les conversations qu’elle induit. Cependant, il constate une certaine stagnation dans la campagne, qui s’explique par le fait qu’il n’y a pas de confrontation directe entre les candidats.
Il impute notamment l’indécision générale à la gauche, qui pousse pour un système binaire dans lequel ils incarneraient l’égalité sociale en lutte contre le désordre du libéralisme mondial, et dans lequel F. Bayrou est présenté comme une illusion.

M. Finkielkraut a ensuite à son tour insisté sur la nécessité de ne pas parler de vote juif, qui ne doit pas exister. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a grandement hésité avant d’accepter l’invitation de RCJ : l’émission donne la parole aux Juifs qui interrogent les politiques, et qui voteront en fonction des réponses apportées.
Ainsi, le philosophe amène sa thèse principale sur le plateau. Il constate une séparation de plus en plus nette entre nationalité et identité, où la nationalité se vide peu à peu de toute substance identitaire. Se pose d’ailleurs pour lui la question de l’institutionnalisation des dîners du CRIF et du CRAN, passages désormais obligés pour les politiques.
On entend souvent que la France s’enrichit par la diversité, mais cet adage soulève un problème : pourquoi les identités ne s’enrichiraient pas de la France ? A titre d’illustration, il cite l’humoriste Jamel Debbouze, dans une interview intitulée « Pourquoi j’aime la France » parue au Nouvel Observateur du 28/09/2006 : « Nous sommes des ‘Icissiens’ », affirme l’humoriste. Cette phrase est intéressante, car elle définit un Français comme étant finalement un habitant de la France. A ce titre, l’apport identitaire de chacun enrichit la France, mais effectivement, la question de la réciprocité se pose, et on peut se demander, d’ailleurs, en quoi l’apport identitaire de chacun enrichit effectivement la France. En fait, la France devrait se montrer reconnaissante de l’apport culturel de chacun. Mais quid de la gratitude de chacun envers la France ?

Pour conclure, A. Finkelkraut pose trois questions aux invités politiques :
1) Comment remettre la Nation au coeur de la réflexion politique ?
2) Pourquoi, dès lors que l’on parle d’identité national, on directement renvoyé à la France pétainiste ?
3) Comment stopper ce découplage identité/nationalité ?

Intervention de Benjamin Stora

M. Stora trouve cette campagne passionnante, mais tendue. Cependant, il regrette le fait que la politique internationale soit absente du débat. Il est repris par un Pierre Lellouche, excédé par cette allégation déjà énoncée à plusieurs reprises durant la soirée, affirmant que le candidat qu’il défend a organisé différentes conférences de presses, ainsi que plusieurs journées à thèmes (dont une sur la défense). M. Stora se corrige alors en concédant que M. Sarkozy était le seul à avoir soulevé le problème du choix entre le gaz et le nucléaire, en rapport avec ce qui se passe avec l’Algérie.
La question du nucléaire est d’ailleurs prépondérante pour ce professeur des universités : le débat gaz ou nucléaire n’a pas eu lieu.

Le deuxième aspect est celui du rapport aux nouvelles puissances émergentes. En effet, avec le phénomène d’hyperterrorisme post 11 septembre 2001, on assiste à un affaiblissement des Etats-Unis. En parallèle, on observe une montée en puissance de la Chine, de l’Inde, mais aussi de la Russie, malgré les difficultés à instaurer un régime réellement démocratique. Par ailleurs, l’Europe a du mal à se fabriquer une identité politique. A tel point, un rapport israélien se demande qui protégera Israël contre l’Iran, en cas de défaillance de l’allié historique américain. En effet, on observe une montée en puissance de l’Islamisme politique dans les années 90′s, qui trouve son nid dans la guerre civile intérieure qui a fait 150 000 morts.

A son tour, il pose trois questions aux hommes politiques :
1) Sur la politique au Moyen-Orient : La montée du chiisme au dépend du sunnisme provoque un choc, qui rappelle la lutte ancestrale entre Perses et Arabes. Quel parti prendre ? Celui des minorités démocrates ?
2) Sur le conflit israélo-palestinien : Doit on continuer à adopter la position du Quartet après la formation du nouveau gouvernement d’unité national palestinien, ou doit-on envisager une position autre, en entretenant des relations avec le seul Mahmoud Abbas ?
3) Gaz ou nucléaire ?

A cette liste de questions épineuses, les animateurs ont également fait une synthèse des thèmes à évoquer en fonction des questions soulevées par le public :
- Réaction aux propos de R. Barre
- Montée de l’antisémitisme
- Position de J. Solana sur le plateau du Golan

P. Lellouche

- Un ministère de l’immigration et de l’identité nationale ?

M. Lellouche a évoqué le cas des propos de M. Barre en déclarant que ces propos ne méritaient aucun commentaire, et étaient intrinsèquement éloquents.

Sur le problème de l’opposition nationalité/identité, le responsable de l’UMP s’accorde avec A. Finkielkraut, sans pour autant s’exprimer sur la façon de résoudre le problème. Cependant, il semble indiquer que le ministère de l’immigration et de l’identité nationale va dans ce sens. Il a notamment dénoncé les exactions commises par certaines communautés, évoquant l’excision ou les mariages forcés à travers un exemple très précis, détaillé dans le Parisien.

En ce qui concerne la position à adopter sur le conflit entre chiites et sunnites, M. Lellouche a refusé de répondre, ne se sentant pas en mesure d’apporter des réponses au vu de ses fonctions et de sa position.

Sur le nucléaire civil, et malgré les protestations du public, il a rappelé que le traité de non-prolifération autorise le nucléaire civil, mais sous réserve de surveillance très claire de lAIEA, justement dans un objectif de non-dégénération. Actuellement, d’ailleurs, l’Iran dispose d’ores et déjà de centrales nucléaires, construites par l’Allemagne et par la Russie. La question qui se pose, et donc la réelle menace, est celle du nucléaire militaire, dans la mesure où l’Iran refuse de se soumettre aux contrôles de la communauté internationale, tout en étant particulièrement agressifs et menaçants à l’égard des Etats-Unis, et plus particulièrement d’Israël.

D. Assouline

Bien entendu, M. Assouline rejette en bloc la conception d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Il a parlé de « caricature » pour qualifier l’exemple de cette femme noire évoqué précédemment par M. Lellouche. Pour lui, l’idée n’est pas de savoir qui vient, mais d’accepter tout le monde vers un projet commun. Il tient d’ailleurs à rappeler que l’on (ce « on » désignant la population juive d’Afrique du Nord) était bien content d’être accueillis dans les années 1930. Cette prise de position a suscité de vives réactions dans le public.

Cependant, le responsable du PS a définitivement envenimé le débat lorsqu’il s’est exprimé sur le fait que manifestement les Juifs étaient plus portés vers le vote Sarkozy. En effet, il constate que l’antisémitisme n’a jamais été aussi fort en France, avant de demander cyniquement à la foule qui était ministre de l’intérieur ces dernières années, insinuant à mots à peine couverts que M. Sarkozy était responsable, notamment de la mort d’Ilan Halimi. Le public a réagi de façon très négative à ces propos et M. Lellouche a quitté la scène. Il est revenu peu après mais a refusé tout échange même informel avec son homologue du PS.

J.-L. Bourlanges

La parole a ensuite était donné dans une atmosphère confuse au responsable de l’UDF qui est parvenu à ramener le calme dans la salle. M. Bourlanges n’est pas choqué lorsque l’on parle d’ »identité nationale ». Cependant, il n’est pas dupe quant à l’objectif recherché par N. Sarkozy lorsqu’il évoque son fameux ministère. C’est pour lui clairement une manoeuvre électorale en vue de prendre des voix au Front National. Il ajoute d’ailleurs qu’il aurait préféré la formulation de Simone Veil qui critique M. Sarkozy (qu’elle soutient malgré tout) et propose un « ministère de l’immigration et de l’intégration ».

Dans le conflit qui oppose Sunnites et Chiites, il explique qu’il n’est intéressant pour personne, et apporte une logique perdant/perdant pour tous : Eux, Israël, mais également nous-mêmes. Il réitère ses voeux pour que la France et l’Europe se posent en apaiseurs dans la région.

Sur la discussion au sujet du gaz et du nucléaire, il estime que la nucléarisation au Proche-Orient est dangereuse. On peut certes entendre que le pétrole s’épuise, et se montrer ouverts à des possibilités de nucléaire civil, mais il ne faut pas être dupes. Il estime que l’intérêt pour l’ensemble du monde est de mettre en place une politique contrôlée d’accès au nucléaire civil au niveau international.

Enfin, M. Bourlanges, manifestement agacé par le comportement du représentant du PS, a tenu à mettre en exergue la profonde crise identitaire que connaît la gauche, notamment dans son positionnement par rapport à la gauche antilibérale. Il préconise une remise en question en profondeur et un réel débat d’idées pour reconstruite un PS fort dont la France a besoin, explique-t-il.

Conclusion : Alain Finkielkraut

La soirée s’est terminé par quelques mots du philosophe, dans un climat de frustration, puisque le public n’a pas pu poser directement ses questions aux politiques. Une personne très persévérante a pu obtenir la parole pour obtenir une réponse à une question non abordée, la position de Javier Solana. Pierre Lellouche a répondu de façon concise, en expliquant que c’était le point de vue de Solana, point. Réponse qui n’a pas paru enchanter la personne qui avait posé la question.

Premièrement, M. Finkielkraut a parlé de coresponsabilité dans l’échec des différentes politiques. Il affirme qu’il faut cesser de croire à l’idée qu’il y a, d’une part, un gouvernement qui gouverne, et d’autre part, des revendications. Le peuple se pose en créancier, et dans ce cas, rien ne peut fonctionner.

Dans un second temps, M. Finkielkraut a évoqué l’héritage de la civilisation française. Il ne s’agit pas là d’un héritage biologique, mais culturel, et donc, par définition non immuable, d’où l’importance de l’Ecole, qui doit transmettre cet héritage. On peut d’ailleurs se demander si elle parvient toujours à remplir cette mission, mais c’est un autre débat.

Pour lui, étant donné la qualité de nos prédécesseurs, nous ne pouvons pas nous permettre d’être fiers d’être Français, mais au contraire, nous devons nous montrer humbles d’être Français. Il cite Raymond Aron, parlant du Judaïsme qu’il a abandonné : « Si par extraordinaire je devais apparaître devant mon grand-père, qui vivait à Rambervilliers encore fidèle à la tradition, je voudrais devant lui ne pas avoir honte. »

M. Finkielkraut laisse entendre que cette phrase s’appliquerait parfaitement à l’ensemble de la société française.

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