Pourquoi le PS est complêtement à côté de la plaque…
4 oct 2007 par Samuel Sebban |
Comme je suis dans une frénésie créatrice depuis quelques jours sur mon blog, je continue sur ma lancée avec un petit billet sur l’actualité politique française du moment, parce que ça fait longtemps que nous n’en avons pas parlé ensemble, et parce que ça me fait plaisir. Derrière ce titre provocateur se cache une réalité désopilante. Le second parti de France agonise. Lentement, mais sûrement, à l’image d’un François Hollande désastreux qui s’accroche à sa place de petit chef d’un parti moribond.
Durant la campagne présidentielle, j’ai beaucoup commenté, analysé.J’ai du évoquer à un moment ou un autre le principal défaut de la campagne de Ségolène Royal. Je pense que la gauche a perdu la bataille des classes moyennes. On nous parle sans arrêt des chômeurs ou des gens en grande difficulté, qui représentent sans doute 10 à 15 % de la population, on nous parle sans arrêt des nantis, qui doivent représenter un pourcentage similaire, et on oublie la grosse partie de la population, c’est-à-dire : les classes moyennes. Qu’est-ce que c’est que ce truc là ? En gros, ce sont les personnes qui gagnent leur vie suffisamment correctement pour ne pas être dans le besoin et consommer un minimum. En gros, c’est un petit peu monsieur tout le monde avec sa femme et ses deux enfants, qui va au bureau le matin et rentre le soir. Mes parents, quoi
Je discutais récemment avec une connaissance qui m’expliquait combien elle était heureuse de la somme qu’elle allait économiser grâce à la déduction des intérêts d’emprunts de son nouvel appartement (très sympathiquement décoré, il faut bien l’admettre) . Cette personne n’est pas super riche, pas super pauvre, et elle a pris un emprunt sur 25 ans. Mais cette mesure lui fait plaisir. Bien entendu qu’il faut défendre les gens qui ont le plus de difficultés, mais je crois qu’à un moment donné, dans une élection, on ne peut pas en faire son seul fond de commerce, parce qu’au final peu de gens s’y reconnaissent. Et je crois que globalement, le discours de Sarkozy a séduit la classe moyenne, qui travaille dur pour un salaire correct. Et on sait bien que c’est la classe moyenne qui fait gagner ou perdre une élection. Autre anecdote, avec un chauffeur de taxis d’origine portugaise qui m’a fait l’éloge de Sarkozy pendant 30 minutes. En m’expliquant que l’idée de l’exonération des heures supp, il trouvait ça génial et qu’il fallait lui expliquer comment rentabiliser un taxi aux 35 heures.
Ces anecdotes ne visent pas à démontrer le génie de notre nouveau président, qui pour l’instant, admettons-le, parle beaucoup, organise tout plein de réunions et de grenelles, mais agit peu, mais à montrer combien le discours de M. Sarkozy a pu séduire ces gens qui travaillent en gagnant correctement leur vie. L’idée des droits de succession est la même. Le PS a le dos rond de nous montrer comment ces mesures vont favoriser les plus riches. Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que beaucoup de gens qui ne sont pas des riches, mais simplement dans une situation honnête, apprécient personnellement la mesure, et y seront bien plus sensibles. Mais expliquer aux gens que l’on fait « 11 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches », quand une bonne partie de la population active en profite, ça use la crédibilité. Surtout quand on est soi-même soumis à l’ISF. Et après, on peut toujours s’amuser à expliquer que Sarkozy monte les gens les uns contre les autres, quant on passe son temps à stigmatiser les riches ou les patrons.
Bref, la conclusion est la même, le PS doit :
- Virer François Hollande, qui n’a gagné aucune élection majeure
- Revoir leur discours et sortir de la démagogie dépassée qui consiste à militer pour l’augmentation du SMIC, comme si la France entière était au SMIC. Le temps des riches d’un côté, et des pauvres de l’autres, est révolu.
Quand je vois l’état du PS, je comprends mieux pourquoi Bayrou a créé le Modem… Et il pourrait bien profiter de l’explosion probable du PS pour prendre la place de n°2… Ou de n°1 ?