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Fame en Français, ça le fait !

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Après 15 jours de vacances méritées, me revoilà avec une nouvelle comédie musicale !

J’en parlais il y a quelques temps sur le blog : Le célébrissime film musical Fame est actuellement présenté sur scène, en Français, au théâtre Comédia de Paris. C’est la deuxième comédie musicale anglo-saxone que le théâtre Comédia, magnifique, présente après Le Violon sur le toit.

Au niveau du staff, on retrouve Stéphane Laporte pour la traduction (à qui l’on doit notamment l’adaptation en Français du Violon sur le toit, mais aussi celle du Roi Lion, et également l’écriture de la génialissime Panique à bord) et Samuel Séné à la direction musicale et vocale (que j’ai rencontré lors de la lecture de Révolution au festival Les Musicals l’an dernier). Bref, ils savent de quoi ils parlent en matière de musical, n’en déplaise à Kamel Ouali ou Daniel Lévy.

Le casting est relativement jeune, mais quel talent… On retrouve Charlotte Filou (L’Homme Qui Rit, Cabaret…), Dan Menasche (que j’ai découvert dans Cabaret), Léovanie Raud (Chance!, Le violon sur le toit…), Chloé Pimont (Chance!, …), Julie Victor (Chance!, …), Annick Cisaruk (bouleversante dans Camille C.) et on découvre avec plaisir dans ce milieu des acteurs tels que Joseph-Emmanuel, magnifique, ou Jean-Michel Vaubien. Je n’ai mentionné que mes coups de coeur, mais les autres sont très bon aussi ! En particulier, mention spéciale à Léovanie Raud qui est tout juste phénoménale, et qu’on peut découvrir sur le tout nouveau myspace de L’Homme Qui Rit dans le rôle de Josiane.

Fame, c’est l’histoire d’une bande de jeunes gens qui rentrent dans une école artistique, Fame, qui fera d’eux des artistes accomplis en chant, danse et théâtre. Le spectacle met un peu de temps à démarrer, et pendant la première demi-heure, on se demande où tout cela va bien nous emmener. En fait, petit à petit, l’ensemble se fait cohérent et devient grandiose à la fin du show. Comme si le metteur en scène faisait évoluer les comédiens de la même façon que les étudiants de l’académie FAME : prétentieux et brouillons au début, appliqués et talentueux à la fin. Les comédiens sont talentueux, ils savent tout faire (Joseph-Emmanuel dans le rôle de Samuel (héhé) incroyable : danse, chante, joue la comédie, maîtrise violon et piano… Bluffant), et ils le font bien. La mise en scène est très dynamique et les rôles bien campés. Les touches de modernisme sont tout à fait adaptés, et je pense que la salle a adhéré. Cependant, même si elle s’en tire admirablement bien et qu’elle nous bouleverse lorsqu’elle parle d’Hollywood, Julie Victor (Carmen) est un peu trop blonde et pas assez stylée cubaine à mon goût (ça se ressent dans la voix et dans les mouvements), ce qui la rend moins crédible.

En tout état de cause, je fais plus que conseiller Fame ! Il faut y aller : c’est frais et on passe du rire aux larmes. C’est complet et c’est pro. Bravo à eux, et j’espère que le spectacle se prolongera, parce que je compte bien y retourner 2 ou 3 fois. Peut-être, qui sait, dans le cadre du festival Les Musicals 2008 qui se tiendra à Paris du 7 au 27 juillet prochain ! Le Roi Lion, Cabaret, Fame : 2008 démarre sur les chapeaux de roue ! What’s next ?

 
 

100ème et désinformation…

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Il parait que pour attiser la curiosité des lecteurs, il faut user de titres énigmatiques…

Alors pourquoi 100ème ? Parce que nous avons atteint le nombre symbolique de 100 articles sur ce blog, et que je suis très content de réussir à tenir une cadence relativement régulière. Le problème, c’est que j’ai beaucoup cherché qu’est-ce que je pourrais bien raconter pour marquer le coup. J’aurais bien fait un petit bilan, mais je l’ai fait le jour de l’anniversaire du blog… J’aurais bien abordé le thème des comédies musicales, mais je n’ai rien eu le temps de voir récemment. Heureusement, l’actualité du monde bouge beaucoup, et les journaux fournissent de la matière sur mon autre thème préféré : le conflit au Proche-Orient, et le traitement désinformateur de celui-ci dans nos chers médias (voir mon premier essai sur le sujet). Comme les articles sur Grand Corps Malade ou sur le fait divers n’ont pas rencontré un succès fou, autant repartir sur les fondamentaux !

Ce week-end, un article du journal Le Monde daté du 26 avril 2008 a attiré mon attention. Le titre est évocateur : Etranglée par le blocus, Gaza sombre dans la misère et les pénuries. Lorsque l’on lit ce texte, on ne peut être que perturbé par la situation dramatique des habitants de la bande de Gaza, qui ne fait qu’empirer depuis qu’Israël s’est totalement retiré du territoire le 12 septembre 2005, après une occupation de 38 années. Les chiffres sont précis, les données claires et impitoyables, étayées par des témoignages. Bref : le blocus de l’armée israélienne est intolérable, et il faudrait clairement que ça cesse, tout le monde est d’accord là dessus à la lecture de cet article. Oui, mais voilà, au Proche-Orient, rien n’est jamais franchement clair. Ce matin en naviguant sur Google Actualités, je tombe sur un autre article, certes plus court, mais qui apporte une analyse relativement différente de la situation à Gaza. Il faut donc aller sur 7s7 en Belgique pour découvrir que Le Hamas empêche la livraison de carburants aux hôpitaux de Gaza. Les deux articles ont été mis bout à bout sur cette page.

Du coup, tout lecteur attentif et au courant de la situation comme moi s’interroge. Alors j’ai relu l’article du Monde, attentivement. Décidemment, si notre Sarkozy national apparait comme maître manipulateur, Michel Bôle-Richard, auteur de l’article, n’est pas en reste. Bien évidemment, il ne cite pas l’information du site belge, qui retranscrit pourtant l’accusation officielle du ministère palestinien de la Santé contre le Hamas. Mais il y a encore plus intéressant dans cet article :

  • Le point de vue exposé est unique est n’est contrasté par aucun point de vue israélien. Les témoignages et autres assertions sont présentées comme des vérités.
  • Nulle mention au Hamas : le responsable n’est qu’Israélien. Encore plus habile : le petit encart au sujet du Hamas qui propose une « trêve » à Israël ; ils sont donc présentés comme pacifistes.
  • La foi sans faille aux données de l’UNRWA, organe de l’ONU qui verse des sommes colossales à l’autorité palestinienne depuis 25 ans sans résultat tangible et sans aucune exigence de résultat auprès de l’AP. Sans parler de l’action nauséabonde qu’ils exercent soi-disant en faveur des réfugiés palestiniens, dont ils changent la définition tous les ans (http://fr.danielpipes.org/article/1216). On n’a jamais entendu l’UNWRA sur ce qui se passe à Sdérot et sur les violences perpétrées à l’encontre des Israéliens. Je mets donc en doute la neutralité de l’UWNRA
  • Mention des victimes palestiniennes mais jamais israéliennes (intervention de Ging à la fin)
  • Nulle mention des preuves de la manipulation médiatique autour de la pénurie

Bref, au nom d’on ne sait quelle volonté pathologique, on agite la haine. La neutralité journalistique, l’investigation pour avoir les deux points de vue (à moins qu’il soit inutile de préciser qu’Israël nie l’existence d’un blocus pour la bonne compréhension de la situation), et la prise de position délibérée incarnent parfaitement le mal profond qui touche les principaux tabloids journaux français. Au non de la défense du plus faible (encore que ça se discute sur le cas présent), on découvre dans les journaux un tissu de débilités.

Dans la situation qui nous préoccupe, était-il réellement inutile de préciser que les terroristes du Hamas ouvraient délibérément le feu sur des camions-citernes à destination de Gaza ? Serait-il inconcevable de pousser le raisonnement jusqu’à imaginer que les Israéliens en aient assez de risquer leur vie en conduisant ces camions pour aider des gens qui ont élu en majorité (43 % contre 40 % au Fatah) un gouvernement qui appelle à leur destruction (d’où les restrictions dans la livraison) ? Serait-il complètement absurde de s’interroger sur le soutien des Egyptiens pour leurs « frères » à Gaza, et sur la construction d’une barrière de sécurité à la frontière entre Gaza et l’Egypte ? Est-ce que ça aurait fait mal à l’UNWRA de suivre l’avis du ministre de la santé palestinien et de vilipender le Hamas, pour UNE fois ?

Il a semblé plus facile à l’auteur de balayer d’un revers de main la prise de contrôle par la force du Hamas dans la bande de Gaza, avec plusieurs centaines de victimes, de balayer le fait que les terroristes du Hamas utilisent les civils de Gaza comme boucliers humains, en plaçant les lance-roquettes dans les jardins des maisons. Il oublie que les enfants distribuent des bonbons dans les rues quand un Israélien est tué. Il oublie comment les enfants sont entrainés avec des armes sur des mannequins avec des étoiles jaunes, il oublie la haine du Juif et le négationnisme présent dans tous les ouvrages scolaires, y compris en Cisjordanie chez le « modéré » Abbas. Je commence à en avoir furieusement assez de ces soi-disant pacifistes qui racontent n’importe quoi parce que la seule paix juste à leurs yeux est une paix sans Israéliens. Si, pour changer, le monde se mettait d’accord pour regarder un peu ce qui se passe, pour arrêter d’excuser les terroristes du Hamas, peut-être alors pourrait-on enfin parvenir à une paix à deux Etats vivant en paix côte à côte. Pour conclure, l’article de 7s7.be a beau être très court, il résume probablement la situation mieux que le pamphlet du Monde qui à terme ne sert qu’à exacerber les violences en faisant du conflit israélien un problème manichéen.

Un fait divers en bas de chez moi

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Les faits divers sont rarement intéressants, ce qui est relativement normal, sinon on ne les qualifierait pas de faits « divers »… Mais quand on est témoin d’un fait divers, en particulier quand cela se déroule en bas de sa fenêtre, l’évènement prend immédiatement une dimension différente et devient immédiatement fascinant. Cela étant dit, venons-en aux faits !

Alors que nous étions sagement en train de bavarder et de finir de dîner avec ma chère et tendre, nous avons entendu une explosion. J’ai tout de suite pensé à de jeunes fêtards complètement torchés légèrement imbibés qui s’amuseraient à faire pétarader un peu de poudre inoffensive. Cependant, la luminosité extérieure qui a suivi la déflagration était relativement démesurée. Nous approchant de la fenêtre, nous avons alors découvert une fourgonnette en train de tranquillement brûler tout en explosant de temps en temps, ce qui est un spectacle relativement impressionnant. Voilà donc ma petite vidéo amateur, dans laquelle vous découvrirez ma voix mélodieuse et sensuelle ainsi que, de loin, celle de ma chère et tendre.

La fourgonnette n’était pas en stationnement mais devant le feu au milieu de la route. Au moment où nous nous sommes approchés de la fenêtre, les policiers avaient déjà bloqué la rue et les pompiers étaient en train de se mettre en place. L’action des pompiers face à cette fourgonnette en feu m’est apparue comme relativement admirable, pleine de courage et de sécurité. Ils ont éteint l’incendie, désossé la voiture avant que le cadavre mécanique ne soit embarqué par une dépanneuse. L’incident n’a, semble-t-il, fait aucune victime.

Les flammes sont impressionnantes Les policers quadrillent la rue

Les pompiers éteignent l'incendie La carcasse de la voiture est remorquée

Grands corps malade, deuxième !

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Enfant de la ville

Après mon premier billet sur le slammeur Grand Corps Malade, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion de son deuxième album pour donner un nouvel avis ! Je ne pense pas que Fabien lise ce blog, mais si par hasard ça arrivait, je voudrais le remercier. Parce que son timbre de voix et les choses ont un côté apaisant qui a le mérite de faire du bien.

Alors quoi de neuf dans cet album ? Il est tout à fait dans la lignée du premier avec des textes tantôt drôles (Underground, l’Appartement), tantôt franchement émouvants (Mental, Pères et Mères), et, fait nouveau, parfois carrément citoyen (Le blues de l’instituteur) tendance écolo ! On a même droit à un texte d’amour (Comme une évidence). Les recettes de la première mouture sont appliquées avec soin. On retrouve ses quelques copains pour un travail collectif sur quelques textes. Autre nouveauté, le choix des instruments, où une belle place est faite au violon, et, très intéressant également, à l’accordéon (J’écris à l’oral, pour un hommage pour le moins déroutant au soirées slam !). Apparait également une guitare acoustique relaxante, j’adore.

Je me suis franchement éclaté à écouter cet album de nombreuses fois déjà, et je continue. J’apprécie ce côté croqueur de vie et positif qui émane de tous ses textes. Après, je pense que le premier album avait peut-être plus de profondeur et certains textes m’ont beaucoup marqué, ce qui est un peu moins le cas du second. Mais il demeure pour moi un artiste hors-pair, et je vais certainement suivre la suite avec beaucoup d’impatience, en espérant qu’il ne change jamais l’état d’esprit de ses textes.

Beaufort, pour un point de vue différent

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Beaufort

On connait tous la réputation de Tsahal, l’armée israélienne (abréviation de : Tsva Haganah Le-Israel : Forces de défense israéliennes). Celle-ci est née à partir de l’officialisation de la création de l’État d’Israël, le 14 mai 1948, et correspond à la fusion de la Haganah, et de deux groupes armés, le Léhi et l’Irgoun.

Il est intéressant de noter que son nom même indique la vocation de cette armée : il s’agit d’une armée de défense. Celle-ci dispose dans son CV un grand nombre de coups d’éclats et de victoires depuis 60 ans, qui témoignent d’une très grande qualité dans la préparation et dans la formation.

Ce qui est plus difficile à envisager, surtout pour nous en France, c’est l’horreur totale de la guerre que doivent mener ces jeunes de 19 ou 20 ans contre un ennemi invisible qui peut se cacher derrière un vieillard, une femme ou un enfant munis d’une ceinture d’explosifs.

C’est un peu ce que tâche de montrer le film Beaufort, de Joseph Cedar. Nommé aux Oscars dans la catégorie « Meilleur film étranger », le Festival de Berlin a également consacré le réalisateur par un Ours d’argent. Pour ceux qui imaginent aller voir un film de guerre à l’Apocalypse Now, il vaut mieux passer son chemin. Le long-métrage met en scène une vingtaine de jeunes soldats de Tsahal, qui ont pour mission de défendre l’avant-poste de Beaufort, au Liban, alors même qu’ils savent qu’Israël projette de se retirer de cette position sous peu. L’absurdité de la situation donne un ton dramatique terrible : ces jeunes gens voient leurs amis mourir alors que leur mission est inutile puisque l’avant-poste sera de toutes les façons détruit.

Le film est lent, oppressant. Les acteurs sont parfaits. On voit les obus de mortier tomber au hasard sur l’avant-poste, et Tsahal, courageuse, qui cherche à tenir la position, coûte que coûte face à un ennemi invisible contre lequel elle ne peut rien et qui n’est représenté dans le film que par des obus qui s’écrasent sur l’avant-poste. On voit cette jeunesse fauchée par la mort, et on se demande bien pourquoi. On voit ces adolescents détruits par la guerre, et qui se font voler leur jeunesse et leur innocence par une guerre d’usure insupportable. Ils ont 19 ou 20 ans et ils voient leurs amis mourir. Et ils ont parfois pour mission de tuer, même si ce n’est pas ce que montre le film. On entend souvent nos journaux biaisés parler de ces soldats comme des monstres assoiffés de sang, du coup, ce film offre un contre-pied formidable : ces jeunes sont tout juste sortis de l’enfance, balancés dans un cauchemar, mais ils demeurent des hommes, avec leurs angoisses, leurs peurs, mais aussi leurs espoirs.

Un close-up haletant, à voir absolument. Pour comprendre le quotidien des soldats et la nature de leurs ennemis fourbes et invisibles. Pour observer, impuissants, l’absurdité des politiques qui laissent ces jeunes dans l’antichambre de la mort pour une cause déjà perdue. Bravo et merci, M. Cedar, je ne peux pas dire que j’ai passé un agréable moment, mais pour rien au monde je n’aurais manqué ce film.

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