La crise… Quelle crise ?
2 déc 2008 par Samuel Sebban |
Après un peu plus d’un mois de pause notamment marqué par un voyage inoubliable sur le sous-continent indien (qui fera l’objet d’un sacré billet dès que j’aurai le temps de l’écrire) et par la non moins importante sortie de Football Manager 2009 (qui ne fera pas l’objet d’un billet, sauf si vraiment les lecteurs assidus le plébiscitent), me voici de retour sur le blog avec le sujet à la mode du moment. Il faut bien soigner ses statistiques google…
En ces temps perturbés, qui n’a pas entendu parler de ce phénomène qui fait frémir les médias français, j’ai nommé : LA CRISE ! Si on écoute un peu trop la télévision, si on lit un peu trop les journaux, on en déduit que ça y’est, la fin est proche. On va tous mourir… Les gens meurent de faim, plus personne n’a d’emploi, ne parlons pas des courses de fin d’année, on deviendrait indécent. L’apogée médiatique a trouvé son refuge avec la 24ème campagne des Restos du Cœur, qui ferait bien de continuer à se foutre éperdument de ce que peuvent dire ou penser politiques et journalistes pour se focaliser sur ce qu’elle fait si bien depuis (malheureusement) déjà 24 ans. Bien entendu, maintenant que plus personne n’a de quoi s’acheter à manger, les Restos sont débordés…
La France serait-elle devenue sado-masochiste ? Aujourd’hui les trois seuls faits concrètement tangibles en France concernant la fameuse crise sont :
- le CAC 40 qui n’arrête pas de vriller et qui a perdu la moitié de sa valeur en moins d’un an. Je ne visualise pas bien l’impact sur le prix des tomates…
- L’automobile française qui pour le coup, est vraiment en crise, ce qui fait que plusieurs milliers de salariés sont au chômage technique. En quoi cela affect-t-il les 60 millions restants ?
- Le prix du super à la pompe qui flirte de nouveau avec les 1 € soit une baisse de 33 % de l’essence à la pompe. Enfin quelque chose qui concerne quelques millions de gens. Dure, la crise !
Alors je ne dis pas qu’il y a rien et qu’il n’y se passera jamais rien. Certes, les prévisions ne sont pas furieusement optimistes et la crise financière pourrait bien devenir économique et nous toucher au quotidien, mais pour l’instant on ne peut pas dire en France que ladite crise ait un impact significatif sur la vie de 99 % des Français. Pour le moment, c’est la perspective de crise économique qui inquiète, la crise n’est aujourd’hui qui financière et donc par définition, ne touche pas encore la population. Sauf aux États-Unis, où c’est une autre histoire mais en France, on en est très très loin.
A la télévision, on s’étonne même que, « malgré la crise », le budget des achats de Noël soit le même que l’an dernier. On y voit là la volonté farouche des courageux compatriotes déterminés à ne pas se laisser miner par le climat et à ne pas montrer à leurs enfants qu’on est sur le point de mourir de faim ! Des fois je m’interroge : est-ce qu’il existe vraiment des gens pour croire à ces inepties ? 46000 chômeurs de plus sur le mois d’octobre, est-ce vraiment la panique ? L’an dernier, 150000 demandeurs d’emploi en plus sur un mois, c’était les fluctuations normales de l’emploi. Mais en novembre 2008, 46000 chômeurs en plus, c’est la crise.
Je pensais sincèrement qu’on avait atteint le summum du n’importe quoi avec l’élection truquée de Martine Aubry à la tête du PS la campagne présidentielle en 2007, on était en fait très loin du compte. Il n’y a rien à faire : raconter n’importe quoi, provoquer la panique et créer un climat de morosité, ça fait vendre plus de papier que d’essayer d’informer les gens. L’imagination des chercheurs de scoop (ça me fait mal au cœur de les appeler « journalistes ») est incroyablement débordante. Quand les cours du pétrole montent, c’est la catastrophe, et quand ils baissent, parce que c’est la crise, c’est aussi une catastrophe… En même temps, il fallait bien trouver quelque chose pour que la fausse thématique du pouvoir d’achat continue de rapporter des sous aux éditeurs de médias. Message au (faible) nombre de lecteurs sur mon blog, à faire tourner : arrêtons de regarder les JT, n’achetons plus de journaux tant qu’on sera pris comme des abrutis. Ca nous permettra de faire des économies de papier ou d’électricité, en ces temps de crise, c’est déjà un début !